robben (arjen) (L'Equipe)

Ligue des champions : Robben, Breitner, Kroos... Ces joueurs passés par le Real Madrid et le Bayern Munich

Dans l'histoire, ils sont six à avoir joué dans les rangs du Bayern et du Real. Certains ont marqué les esprits sous les deux maillots, d'autres ont peiné à laisser leur empreinte.

Paul Breitner, le plus titré

Le joueur allemand débute sa carrière au Bayern Munich en 1970 en tant qu’arrière gauche - un poste auquel il n’avait jamais évolué auparavant – et rafle le titre de champion à trois reprises, ainsi qu’une Coupe d’Europe des clubs champions (1974). Mais le natif de Kolbermoor aux airs de bucheron a un tempérament bien trempé. Et ça lui vaut un conflit ouvert avec son capitaine de l’époque, Franz Beckenbauer. Des différends qui poussent Breitner à quitter son pays natal pour l’Espagne et le Real Madrid. Repositionné au milieu aux côtés de son compatriote Günter Netzer, il fait la loi et aide le club merengue à remporter deux titres de champion en 1975 et 1976. Une fois le Bayern séparé de Franz Beckenbauer, en 1977, celui qui s’était dit «heureux de partir» quelques années plus tôt, signe son retour en Bavière, s’emparant du brassard de capitaine laissé vacant par son rival. Jamais rassasié, Breitner y remporte trois nouveaux titres.

Zé Roberto, le plus altruiste

Il y a encore quelques années, Zé Roberto faisait les beaux jours du Bayern Munich. Au milieu de terrain, il délivre un grand nombre de passes décisives à ses coéquipiers et impressionne par sa régularité. Il remporte quatre titres de Bundesliga et trois Coupes d’Allemagne. Mais ce que l’on a tendance à oublier, tant son passage était furtif, c’est que le Brésilien a débuté sa carrière en Europe au Real Madrid. Acheté pour 2,5 millions d’euros, le Brésilien n'y a joué qu’une vingtaine de matches avec les Merengues, son principal fait d’armes restant sa passe décisive pour le jeune Raul lors de la finale retour de la Supercoupe d’Espagne contre le Barça (4-1), en 1996.

Hamit Altintop, le plus discret

Recruté par le Bayern Munich en 2007 en provenance de Schalke 04, Hamit Altintop est l’auteur d’une très belle première saison en Bavière. Mais celle-ci se termine fin mars, en raison d’une blessure au métatarse dont le milieu turc ne se remettra jamais réellement. Dès lors, Altintop enchaîne les pépins physiques. En parallèle, la valse des entraîneurs que connaît le club allemand ne l’aide pas à stabiliser son statut. En manque de temps de jeu et libre de tout contrat à la fin de l’année 2011, il s’engage avec le Real Madrid pour quatre années. Face à la forte concurrence au milieu de terrain, Altintop ne joue que douze matches sous le maillot des Merengues et s’envole quelques mois plus tard pour Galatasaray, où il se refait une santé.

Arjen Robben, le plus fragile

Sa carrière laissera surement à Arjen Robben un indéfectible sentiment d’inachevé. Joueur d’exception, parmi les meilleurs du monde, l’ailier néerlandais n’aura véritablement marqué les esprits qu’au Bayern. Pas épargné par les blessures, Robben a peiné à maintenir la cadence à Chelsea et au Real. Lors de sa première saison au sein de la Maison blanche, en 2007, il ne parvient pas à enchainer les matches tant ses pépins physiques ne le lâchent pas. Le natif de Bedum arborera une bien meilleure forme lors de sa deuxième année en Espagne, signant 8 buts et 9 passes décisives. Mais le retour de Fiorentino Perez à la tête du Real Madrid sonne finalement le glas d’Arjen Robben, poussé vers la sortie pour laisser place à Cristiano Ronaldo, Kaka, Xabi Alonso et Karim Benzema. Arrivé à Munich pour près de 25 millions d’euros en 2009, Robben déroule et ne descend jamais en dessous des 10 buts par saison, exceptée l'année dernière, où il fait de nouveau face à des blessures à répétition. 

Xabi Alonso et Toni Kroos, les plus réguliers

A l’été 2014, Toni Kroos, tout juste sacré champion du monde avec l’Allemagne, quitte le Bayern Munich pour le Real Madrid. Quelques semaines plus tard, Xabi Alonso fait le chemin inverse. De notre liste, ils sont les deux joueurs les plus réguliers. Titulaires indiscutables dans les clubs au sein desquels ils sont passés, Xabi Alonso et Toni Kroos ont tous deux dépassé la barre des 100 matches, que ce soit avec le Real (126 matches pour Kroos et 236 matches pour Xabi Alonso) ou avec le Bayern (205 matches pour Kroos et 108 matches pour Xabi Alonso). A l’époque de cet échange qui n’en était pas un, le président du Real, Florentino Perez, avait soufflé à l’oreille de son homologue bavarois Karl-Heinz Rummenigge qu’ils pouvaient «être heureux tous les deux ! Le Real Madrid avec Toni Kroos et le Bayern Munich avec Xabi Alonso». L’avenir lui a donné raison.

Antonin Deslandes