Ligue 1, PSG : Marquinhos, milieu de gamme
Une des principales innovations de Thomas Tuchel au PSG est d'avoir replacé Marquinhos au milieu de terrain. Le fidèle soldat parisien est dans l'obligation de s'adapter à son nouveau poste, sous peine de voir son statut menacé.
L’ironie du sort a parfois un goût particulièrement amer. Au PSG peut-être plus qu’ailleurs, avec les luttes d’influence qui peuvent faire tressauter son quotidien, on en sait quelque chose. Thomas Tuchel, en dépit de tout le calme qu’il véhicule et les bons résultats qu’il obtient, ne pourra jamais tout résoudre d’un coup de baguette magique, et la redondante problématique du milieu de terrain défensif, véritable épine dans le pied du club parisien, en atteste. En guise d’anesthésiant, l’entraîneur allemand a cru bon de rappeler Marquinhos, milieu de formation, aux joies de l’entrejeu. Mais jusqu’alors, le Brésilien est sacrifié sur l’autel de la nonchalance de ses dirigeants, qui ne se sont pas renforcés au milieu de terrain. «Ça, il faut le demander à Antero (Henrique)», s’agaçait Thiago Silva sur le pourquoi du comment de la présence de Marquinhos dans le cœur du jeu face à Liverpool le 18 septembre. Sous-entendu, la direction n’a pas pris ses responsabilités sur le marché des transferts et a obligé Thomas Tuchel à colmater les brèches d’un milieu de terrain clairsemé.
En marge d’un match au Parc, Antero Henrique s'adresse à un proche du #PSG qui lui demande pourquoi il fait jouer Marquinhos au milieu. Henrique lui répond en souriant : « Marqui, c’est moins cher qu’une recrue. Tout ce qu’on me propose c’est hors de prix ». (RMC) pic.twitter.com/ZGm9ZF8yIS
— Vince PSG (@VinceMalouh) October 9, 2018
Les défenseurs rapides, vifs et avec une bonne vision du jeu ne font pas tous de bons milieux. De nombreux paramètres sont à prendre en compte, à commencer par l’orientation du ballon pour se mettre face au jeu et la prise de risque qui suit. Plus difficile à appréhender encore, savoir se déplacer intelligemment sans ballon pour ouvrir des lignes de passes vers ses coéquipiers. De fait, il est délicat d’embrasser tous les contours du poste que Marquinhos est amené à tenir aujourd’hui, encore plus lorsque les latéraux jouent un rôle offensif prépondérant, comme c’est le cas dans le système de Thomas Tuchel. Rien d’illogique, donc, à voir un Jürgen Klopp prêt à attendre six mois que Fabinho s’habitue aux rudiments d’un poste vachard avant de le jeter dans le grand bain. Cruel pour Marquinhos, qui s’est érigé comme l’un des plus fidèles soldats du Paris Saint-Germain version qatarie, et qui se retrouve aujourd’hui bousculé par la contrainte de son nouveau rôle. Thomas Tuchel continue de croire dur comme fer à l’adaptation de son poulain : «Il peut le faire, c’est clair. S’il le veut aussi. Pour jouer numéro 6, vous avez besoin de qualités physiques, tactiques et techniques. Il a tout ça. (…) Le rôle de sentinelle est un rôle clé dans le football moderne, il peut récupérer le ballon, servir ses coéquipiers.»
La menace d'un départ ?
«Je me sens plus à l'aise en défense» (Marquinhos)
Antonin Deslandes