mbappe lottin (kylian) neymar (P.Lahalle/L'Equipe)

Ligue 1 : le 7e titre de champion de France du PSG à la loupe

C'était une évidence depuis de longues semaines, c'est désormais officiel. Leader sans discontinuer depuis la 3e journée, le PSG a été sacré champion pour la septième fois de son histoire ce dimanche après son succès face à Monaco (7-1). Retour sur le parcours exceptionnel des hommes d'Unai Emery.

Les joueurs utilisés

Gardiens : Alphonse Areola (30 matches), Kevin Trapp (3 matches)
Défenseurs : Thiago Silva (23 matches, 1 but), Daniel Alves (23 matches, 1 but), Presnel Kimpembe (23 matches), Marquinhos (22 matches), Yuri Berchiche (19 matches, 2 buts), Layvin Kurzawa (18 matches, 2 buts), Thomas Meunier (18 matches, 4 buts), Stanley Nsoki (1 match)
Milieux de terrain : Adrien Rabiot (29 matches, 1 but), Giovani Lo Celso (29 matches, 3 buts), Julian Draxler (27 matches, 4 buts), Marco Verratti (22 matches), Javier Pastore (20 matches, 4 buts), Thiago Motta (14 matches, 1 but), Christophe Nkunku (14 matches, 3 buts), Lassana Diarra (7 matches), Blaise Matuidi (2 matches)
Attaquants : Edinson Cavani (28 matches, 25 buts), Angel Di Maria (27 matches, 11 buts), Kylian Mbappé (23 matches, 13 buts), Neymar (20 matches, 19 buts), Lucas (5 matches, 1 but), Timothy Weah (2 matches, 0 but), Gonçalo Guedes (1 match)

L'équipe type

                            

Les trois moments forts

6e journée, PSG-Lyon : 2-0
Auteur d'un début de saison parfait (5 victoires en autant de journées, 19 buts inscrits, 3 encaissés), le club de la capitale connaît ses premières frayeurs face à l'OL de Nabil Fekir. Considérablement gênés par le solide bloc adverse, les hommes d'Unai Emery n'arrivent pas à forcer la décision et s'exposent à quelques contres dangereux des Rhodaniens. Preuve du manque de réalisme des Parisiens dans cette rencontre, Cavani, le buteur maison, manque même un penalty, bloqué en deux temps par Anthony Lopes. Mais Neymar et ses copains finissent tout de même par arracher la victoire grâce à... deux buts contre leur camp de Marcelo (75e) et Morel (86e). Un succès au forceps qui leur permet de garder trois points d'avance en tête sur Monaco, leur plus proche poursuivant.

14e journée, Monaco-PSG : 1-2
Toujours aussi solide (11 victoires, 2 nuls en 13 matches), l'ogre parisien se présente sur la pelouse de son dauphin, Monaco, avec six points d'avance au classement. Un succès de l'ASM relancerait considérablement le Championnat. Mais ce sont bien les joueurs de la capitale qui assomment la Ligue 1 en s'imposant avec la manière, même si le score final ne reflète pas vraiment leur domination du jour, Mbappé ayant notamment manqué plusieurs occasions franches pour son retour en Principauté. Cavani (19e) puis Neymar (52e s.p.) donnent toutefois un avantage logique aux leurs, avant de voir Moutinho, sur un coup franc dévié par... Mbappé, réduire la marque en fin de rencontre (81e). Sans conséquence. Paris compte désormais neuf points d'avance en tête de la Ligue 1. Un gouffre...

20e journée, Nantes-PSG : 0-1
Si les Parisiens ont plutôt l'habitude de dominer leur adversaire en Ligue 1, ils tombent cette fois sur des Canaris sûrs de leurs forces, puisqu'ils restent sur trois succès de rang, Coupe de France comprise. Et le tout sans encaisser le moindre but. Malgré l'ouverture du score précoce de Di Maria (12e), les hommes d'Emery n'arrivent pas à se mettre à l'abri, l'Argentin trouvant notamment la barre seul face au but vide (37e). Plus entreprenants après le repos, les Canaris auraient pu égaliser sur un but de Sala, finalement refusé assez sévèrement. Loin d'être sereins lors de cette fin de match qui verra l'arbitre de la rencontre, M. Chapron, tacler puis expulser Diego Carlos pour une scène qui fera le tour de la toile, les Parisiens tiennent bon et enchaînent une septième victoire de rang, toutes compétitions confondues. Le PSG prend onze points d'avance sur Monaco, accroché à Montpellier (0-0).

