genesio (bruno) jardim (leonardo) (B.Papon/L'Equipe)

Ligue 1 : le débrief de la 24e journée avec l'OM, Jardim, Debuchy et Balotelli

Il y a eu 31 buts marqués (en neuf matches), 31 cartons jaunes et 1 rouge distribués, et 164 928 spectateurs recensés. Mais pas que. FF livre ses héros et ses zéros de la 24e journée de Ligue 1.

On a vu combien l'OM avait progressé

Il y a eu énormément de choses à retenir de ce prolifique Marseille-Metz vendredi dernier (6-3). Les neuf buts, le triplé de Thauvin, un pion (ENFIN) de Mitroglou, un Sanson si performant en numéro 10, un Metz qui a réussi à tirer 18 fois au Vélodrome (et a marqué trois fois), ... On a donc vu le résultat des progrès offensifs de l'OM, ses défaillances au niveau défensif et dans la concentration, mais aussi la maturité de ce groupe qui, au coup de sifflet final, au lieu de trop fanfaronner, et sous le commandement de Luiz Gustavo, s'est dit les choses au sujet de ces buts encaissés qui ont fait tâche. Cet OM-là veut aller loin, et on a aimé ce «coup de gueule» collectif qui, à coup sûr, leur servira pour la suite. Car oui, il y aura besoin de cette exigence-là si l'OM veut se rapprocher du niveau qu'il souhaite.

On s'est dit que Lyon s'était peut-être vu trop beau trop vite

Ce match perdu à Monaco met en lumière plusieurs évidences du côté de Lyon. La première ? L'absence de Lucas Tousart au milieu de terrain. Sans sa pièce maîtresse, l'OL a déraillé face aux contre-attaques monégasques et a vu son équilibre se faire chahuter. Le duo Aouar-Ndombélé, très médiocre sur le plan défensif, n'a pas fait oublier un Tousart déjà indispensable malgré son jeune âge. La seconde ? Le manque de caractère du groupe de Genesio. En supériorité numérique pendant la moitié de la rencontre, l'OL n'a pas eu d'occasions franches à se mettre sous la dent (ou très peu) malgré une possession de balle largement favorable (69% au final). Ajouté à cela les erreurs individuelles, le manque de concentration, l'absence d'orgueil, l'attentisme criant... Lyon n'a pas corrigé ses défauts de la semaine dernière (défaite 3-1 à Bordeaux). Étonnement inquiétant pour une équipe qui prétend vouloir jouer les premiers rôles en Ligue 1, et qui se voyait peut-être trop belle après avoir fait tomber le PSG...

On a pensé que la vidéo aurait pu donner quelques bons coups de main

La très vilaine semelle de Briand sur Hamari Traoré, la faute de Michelin dans la surface sur Makengo, Terrier déséquilibré par Sabaly dans la zone de vérité, le premier but hors-jeu du PSG : encore une fois, les situations litigieuses ont été remarquées pendant cette 24e journée. Agaçant pour certains, le charme du football et de ses quelques erreurs pour d'autres. L'ombre de l'arbitrage vidéo est toujours aussi présente. C'en est à se demander si les instances mondiales ne devraient pas très vite trancher sur son instauration, ou non. Histoire que l'on arrête d'en parler aussi souvent...

On s'est (re)dit que Jardim était un entraîneur bien trop sous-coté

En plus d'offrir aux Monégasques une victoire à l'arraché, le but tardif de Rony Lopes a mis en lumière la relation fusionnelle qu'entretient Leonardo Jardim avec ses joueurs. L'entraîneur portugais a couru le long de la touche pour féliciter son joueur, si irrégulier, si décrié, si irritant parfois. Jardim a senti que Rony Lopes pouvait débloquer la situation et l'a laissé sur le terrain plutôt que de faire un changement défensif pour préserver le nul et tourner le dos à ses principes. Le milieu offensif de l'ASM le lui a bien rendu... Avec l'entraîneur portugais, tout est question de confiance. C'est ainsi qu'il sublime ses joueurs et que ces derniers, sans être transcendants, parviennent à arracher une victoire à dix contre onze dans un match ô combien important. Chapeau bas coach Jardim !

