neymar mbappe lottin (kylian) (A.Mounic/L'Equipe)

Ligue 1, Paris Saint-Germain : Après leur manque d'implication face à Liverpool, la parole est à la défense pour Kylian Mbappé et Neymar

Le PSG retrouve la Ligue 1 et Rennes ce dimanche, quelques jours après sa défaite européenne à Liverpool. Pour Thomas Tuchel, les grands travaux se poursuivent pour bâtir une équipe capable d'être compétitive en Ligue des champions. Avec, en chantier principal, le travail défensif de ses attaquants.

«On a manqué de présence», lâche Thomas Tuchel, interrogé en conférence de presse ce samedi sur la défaite à Liverpool cette semaine. Le visage fermé, la voix posée, l’entraîneur du PSG sait que la route sera longue. «On doit améliorer l’intensité de nos matches comme une équipe», ajoute-t-il en serrant le poing et insistant sur le mot «équipe.» En cela, le revers à Anfield fut doublement dommageable. Non seulement le PSG a affiché les mêmes carences redondantes qui fauchent chaque saison tout espoir d’atteindre le dernier carré, mais Liverpool, modèle du genre en termes d’intensité, de pressing et de travail défensif en bloc équipe, a exposé à la face du monde le gouffre qui sépare les deux formations. En Angleterre, cela n’est pas passé inaperçu et le PSG en a pris pour son grade. A juste titre.

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Pressing désorganisé et absence de repli

Mardi soir, dans la fournaise d’Anfield, le club de la capitale a donné le sentiment dérangeant que défendre - que ce soit dans l’une ou l’autre moitié de terrain – n’était l’apanage que d’une poignée de joueurs. Un procédé voué à l’échec face aux grands de ce monde. Le pressing était désorganisé et le milieu à trois jeté en pâture à des Reds organisés au millimètre. Si Neymar et Kylian Mbappé continuent de croire que les tâches défensives ne sont qu’une tare pour des attaquants de leur standing, alors le PSG fonce droit dans le mur. Il ne s’agit pas que de repli pour aider son latéral - ce que les deux compères se sont dispensés de faire par ailleurs - mais aussi d’intensité à la perte et de positionnement pour bloquer la relance adverse. Salah et Mané sont des exemples du genre dans ce dernier domaine, eux qui se placent toujours de sorte à bloquer la ligne de passe vers les latéraux. Côté parisien, le pressing des trois attaquants ne se met quasiment jamais au service du reste de l’équipe. Or, un pressing bien effectué est par définition un pressing d’équipe. A l’inverse, un pressing mal effectué pénalise toute la formation à force d’espaces créés pour l’adversaire et de courses inutilement effectuées.

Même son de cloche pour le repli défensif : si Neymar et Mbappé ne se mettent pas au service des autres, Paris n’y arrivera pas dans les grands rendez-vous. Le club de la capitale tombera toujours sur des techniciens plus forts que lui, capables d’identifier ses principales faiblesses comme l’a fait Jürgen Klopp mardi soir. L’entraîneur allemand, qui avait pointé les carences du PSG sur les côtés, a fait descendre ses milieux à hauteur de la défense centrale pour permettre aux latéraux de monter. Bien aidé par le repli défensif inexistant des attaquants parisiens, Liverpool se retrouvait alors en situation de 2 contre 1, où les latéraux trouvaient des solutions diagonales pour servir Salah ou Mané dans les demi-espaces.

«Pourquoi à Liverpool, les mecs se mettent "le cul par terre" et pas chez nous ?»

«Pourquoi à Liverpool, les mecs se mettent "le cul par terre" et pas chez nous ? Quand Neymar jouait à Barcelone, il défendait de temps en temps…», s’interrogeait Jean-Pierre Papin dans Le Parisien après le match. C’est là le problème majuscule auquel Tuchel doit trouver une réponse. L’entraîneur allemand doit poser les jalons d’un travail défensif collectif. Et faire comprendre à certains que mieux défendre permet aussi de mieux attaquer.

Antonin Deslandes