Le joueur : Neymar

Il a parfois eu tendance à en faire un peu trop, mais comment s'en plaindre ? Un joueur de ce calibre dans le Championnat de France, c'est quand même un pur bonheur pour les yeux. Capable des gestes techniques les plus fous, d'enchaînements interminables dont il a le secret, le Brésilien a aussi su se montrer décisif, que ce soit en termes de buts (19) ou de passes décisives (13). Le tout en 20 matches de Championnat. Epoustouflant lors de la démonstration des siens face à Dijon (8-0), il a livré ce soir-là un match tout simplement dantesque : quatre buts et deux passes décisives !

La déception : Javier Pastore

Il a parfois fait preuve de nonchalance lors de ses années parisiennes. Il a souvent (trop ?) été gêné par les blessures. Mais il a aussi parfois déçu quand il a eu sa chance. Cela a été le cas cette saison. L'Argentin a eu beau avoir un temps de jeu assez conséquent en Championnat (20 matches, 11 titularisations), il n'a jamais su réellement en profiter pour s'offrir autre chose qu'un statut de remplaçant. Son vrai-faux départ cet hiver a sonné le glas de son aventure avec le PSG. Démotivé, à l'image de son match indigent à Saint-Etienne, il a clairement montré qu'il n'avait plus aucune envie d'être là. Une triste fin pour un joueur très apprécié des supporters et qui aura tout de même passé sept saisons au club.

Javier Pastore n'a que trop rarement été à son niveau quand il a eu sa chance (P.Lahalle/L'Equipe)

L'entraîneur

Venu à Paris pour faire franchir un cap au club de la capitale sur la scène européenne, comme l'a déclaré le président Al-Khelaïfi lors de sa présentation, Unai Emery a clairement échoué sur ce point-là. Son équipe s'est arrêtée deux années de suite en huitièmes de finale, avec un coaching à chaque fois pointé du doigt, quand son prédécesseur, Laurent Blanc, a toujours atteint les quarts. En Ligue 1, même si la gestion de son turnover a souvent été décriée, le technicien espagnol présente cette saison un bilan impeccable, avec un jeu porté vers l'avant, quelques cartons notables et pas mal de records à la clé. Reste que le technicien espagnol n'a jamais réussi à imposer son système de jeu préféré en 4-2-3-1 et a très vite renoué avec ce 4-3-3 cher à son effectif. Son contrat prenant fin au mois de juin, il devrait quitter le club cet été.

Unai Emery n'est pas parvenu à faire franchir un cap au PSG sur le plan européen (R.Martin/L'Equipe)

Quels changements cet été ?

Tout dépendra du coach qui sera amené à prendre la suite. Mais cet été pourrait être celui des grands bouleversements au sein d'un PSG qui n'avance pas dans son projet de remporter un jour la Ligue des champions. Au niveau de l'effectif, certains joueurs vont partir à coup sûr : Pastore, donc, mais aussi Thiago Motta ou encore Hatem Ben Arfa. D'autres pourraient avoir envie de changer d'air, comme Meunier, s'il reste la doublure de Dani alves, Trapp, qui ne se contentera pas éternellement d'un rôle de n°2, ou Verratti, annoncé partant tous les ans et qui a bien du mal à franchir un cap. Décevant dans l'ensemble et relégué sur le banc en fin de saison par Berchiche, Kurzawa pourrait également aller voir ailleurs.

Même chose pour Draxler, barré à son poste d'ailier gauche par Neymar, et qui vise certainement autre chose qu'un replacement à un poste de relayeur qui n'est pas le sien. Thiago Silva, Areola, si les dirigeants parisiens venaient à recruter un gros poisson au poste de gardien, ou encore Cavani, dont l'entente sur le terrain avec Neymar n'est pas idyllique, pourraient eux aussi quitter le navire. A moins que la star brésilienne, que la rumeur envoie du côté du Real, ne décide lui aussi de plier bagage. Bien sûr, tout le monde ne partira pas et le coach aura son mot à dire sur les joueurs qu'il souhaite garder, et ceux sur lesquels il ne compte pas trop. Du côté des arrivées, le club cherche un gardien de renom, et un gros client au poste de sentinelle. Le reste dépendra évidemment des départs, mais aussi du fameux fair-play financier... En bref, le chantier s'annonce assez considérable, surtout après le nouvel échec parisien en Ligue des champions face au Real.

Bruno Rodrigues