aouar (houssem) chafik (fouad) (J.Prevost/L'Equipe)

Ligue 1 : la rencontre folle face à Dijon (3-3) a illustré le paradoxe lyonnais du moment

Au terme d'un match complètement fou, Lyon a été contraint, à domicile, à un partage de point avec Dijon (3-3). La faute à de grossières largesses défensives et une attaque qui peine à briller ensemble. Décryptage.

L’irrégularité collective pourrait bien coûter d’autres nombreux points aux Lyonnais. Les Gones ont du talent, c’est indéniable. Face à Dijon, les (jeunes) hommes de Bruno Genesio n’ont su se mettre en valeur ensemble que par à-coups. Et paradoxalement, quand cette équipe, largement rajeunie, a su le faire, elle est parvenue à trouver le chemin des filets. Au final, Lyon doit se contenter d’un nul au terme d’un match certes spectaculaire, mais très inégal. Si les Gones ont su mener au score à deux reprises, des errements défensifs, un manque de collectif en phases offensives et des occasions gâchées peuvent laisser Ndombele et consorts sur leur faim.

Irrégulier devant...

Lors de la sixième journée, on avait laissé un Olympique Lyonnais auteur d’un match encourageant malgré une défaite au Parc des Princes. La jeunesse rhodanienne n’avait pas démérité, malgré certaines carences. Bruno Genesio l’avait compris et avait décidé d’envoyer des signaux forts, en excluant Memphis Depay de la feuille de match. Le Néerlandais paye son manque d’implication depuis le début de saison et peut cristalliser ce manque de cohésion offensive. Auteur d’un but et de trois passes décisives en six matches, l’ancien Mancunien s’est montré décisif sur phases arrêtées, mais dans le jeu, son apport parait limité. Un constat que l’on peut quasiment reporter à chaque joueur composant la ligne d’attaque lyonnaise : de Mariano Diaz, dont le profil et le jeu ne semblent pas encore avoir été compris par ses partenaires à Nabil Fekir, qui malgré un début de saison remarquable, peine à organiser avec justesse le jeu des Gones.

Il en sort donc un ensemble inconsistant. Face à Dijon, les offensives lyonnaises ont longtemps abouti à des pertes de balles en première période. Titulaire pour la première fois en Ligue 1, le jeune Houssem Aouar a semblé surnager sur son flanc gauche. Précis et fin techniquement, il a permis aux siens d’ouvrir le score en décalant subtilement Ferland Mendy qui déboulait dans la surface avant de trouver le poteau et de voir Fekir conclure. Une action collective dans les 25 derniers mètres que les Lyonnais n’ont que très peu réussi à pratiquer lors du premier acte.
 
À l’heure de jeu et alors que Lyon était mené 1-2, c’est de nouveau lorsque les Gones sont parvenus à bien combiner collectivement qu'ils sont repassés en tête au tableau d'affichage. Un échange Tete-Traoré qui aboutissait au but d'Aouar. Rapide, limpide, et efficace. Tout comme lorsque deux minutes plus tard, le même Aouar se jouait de deux Dijonnais pour lancer Ferland Mendy aux abords de la surface. Accroché par Kwon, l’ancien Havrais obtenait le penalty du 3-2. Les Lyonnais ont du mordant lorsqu’ils réussissent à briller ensemble et, face à Dijon, cela n’est arrivé que trop peu souvent.

Bruno Genesio va-t-il faire confiance à Houssem Aouar sur la durée ?

...vraiment fébrile derrière

Et si devant l’ensemble semble décousu, l’arrière-garde, elle, a tendance à s’effriter rapidement. Il n’en fallait pas plus à des Dijonnais, certes joueurs, mais surtout réalistes pour en profiter. Sur le premier but, Ferland Mendy concédait un pénalty en défendant grossièrement à terre. Les deux autres défaillances feront suite à des oublis de marquages sidérants. Xeka et Yambéré se sont retrouvé seuls pour ajuster Lopes. Le portier lyonnais a d'ailleurs pu se faire d’autres frayeurs tant sa défense a semblé jouer avec le feu en intervenant à chaque fois in extremis, non sans une part de réussite.
 
Et pourtant, avec ce match, les Gones montrent l’incroyable réservoir de joueurs dont ils disposent. Titulaire, Aouar s’est brillamment illustré tout comme Willem Geubbels et Myziane Maolida, tous deux entrés en jeu, et dont le dernier a failli offrir la victoire au sien sur son premier ballon joué. Un ensemble frustrant, tant les erreurs collectives font défaut à cette équipe. Avec la mise à l’écart de Depay, Bruno Genesio a prévenu son groupe : les places sont chères et la concurrence est de mise. À lui de trouver les clés tactiques pour créer un ensemble cohérent.