Ligue des Champions : Bernardo Silva (Manchester City), la saison de la confirmation

Pep Guardiola n’est pas du genre à faire des compliments à la légère. Alors lorsqu’il parle du talent de ses joueurs, on a tendance à tendre l’oreille. «Depuis la dernière saison je le répète : tant que je suis ici, Bernardo restera ici, a t-il rappelé en conférence de presse après la victoire de son équipe contre Fulham (3-0), samedi dernier. Son comportement est exemplaire, et son niveau, je n’ai pas de mots, il est juste incroyable.» Ce week-end, le Portugais était de tous les bons coups : positionné sur le côté droit (d’abord au milieu, avant d’avancer d’un cran), il a orienté le jeu et offert la balle du 2-0 à David Silva. De quoi être élu homme du match en fin de rencontre. Un an après son arrivée outre-Manche pour près de 50 millions d’euros, bonus non compris, il semble prendre enfin son envol. Guardiola, encore : «Bernardo est l’homme le plus apprécié du vestiaire, Il a joué 90 minutes aujourd’hui, mais au début, c’était un peu difficile pour lui, arrivé de France. Même moi, j’ai eu besoin d’une période pour tout comprendre.»

L’intéressé l’a lui même reconnu : «La deuxième saison est toujours plus simple que la première. Quand tu changes de club, c’est toujours plus difficile. Tu dois t’adapter à la manière dont l’équipe joue, aux coéquipiers, à la ligue, aux arbitres… Évidemment, j’ai plus de confiance, je me sens mieux.» La saison dernière, l’ex-Monégasque a été titularisé à 15 reprises en Championnat - sur 38 rencontres -, en a joué 35, pour un total de 1 519 minutes. À son actif, six buts et cinq passes décisives. Pas mal, mais dans cette équipe Championne d’Angleterre, Bernardo Silva avait tout de même plus des allures de remplaçant que de pilier. Comme City possède un milieu de terrain bourré de talents - Kevin De Bruyne, David Silva, entre autres -, il a majoritairement été utilisé comme ailier droit, poste auquel il était habitué à Monaco. Sauf que Sané et Sterling y sont déjà bien installés, et il est difficile de les déloger. La blessure des deux joueurs en janvier offre plus de temps de jeu à Silva, qui commence à enchaîner les titularisations à droite. À leur retour, une rotation s’organise au poste.

Cette année, le Portugais a donné le ton d’entrée. Dès le Community Shield contre Chelsea (2-0), en fait. De nombreux titulaires n’étant pas encore disponibles, Pep Guardiola décide de l’aligner comme milieu offensif, aux côtés de Foden et devant Fernandinho. Cet après-midi là, à Wembley, c’est une véritable partition qu’il a livré, au coeur du jeu, récupérant le ballon très haut avant d’orienter l’attaque. «La performance de Bernardo Silva était un chef d’oeuvre, n’a pas manqué de commenter son entraîneur. Tout le monde sait que les ailiers sont en compétition pour jouer. Mais pour l’instant, il y a Bernardo et les 10 autres joueurs. Il est loin devant les autres, donc c’est pourquoi, en ce moment, il joue.» Titularisé lors de quatre des cinq rencontres de Premier League, tantôt en tant qu’ailier droit, tantôt au milieu, selon le système utilisé, le jeune homme est un véritable couteau-suisse. Au milieu, il peut apporter son excellente vision du jeu, et une qualité de passe très utile pour offrir des ballons dans la profondeur. En l’absence de Kevin de Bruyne, normalement indisponible jusqu’en novembre, Bernardo Silva apparaît comme une solution durable au coeur de cette équipe. Comme l’a rappelé Guardiola, «donc merci beaucoup à Manchester City d’avoir acheté ce gars à Monaco».