germain (valere) mitroglou (kostas) (S.Mantey/L'Equipe)

Ligue 1 : le débrief de la 31e journée avec Cabella, Germain contre Mitroglou, Lille, Plea, et Lyon

Il y a eu 26 buts marqués (en neuf matches), 29 cartons jaunes et quatre rouges distribués, et 211 258 spectateurs recensés. Mais pas que. FF livre ses héros et ses zéros de la 31e journée de Ligue 1.

On a redemandé un Rémy Cabella à ce niveau-là

Si Saint-Étienne a brillamment remporté son match à la Beaujoire de Nantes (3-0), c'est en très grande partie grâce à son numéro dix, Rémy Cabella. Aligné en soutien de Romain Hamouma, le natif d'Ajaccio a réalisé le match parfait, après plusieurs prestations réussies ces dernières semaines, et apparaissait à la fin de la rencontre sur toutes les lignes de stats. Outre ses deux buts, c'est lui qui a délivré la passe décisive pour Debuchy en première période, et c'est aussi de lui qu'est venu l'essentiel du danger Vert. Il a su exploiter chacun, ou presque, des 92 ballons qu'il a disputés (deuxième plus gros total du match derrière Lima), en finissant avec un très bon ratio de passes mais surtout 100% de dribbles réussis. Un Rémy Cabella irrésistible, tout simplement, pour son 200e match en Ligue 1. De quoi commencer à s'interroger sur son futur. Le milieu de terrain devrait normalement retrouver Marseille en fin de saison à l'issue de son prêt. Mais nul doute que s'il renouvelle pareilles prestations dans le futur, la direction stéphanoise s'activera pour le conserver cet été. Elle pourra en tout cas compter sur lui lors du difficile fin d'exercice qui attend Sainté. En commençant par le prochain match, vendredi à domicile face à Paris.

On a vu que la concurrence Germain/Mitroglou pouvait être bénéfique

Muet en Championnat depuis près de deux mois, Valère Germain s'est réveillé à Dijon (3-1). L'attaquant marseillais a planté un but et délivré une passe décisive pour Ocampos en fin de match. Idéal pour faire le plein de confiance alors que Mitroglou était resté sur le banc. Finalement, on s'est dit que la concurrence entre les deux hommes était plutôt positive pour l'OM ces derniers temps. Ils veulent jouer à la pointe de l'attaque et doivent donc convaincre leur entraîneur quand ils sont sur le terrain. C'est ce que Mitroglou avait fait lors des deux dernières rencontres en Ligue 1, quand il avait marqué le but de la victoire à Toulouse (2-1) et égalisé face à l'OL. Muet depuis la 24e journée, Germain remet lui le nez à la fenêtre. Garcia a l'embarras du choix, et Marseille peut s'en réjouir.

On a encore vu Metz se saborder

Après son nul à Strasbourg dimanche, c'est la quatrième fois sur les cinq derniers matches que le FC Metz a partagé les points après avoir mené au score. Ne cherchez pas : la possible (probable ?) future descente des Messins en Ligue 1 se sera jouée à ce niveau. Les Lorrains ont trop gâché, ont été fautifs trop de fois. À la Meinau, c'est Vahid Selimovic qui a quitté ses coéquipiers sur un second carton jaune (77e). Deux minutes plus tard, Seka égalisait (2-2, 79e). Il est indéniable que Frédéric Hantz effectue du très bon boulot en Lorraine. Mais sur le terrain, le compte n'y est vraiment pas...

