Auteur d'un doublé face à Barcelone en quarts de finale aller de la la C1, Paulo Dybala (à droite) a prouvé qu'il pouvait être aussi décisif que Lionel Messi (à gauche).(Giuseppe Cacace/ AFP)

Ligue des champions : Paulo Dybala (Juventus Turin) - Lionel Messi (FC Barcelone), les sept différences

Coéquipiers en sélection argentine et adversaires ce mardi en quarts de finale aller de la Ligue des champions, Paulo Dybala et Lionel Messi sont gauchers, fins, élégants, et donc souvent comparés. Pourtant, les joueurs de la Juventus et du Barça sont bien différents.

Messi est plus finisseur

Ce n'est un secret pour personne, Lionel Messi est un des plus grands chasseurs de but de l'histoire du football. S'il n'a jamais vraiment délaissé son goût pour la création, le Catalan d'adoption vit pour faire trembler les filets. Il pourrait d'ailleurs inscrire ce mardi son 500e but pour le FC Barcelone... Club et sélection confondus, sa moyenne s'élève à 0,80 réalisation par match (557 en 692 rencontres). En face, Paulo Dybala peine à soutenir la comparaison, avec ses 75 buts (tout de même) en 220 matches chez les pros (soit 0,34 par rencontre). Les deux hommes ont en commun l'art du dribble, mais le joueur de la Juventus ressemble plus à un milieu offensif dans l'âme.

Dybala, vrai joueur d'axe

Quand son aîné s'est épanoui durant la majorité de sa carrière sur l'aile droite pour faire apprécier sa capacité à jouer entre les lignes, rentrer dans l'axe et surprendre la défense adverse, "la Joya" ("le Joyau") reste aujourd'hui un pur joueur d'axe, même s'il a parfois également évolué côté droit. Si Messi a magnifié durant plusieurs années le concept de "faux neuf", c'est en dix ou en neuf et demi que l'ancien Palermitain régale dans le coeur du jeu comme dans la zone de vérité. Massimiliano Allegri l'a bien compris et lui offre une liberté encore plus grande dans son système en 4-2-3-1.

"La Joya" s'est formée au pays...

Contrairement à Lionel Messi, parti à Barcelone dès l'adolescence, Paulo Dybala a suivi toute sa formation en Argentine, plus précisément à l'Instituto Cordoba, à 55 kilomètres de sa ville natale de Laguna Larba. Une seule saison en D2 argentine, en 2011-2012, lui a permis de se révéler et de s'envoler pour Palerme, puis de rejoindre la Juve à l'été 2015. Le quintuple Ballon d'Or n'a lui connu qu'un seul club de toute sa carrière...

... mais "la Pulga" s'est plus vite imposée en sélection

Malgré un talent hors norme et des performances de choix en Serie A depuis plusieurs saisons, Paulo Dybala ne compte à ce jour "que" six sélections avec l'Argentine, à vingt-trois ans. À son âge, Lionel Messi avait déjà participé à deux Coupes du monde (2006 et 2010) avec l'Albiceleste. Leur parcours respectif n'y est évidemment pas étranger, le numéro 21 de la Juve ayant notamment dû passer par la Serie B avec Palerme (2013-2014) pour parfaire son apprentissage du haut niveau, alors que son compatriote a immédiatement pu mettre son talent en lumière chez les Blaugrana.

Paulo Dybala et Lionel Messi lors de leur seul sélection commune avec l'Argentine, en septembre 2016.

Le Turinois plus serein sur penalty

S'il y a bien un domaine dans lequel Leo Messi ne fait pas vraiment l'unanimité, c'est lorsqu'il s'agit de tirer un penalty. Pour un joueur de sa trempe, son taux de réussite dans l'exercice (79%) est même assez intriguant, sans parler de son récent échec en finale de la Copa America lors de la fatale séance de tirs au but contre le Chili. Notons tout de même que dans le temps réglementaire, il reste sur neuf réussites consécutives. Dybala, lui, est à quinze penalties convertis sur seize tentatives depuis son arrivée en Italie (soit un taux de 94%). Solide, même s'il a lui aussi vécu ces derniers mois un échec décisif aux tirs au but, en Supercoupe d'Italie face à l'AC Milan.

Sur les traces de Maradona... ou de Messi

Depuis ses premiers pas professionnels, l'ombre de Diego Maradona plane au-dessus de Lionel Messi. Les deux hommes partagent le même passeport, un gabarit comparable, un talent complètement insensé et un sens de l'élimination et du but unique. La comparaison n'a jamais rabaissé "la Pulga", sauf peut-être en sélection. Il y a un an et demi, en déclarant à Tuttosport «le futur, c'est lui», Messi a lui-même désigné son successeur. Le nom de son poulain ? Paulo Dybala... «Les gens doivent savoir que je ne suis pas Messi, a répondu ce dernier cette semaine dans Marca. Je suis Dybala et je veux seulement être Dybala, même si je comprends qu'il y ait des comparaisons. Il n'y a qu'un Messi, comme il n'y a eu qu'un Maradona. On ne peut pas remplacer ce genre de joueurs.»

Dybala adepte des réseaux, mais...

Comme son ancien partenaire à la Juventus Paul Pogba, Paulo Dybala est un jeune homme bien dans son époque, et il n'hésite donc pas à jouer des réseaux sociaux pour faire fructifier son image. Un logo, un site officiel tout neuf, et même une célébration de but quasiment devenue une marque déposée (avec un hashtag dédié), le Bianconero et ses conseillers jouent la carte Twitter-Facebook-Instagram à fond. Lionel Messi et sa communication plus "conventionnelle" n'ont cependant pas à jalouser leurs cadets. Le Barcelonais pèse ainsi 156 millions d'abonnés combinés, contre à peine 7 pour Dybala...

Cédric Chapuis