mangani (thomas) balotelli (mario) (R.Martin/L'Equipe)

Ligue 1 : mené 0-2 par Angers, Nice a arraché le nul en fin de rencontre

Surpris par une équipe d'Angers compacte mais efficace, Nice a dû s'arracher pour décrocher le nul (2-2), après avoir été mené 0-2 en première période.

Moulin avait presque réussi son pari

D'abord, il y a eu l'impression d'avant-match. Celle de s'attendre à une composition angevine ultra-défensive. Aligner quatre défenseurs centraux de métier (Pavlovic, Jean Tahrat, I. Traoré, et Thomas) et seulement deux joueurs formés à un poste offensif (Tait et Toko Ekambi) semblait sans équivoque, à défaut d'être intelligible sur une feuille de match. Et ensuite, il y a eu la vérité du terrain. Implacable. Et si imprévisible avec un entraîneur comme Stéphane Moulin, pragmatique invétéré. Car ce qui s'apparentait à un bricolage n'en était pas un : à la 38e minute, Nice était mené 0-2, à domicile. Le 5-4-1 compact d'Angers s'était parfaitement mué en un 3-4-3 redoutable sur les phases offensives. Dès la 5e minute, sur un coup franc d'Angelo Fulgini, Mateo Pavlovic avait facilement déjoué le marquage, flottant, de Pierre Lees-Melou pour ouvrir le score, de la tête. Incapables de réagir malgré une domination indéniable, les Aiglons s'étaient de nouveau fait surprendre à quelques minutes de la pause. Dangereux à chacune de leurs contre-attaques, Angers avait doublé la mise par Karl Toko Ekambi, d'une volée à bout portant sur un centre parfait de Flavien Tait (38e). Habitué à gêner les grandes équipes du Championnat, comme face au PSG en décembre 2015, Angers pensait avoir réussi son pari. C'était avant le réveil azuréen.

La persévérance niçoise a payé

L'ouverture du score n'a rien changé à la tactique niçoise. Le deuxième but d'Angers encore moins. Fidèles à leurs principes, les Aiglons ont joué, attaqué, dominé du même allant. Seule la finition manquait à l'appel. Arnaud Souquet a touché la barre transversale sans le vouloir (2e), Christophe Jallet s'est essayé à la frappe, de loin, sans cadrer (15e), Alassane Plea a manqué son face-à-face, en contre-attaque (30e). Rien, toujours rien. Jusqu'à un coup, ou plutôt une faute, de main de l'Angevin Thomas Mangani dans la surface de réparation, sanctionnée d'un penalty transformé par Balotelli (39e). Surpris par les deux buts angevins, Nice, sans Seri, blessé, se donnait le croire au nul. Avant la rencontre, les Aiglons n'en auraient pas voulu. A la pause, il leur aurait largement suffi. En seconde période, les hommes de Lucien Favre ont repris leur marche en avant. Et ça tombe bien : ceux de Stéphane Moulin faisaient un pas en arrière, et puis un autre, et puis encore un autre. Usés par une organisation rigoureuse, les Angevins attaquaient moins. Défensivement, ils ont reculé. Et Nice en a profité. Acculé, Angers a concédé une égalisation sur un c.s.c d'Ismaël Traoré, coupable d'une mésentente avec Alexandre Letellier, son gardien, sur un corner (77e, 2-2). Revigoré par un improbable retournement de situation, Nice a tenté d'enlever la victoire à moins d'un quart d'heure de la fin. Sans réussite, malgré une ultime tentative de Plea, d'une frappe lourde aux abords de la surface (90+5e). C'était insuffisant.

Saint-Maximin doit lever la tête

Son talent est indéniable. Ses foulées, et ses dribbles, en attestent. La suite de ses chevauchées, un peu moins. Acheté 10 M€ durant l'été auprès de Monaco, Allan Saint-Maximin épate autant qu'il exaspère. Face à Angers, le jeune attaquant français (20 ans) a été, comme souvent, à l'origine de plusieurs actions sans parvenir à les concrétiser. L'ancien Bastiais se montrait efficace jusqu'au moment où il se retrouvait près de la surface. Là, arrivé en pleine vitesse, Saint-Maximin butait sans cesse sur un pied adverse. Comme s'il semblait incapable de lever la tête, à l'image d'une de ses incursions manquées, à la 64e minute. Aligné à droite d'un 4-4-2 qui implique un repli défensif des joueurs de côté, Saint-Maximin s'est également rendu coupable d'une erreur fatale : son errance a permis à Tait de déborder jusqu'à la surface, sur le deuxième but d'Angers (38e). Talentueux mais irrégulier, Saint-Maximin se doit d'épurer son jeu. Sans quoi il ne sera jamais un joueur essentiel de Nice.

Nick Carvalho