On n'a (forcément) pas aimé le huis clos à Lille

Ambiance très particulière au stade Pierre-Mauroy dimanche. Trois semaines après le match contre Montpellier et l'envahissement du terrain par une centaine de supporters, la rencontre entre Lille et Amiens s'est disputée à huis clos. Et on a trouvé ça vraiment triste devant notre télévision. Quand il est joué dans un stade vide, le football perd de sa saveur et procure bien moins de plaisir à ceux qui aiment ce sport. On aurait bien aimé oublier l'incident du match aller (la barrière de l'espace visiteurs avait cédé) avec une belle ambiance, surtout dans un derby, pour pousser deux équipes qui se battent pour le maintien. Attention, il n'est pas question d'excuser l'attitude des supporters du LOSC qui voulaient en venir aux mains avec leurs propres joueurs, ceux-là doivent logiquement être punis. Mais était-ce vraiment nécessaire de sanctionner l'ensemble des fans lillois ? Il serait peut-être temps de réfléchir à des sanctions plus ciblées et tout faire pour que les stades puissent faire le plein en Ligue 1.

On s'est interrogé sur le montant du transfert de Plea l'été prochain

Et deux qui font douze : avec son doublé à Troyes (2-0 pour Nice), Alassane Plea a atteint la barre des douze réalisations en Championnat. L'occasion, du coup, de dépasser son précédent record qui datait de la saison dernière avec onze pions. Et si Balotelli en est à quatorze buts en Ligue 1 en 2017-18, la star niçoise du moment s'appelle bien Alassane Plea, auteur de six réalisations et d'une passe décisive sur ses trois derniers matches. À 25 ans, l'ancien joueur de Lyon semble avoir franchi le palier attendu depuis quelques temps. Bientôt quatre ans après son arrivée, avec ces performances, on imagine le voir partir lors du prochain mercato d'été. On parie que quelques clubs européens avares de jeunes attaquants pas encore très connus sont déjà prêts à signer un chèque. Reste à savoir le montant de celui-ci. 15 ? 20 ? 25 millions ? Avec les chiffres vus depuis un certain temps, il ne serait pas étonnant que Nice fasse une belle plus-value.

On s'est dit que Strasbourg allait devoir chercher son maintien à l'extérieur

Tout le monde s'accorde à dire que la Meinau, avec sa chaude ambiance, est un avantage pour Strasbourg dans la course au maintien. Mais le programme à domicile s'annonce chargé pour les Alsaciens d'ici à la fin de saison avec les réceptions de Saint-Étienne, Nice et Lyon. Par conséquent, on s'est dit que la bande à Laurey allait devoir prendre des points à l'extérieur pour ne pas redescendre en Ligue 2. Au menu pour le Racing, quatre déplacements à Angers, Amiens, Rennes et Nantes pour finir. Des matches plus abordables loin de la Meinau, là ou Strasbourg n'a pris que dix points en quinze matches... De là à trembler ?

On a constaté que Mariano n'avait pas manqué à L'OL

Si l'OL est aussi productif, ce n'est pas que grâce à Fekir mais c'est aussi en partie grâce à son attaquant de pointe, Mariano Diaz. Le jeune attaquant, attendu en début de saison, en est d'ailleurs déjà à 19 buts inscrits, toutes compétitions confondues, soit un excellent bilan à quelques matches de la fin. Seulement voilà, le numéro neuf possède un jeu assez stéréotypé, parfois déconcertant, lui qui a également souvent le nez dans le guidon. Habile devant les cages, il est surtout un joueur qui aime manger les espaces. Sauf que dimanche, contre Toulouse, il y en avait encore peu, des espaces à négocier pour les Lyonnais, car Toulouse avait décidé de défendre, comme beaucoup d'équipes au Groupama Stadium. Et grâce au positionnement dans l'axe de Memphis Depay, à l'aise dans les phases construites, l'OL a su faire la différence et s'adjuger un succès qui aurait peut-être été moins facile à obtenir avec la présence du Dominicain. Dans une fin de saison où le 4-3-3 semble s'imposer, avec le retour de Fekir, et les bonnes formes de Traoré et Depay, Mariano devra donc se battre pour garder sa place dans le onze de Genesio. Et s'inspirer des prestations de ses coéquipiers.

Clément Gavard, Hugo Girardot et Timothé Crépin