genesio (bruno) (E. Garnier/L'Equipe)

Ligue des champions : Lyon est-il prêt pour affronter le Barça ?

Victorieux timidement de Guingamp, dernier de Ligue 1, vendredi soir (2-1), les Lyonnais n'ont pas montré leur meilleur visage. Et ont semblé ne penser qu'à une chose : Messi et le FC Barcelone mardi. Mais les ouailles de Genesio sont-elles prêtes ?

Guingamp, c'est pas Gijon, c'est pas Valladolid. Et ce n'est sûrement pas le FC Barcelone. Ça, on le sait. Ainsi, peut-on vraiment prendre en témoin la prestation pas vraiment attrayante des Gones vendredi soir avec cette petite victoire décrochée face à la lanterne rouge du Championnat (2-1) ? Oui et non. «Il y avait forcément le match de mardi dans les têtes, a bien voulu avouer Bruno Genesio sur Canal+. Quand vous jouez le FC Barcelone en huitièmes de finale de la Ligue des champions, une partie de l'attention est accaparée par ce match. C'est pour ça que je suis satisfait du résultat.»

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Trop de déséquilibre pourrait coûter cher

Mardi, à 21 heures, le niveau sera évidemment tout autre. La physionomie du match également. On imagine par exemple pas le Barça atteindre les 36% de possession comme a pu le faire l'En Avant Guingamp. L'ambiance, l'attente, la pression, la composition d'équipe, le système, la manière de jouer : tout sera différent. Et Lyon devra forcément hausser son niveau de trois voire quatre crans. En réglant certains détails importants : éviter par exemple d'être trop exposé dans le repli et au coeur de son milieu de terrain comme il a trop souvent pu l'être vendredi soir. Et ce n'est pas la première fois que le manque déquilibre au sein de ce milieu est pointé du doigt. Face aux Bretons, l'OL s'est montré tout de même assez fébrile défensivement, laissant les Guingampais placer quatorze tirs. «La première période a été plutôt satisfaisante, même si on avait un peu trop de déséquilibre, analysait encore Genesio. En deuxième, il y a eu plus de déchets et on a eu du mal à se créer des occasions. C'est miraculeux de ne pas encaisser l'égalisation.»

Pas de Fekir... ni de Ndombele, ni de Denayer ?

Le coach lyonnais pensant encore à cette barre touchée par Nolan Roux à quelques secondes de la fin. Au coeur de ce déséquilibre, le coach rhodanien va sûrement cogiter de longues heures avant de voir arriver les Catalans. En cause, un Tanguy Ndombele annoncé très incertain. Le milieu de terrain des Bleus est touché à la cheville. Son absence pourrait poser un véritable problème. Même s'il faut noter que Lucas Tousart a été satisfaisant face à Guingamp. Et que Pape Cheikh Diop, qui avait été incroyable lors du succès à Manchester City cette saison, est sûrement prêt à dépanner même s'il doit manquer de compétition. Autre possible forfait, et qui serait pour le coup tout aussi handicapant : celui de Jason Denayer, touché à l'adducteur en glissant face à l'EAG. Denayer, Ndombele, Fekir absents ? Ça pourrait faire beaucoup. À noter, qu'au contraire, Ferland Mendy et Memphis Depay ont eux pu se reposer, entrant en jeu dans les vingt dernières minutes.

De l'autre côté du terrain, aussi, plusieurs interrogations subsistent. Il y a déjà celle de l'animation du jeu en l'absence donc de Nabil Fekir, suspendu. Ensuite, face à un grand club comme le Barça, pas sûr que les occasions soient si nombreuses. Et quand on regarde la maladresse lyonnaise ces derniers temps, autre vrai souci, il ne faudra pas trembler et regretter au coup de sifflet final. Dans cette optique, un homme pourrait pourquoi pas avoir gagné sa place pour mardi. Il s'agit de Martin Terrier, buteur et visiblement en confiance, tout en se montrant précis et dangereux sur ses coups de pied arrêtés. Une arme à ne pas négliger. Genesio doit l'avoir vu.

Martin Terrier peut-il être aligné dès le coup d'envoi face au Barça ?

Finalement, à quelques jours de voir débarquer le FC Barcelone, Lyon peut à la fois être inquiet, apeuré mais aussi sûr de son fait avec ses individualités de talent et ses performances notables réalisées cette saison. Ce Lyon est en fait à l'image de l'OL 2018-19 : imprévisible. Capable d'offrir l'un des plus gros exploits de l'histoire du foot français en Europe en gagnant à Manchester City, avant de se heurter, à domicile, à un Nantes en crise une semaine plus tard. D'être le premier à faire tomber le PSG en Ligue 1, mais aussi de tirer cinquante fois au but en deux rencontres face à Nice et ne pas marquer une seule fois. Imprévisible, on vous dit. «Ils ont toujours été présents dans les grands rendez-vous, remarquait Jean-Michel Aulas, sur Canal+, au sujet de ses joueurs et de son staff. Bruno a cette science tactique qui fait qu'il surprend toujours dans la composition d'équipe, avec une prise de risque insensée. On va avoir une équipe ultra-offensive en face. On va voir du spectacle.» Tout en lançant, lucide : «Barcelone est plus fort que nous.» «J'ai encore un ou deux postes où il y a quelques incertitudes, révélait de son côté l'entraîneur lyonnais au sujet de sa composition d'équipe. On va bien analyser le match (de Guingamp) et faire l'équipe la plus compétitive. Face à un des favoris de la compétition. Ce sera un gros match. On a l'habitude de répondre présent.» À mardi.

«Bruno a cette science tactique qui fait qu'il surprend toujours dans la composition d'équipe, avec une prise de risque insensée. On va avoir une équipe ultra-offensive en face. On va voir du spectacle.»

Timothé Crépin