Foto IPP/Andrea Oldani - milano 30/01/2017 - Oscar del Calcio 2016 - Nella foto Andrea Barzagli , Leonardo Bonucci e Giorgio Chiellini *** Local Caption *** (L'Equipe)

Ligue des champions : et si c'était la fin de la BBC à la Juventus ?

Référence mondiale depuis plusieurs saisons, tant en club qu'en sélection, le trio formé par Andrea Barzagli, Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini semble désormais appartenir au passé de la Juventus. Explications.

Avant de disputer, ce mardi à domicile, son huitième de finale retour de Ligue des champions face au FC Porto (1-0, 2-0 à l'aller), la Juventus avait joué trente-neuf matches officiels cette saison. Huit d'entre eux seulement ont permis d'associer la légendaire BBC (Barzagli-Bonucci-Chiellini) en défense, soit 21%. Une révolution. Mais une révolution en douceur, gérée habilement, comme souvent, par Massimiliano Allegri.

Usure physique et évolution tactique

Pourquoi l'entraîneur bianconero a-t-il fait évoluer une défense considérée depuis plusieurs saisons comme l'une des plus imperméables de la planète foot ? Il y a la réalité physique, déjà. Andrea Barzagli (35 ans), Leonardo Bonucci (29 ans) et Giorgio Chiellini (32 ans) ont respectivement manqué neuf, sept et huit rencontres en 2016-2017 en raison de blessures. Et leur retour n'a jamais été précipité, Allegri disposant avec Mehdi Benatia et Daniele Rugani de deux solides options sur son banc.

Mais le technicien italien a surtout définitivement opéré une évolution tactique majeure au lendemain d'un revers sur le terrain de la Fiorentina en Serie A (1-2), le 15 janvier dernier. Exit le 3-5-2 hérité d'Antonio Conte, bonjour le 4-2-3-1 permettant d'utiliser au mieux les qualités de son effectif actuel. Bilan : onze victoires et un nul en douze matches, toutes compétitions confondues ! En plus de trouvailles (Mario Mandzukic milieu offensif gauche...), l'ancien coach de l'AC Milan a ainsi permis à Miralem Pjanic ou Juan Cuadrado de donner leur pleine mesure dans ce nouveau système. Tant pis, donc, s'il a fallu sacrifier la sacro-sainte BBC.

S'il n'a pas spécialement démérité cette saison (cinq victoires, un nul et deux défaites en huit matches, pour sept buts encaissés), le trio d'internationaux italiens semble avoir vécu. Depuis cette défaite à Florence, Allegri ne l'a aligné qu'à une seule reprise, en demi-finales aller de Coupe d'Italie contre Naples le 28 février (3-1, un match permettant au trident de passer le cap des 10 000 minutes jouées en commun) dans un système hybride. Andrea Barzagli a même été testé au poste de latéral droit vendredi face au Milan (2-1) avant de céder sa place à Stephan Lichtsteiner à la mi-temps...

Bonucci, bientôt l'exode ?

Bref, à Turin, contrairement à Madrid, l'avenir n'appartient plus à la BBC. D'autant que l'été prochain pourrait officialiser la séparation du plus célèbre trio défensif du monde. Les tensions entre Leonardo Bonucci et Massimiliano Allegri ont ainsi éclaté au grand jour il y a trois semaines, aboutissant à la mise à l'écart du joueur convoité par Manchester City ou Chelsea pour le match à Porto. Andrea Barzagli et Giorgio Chiellini, eux, arriveront en fin de contrat en juin 2018. La révolution est en marche. L'avantage, dans un club de cette envergure, c'est qu'elle peut se passer en douceur : la Juve est toujours très sereinement installée en tête du Championnat et qualifiée pour les quarts de finale de la Ligue des champions.

C.C.