On s'est réjoui pour Mathieu Debuchy

Les dernières saisons du latéral français ont été si peu reluisantes qu'on avait presque oublié qu'il existait, et parallèlement, quel joueur il pouvait être. Avec Saint-Étienne samedi, l'ancien Gunner a rappelé à tous son intelligence, sa solidité défensive et sa verve offensive. À la réception d'un ballon repoussé par Gurtner pour ouvrir la marque (62e), il est également à l'origine du second but grâce à une somptueuse passe louchée pour Pajot (85e). Et rappelons que les Verts n'ont pas déboursé un centime pour faire venir le défenseur français dans le Forez. Une bien belle affaire à un poste où Sainté ne comptait que des découpeurs... À ce rythme, Debuchy ne tardera pas à mettre tout le monde d'accord.

Débat : Debuchy, une chance de voir le Mondial ?

On a grimacé devant l'OGC Nice sans Balotelli

Il n'y a plus aucun doute possible : il y a un OGC Nice avec Balotelli et un OGC Nice sans Balotelli. En l'absence du buteur italien samedi, les Aiglons ont encore une fois échoué à gagner (défaite 0-1 contre Toulouse). Le club azuréen est coutumier du fait : cette saison, Nice n'a remporté aucun des douze matches disputés sans Balotelli (3 nuls, 9 défaites). L'Italien pèse 45% des buts de sa formation en Ligue 1 (dans le top 10 des buteurs, personne n'est aussi prépondérant), signe des difficultés du club pour pallier à son absence. Espérons pour les Niçois que celui-ci se sera remis d'aplomb pour le 15 février et la réception du Lokomotiv Moscou...

On a été impressionnés par la force de caractère montpelliéraine

Le MHSC nous a encore fait le coup : malmenés comme face à Toulouse le 20 janvier, menés au score comme contre Lorient en Coupe de France le 24, les Montpelliérains ont de nouveau renversé la vapeur face à Angers (2-1). Paul Lasne, buteur, avait beau jeu de souligner «la force de caractère» de son équipe juste après le match. En même temps, il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre d'où elle vient... Michel Der Zakarian, ancien défenseur de la maison, a insufflé une rage de vaincre certaine à son équipe, seconde meilleure défense de Ligue 1. Avec son entraîneur, le MHSC, étonnant sixième, ne s'avoue jamais vaincu et bataille jusqu'au bout pour revenir dans la course. Une qualité indispensable si le club ambitionne de se qualifier pour la Ligue Europa, comme son coach l'a récemment laissé entendre...

On a commencé à se dire que Bingourou Kamara était décevant

Depuis le début de la saison, ce n'est pas la première fois qu'on fait un peu la moue en regardant un match de Bingourou Kamara. Une nouvelle fois fébrile samedi soir, face à Bordeaux (0-2), le portier de Strasbourg a encaissé ses 30e et 31e buts de la saison en 18 rencontres ! Soit 1,72 réalisation par match. Beaucoup trop pour un club qui aspire à se maintenir, et beaucoup trop pour un gardien souvent loué lorsqu'il était à Tours, et qui a connu les équipes de France U19, U20 et Espoirs (dernière sélection le 9 octobre dernier). Trop rarement décisif avec les Alsaciens, Kamara n'a gardé sa cage inviolée que deux fois depuis août dernier (Lille et Caen). C'en est même à se demander si Thierry Laurey ne va pas réfléchir à lancer Alexandre Oukidja, le numéro 2 (quatre matches cette saison). Mais le coach strasbourgeois pourrait aussi se dire, à raison, que Kamara n'a que 21 ans et qu'il est encore en train d'apprendre...

On s'est demandé si les supporters rennais allaient encore regarder un Rennes-Guingamp dans leur vie

Deux défaites en finale de la Coupe de France (2009, 2014), trois victoires guingampaises en terres rennaises en cinq matches de L1 depuis la remontée de l'En Avant dans l'élite. Dont la dernière dimanche, avec ce dénouement assez incroyable et ce but EX-TRA-OR-DI-NAIRE de Yeni Ngbakoto dans le temps additionnel. À croire que le club dirigé désormais par Olivier Létang est suivi par une malédiction lorsqu'il s'agit de jouer le Celtico face à Guingamp. Un nouveau revers comptablement très fâcheux pour les hommes de Lamouchi qui auraient pu accrocher le bon wagon. Et une défaite qui ne va pas arranger l'étiquette de loser collée (trop ?) facilement au SRFC. En ce lundi, on souhaite donc bon courage aux supporters rennais qui croiseront cette semaine un homologue guingampais au bureau, en cours, ou à l'apéro.

Antonin Deslandes, Mehdi Es Skheifi et Timothé Crépin