Luka Modric of Real Madrid during the UEFA Champions League group H match between Real Madrid and APOEL FC on September 13, 2017 at the Santiago Bernabeu stadium in Madrid, Spain. (Maurice van Steen/VI IMAGES/PR/PRESSE SPORTS)

Ligue des champions, groupe H, Tottenham-Real Madrid : Luka Modric raconté par ses anciens coéquipiers

Grand artisan de la victoire du Real en Ligue des champions 2016-17, nommé au Ballon d'Or pour la deuxième année d'affilée et centurion avec la sélection croate, Luka Modric est une référence mondiale à son poste. Trois de ses anciens coéquipiers content leurs souvenirs à propos de celui qu'on appelle le «Cruyff des Balkans.»

Benoît Assou-Ekotto, défenseur au FC Metz : «Il fait des trucs que les autres ne font pas»

«Le mec, c'est du sucre en poudre. Super gentil, super agréable à vivre. Il n'y a rien à dire, il ne fait pas de vagues, il n'y a qu'à voir la façon dont il s'est intégré. C'est formidable de jouer avec un joueur comme ça. Il sait où tu es, il sait quand tu pars, quand tu ne pars pas, tu n'as pas besoin de l'appeler ou de lui parler, il sait ce que tu vas faire. Il pue le foot. Il a fait beaucoup de bien à mon jeu, car en tant que latéral, tu as besoin d'avoir un bon numéro dix. A Tottenham, si c'est un mauvais qui est à sa place, je ne fais pas la même saison. Ce qu'on a fait à Tottenham, en l'occurrence se qualifier pour la Ligue des champions, le club ne l'avait jamais fait. Si on y est parvenu, c'est en partie grâce à des gars comme lui.
 
Il ne fallait pas sortir de la cuisse de Jupiter pour comprendre qu'il allait aller loin. C'était sûr que, sauf grave blessure, il allait devenir un grand joueur. Déjà avec Tottenham, il était super fort, alors si tu le mettais dans une équipe de classe mondiale, c'était évident qu'il allait se balader. Parce que ce n'était pas techniquement ou tactiquement qu'il allait être largué. Sur le plan de la technique et de la vision du jeu, le gars, il est dans le futur. Il fait des trucs que les autres ne font pas.
 
Est-ce que c'est le joueur le plus fort avec lequel j'ai joué ? A Tottenham, j'ai croisé Van der Vaart, qui était plutôt sur la pente descendante, et Gareth Bale, qui débutait. D'ailleurs, au départ, on était en concurrence puisqu'il était latéral. Puis Bale est monté au milieu, puis en attaque. Modric, c'était déjà très très fort. Le premier match après son arrivée au club, il joue. Sur son premier ballon, tout est parti, le ballon, le joueur, la pelouse... il s'est pris un tacle d'enfer qui l'a laissé cinq minutes par terre. "Welcome to England !" C'était une façon de lui souhaiter la bienvenue, à l'anglaise.»

Vedran Runje, entraîneur des gardiens au Royal Antwerp : «Il avait tout d'un capitaine»

«Il avait un potentiel exceptionnel. Même quand il était gamin, il venait demander le ballon au gardien à l'entrée des 16 mètres. C'était vraiment très surprenant. A l'époque, on aurait dit qu'il avait des dizaines de matches de plus dans les jambes. On voyait que c'était quelqu'un qui prenait ses responsabilités. Sur le terrain, c'était quelqu'un de très positif. Il était respecté et adoré par ses coéquipiers. Il avait tout pour devenir le capitaine de la Croatie».

William Gallas, consultant pour SFR Sport : «C'était le chef d'orchestre»

«Luka, c’était le chef d’orchestre. En allant au Real, il a étoffé son jeu. On sent qu’il a pris plus de volume. Défensivement, il en fait un peu plus que lorsqu’il était à Tottenham. Et c’est aussi ça qui fait qu’il est au-dessus du lot. Quand vous jouez dans un grand club qui remporte des titres, tout de suite, ça vous met en lumière. Le meilleur exemple, c’est Luka Modric. À Tottenham, il avait déjà de grandes qualités, mais comme les Spurs ne remportaient pas de titre… Humainement ? Un gars génial, quelqu’un de très gentil, très respectueux, adorable. On pouvait discuter de tout avec lui. On n’est pas de la même génération, et il avait un grand respect. C’est le genre de coéquipiers qu’on adore avoir.
 
L’été où il devait partir au Real Madrid, je me souviens qu’il ne s’était pas entraîné avec nous en début de préparation. Et comme le transfert traînait, il commençait à s’impatienter (NDLR : Modric a été transféré contre 30 millions d'euros le 27 août 2012). Il avait envie d’y aller et il avait un peu peur que cela ne se fasse pas. On avait un peu discuté, je lui avais dit d’être patient et que le président allait le laisser partir, mais qu’il fallait qu’il continue à s’entraîner pour être prêt à son arrivée au Real. Il a fini par y aller et s’est tout de suite adapté à ce Championnat.»

Arnaud Tulipier Timothé Crépin  et Antonin Deslandes