draxler (julian) (F.Faugere/L'QUIPE)

Ligue 1 : Julian Draxler, un but et des premiers sourires face à Saint-Etienne (4-0)

Pour sa première titularisation de la saison, Julian Draxler, longtemps prédestiné au banc, a séduit. Un match consistant, un but et une activité offensive à souligner, l'Allemand a marqué des points et engrangé un peu de confiance.

Julian Draxler en avait bien besoin, de ce match plein, et sa prestation ce vendredi face à Saint-Etienne devrait lui faire du bien. Sur le banc depuis le début de l'exercice 2017-18, la recrue phare du mercato d'hiver 2016 souffrait de la concurrence de Di Maria, Neymar ou encore Mbappé, et les premiers choix de Thomas Tuchel n'avaient rien prédit de bon pour l'avenir de l'international allemand. Face à Sainté, plus que son but à la 22e minute, sur un lob de la tête subtil et malicieux après une ouverture géniale de Marco Verratti, Julian Draxler a (enfin) entamé sa saison. Et s'il devra continuer sur cette lancée pour espérer une place dans la rotation parisienne, il a sans aucun doute marqué des points aux yeux de son coach, habile, pour le moment, dans le management et la variété de ses systèmes (voir plus bas). Draxler, par son profil et ses caractéristiques, offre d'autres options, et son positionnement sur le côté gauche a d'abord mis en lumière ses qualités de un contre un et ses appels. Comme celui sur son but, dans le dos de la défense stéphanoise et de Kévin Monnet-Paquet, impuissant face au 1,87m de Julian Draxler, qui réalisait une double tête pour marquer, lui qui goûte pourtant peu des duels aériens. À souligner, également, sa relation avec Marco Verratti, ses 88 ballons touchés, meilleur total parisien derrière les deux milieux du PSG (Rabiot-Verratti), et son activité sur la quasi-totalité de la largeur (malgré des préférences logiques pour la gauche et l'axe), en témoigne la carte de son influence ci-dessous.

S'il a logiquement préféré l'axe et le flanc gauche, Draxler a navigué sur toute la largeur du terrain. Source : Whoscored

Avec le changement tactique de Tuchel, un autre rôle, mais un Draxler tout aussi remarqué

Après 45 minutes sur le côté gauche et un changement tactique judicieux de Thomas Tuchel à la mi-temps, Paris passant en 4-2-3-1 pour apporter plus de fluidité dans le jeu et de contrôle, Julian Draxler, lui, glissait en numéro 10, quelques mètres devant Marco Verratti et Adrien Rabiot, acteurs influents d'un double pivot efficace. Fini les appels dans le dos pour celui que l'on surnomme «Draxla», et un positionnement entre des lignes stéphanoises qui s'ouvraient au fur et à mesure des buts et du chrono. Là, il fut trouvé à merveille par ses coéquipiers, ses qualités de contrôle lui permettant notamment de vite se retourner pour jouer vers l'avant.

Un peu plus de présence proche de la surface aussi, où il ne touche par contre que deux ballons (pour deux buts), et un rayonnement interrompu par quelques imprécisions techniques dont Thomas Tuchel se serait sans doute bien passé. Anecdotique, surtout que son compatriote est à l'origine du premier but en professionnel du titi parisien Moussa Diaby (84e, 4-0), qui évoluait à gauche du 4-2-3-1 après avoir remplacé Lassana Diarra, décevant en sentinelle, au retour des vestiaires. Pour Draxler, ce changement tactique lui permettait de jouer dans un autre registre, en organisateur/distributeur plus qu'en débordement et dribbles. Et même si le poste devrait logiquement revenir à Neymar dès mardi face à Liverpool, son match a le mérite d'envoyer un message. Et pour peu qu'il continue, Draxler a tout à y gagner. Par exemple, une place indiscutable dans la rotation et un rôle de supersub dans les grands rendez-vous.

Antoine Bourlon