seri (jean michael) verratti (marco) (S. Mantey/L'Equipe)

Ligue 1 : dans son duel au milieu, Seri (Nice) a surpassé Verratti (PSG)

On le pensait indispensable, on en a désormais la confirmation. Dans un match au sommet de la L1 entre Nice et Paris (3-1), Jean Michaël Seri est sorti grand gagnant de son duel avec Marco Verratti.

Cette saison, c’est presque une habitude. Loin des soirées moroses, et pas si lointaines, les dimanches soir de L1 offrent aujourd'hui du spectacle. Et lors du choc au sommet entre Paris et Nice, deux équipes du podium, les regards étaient notamment tournés vers Seri et Verratti, maestros de leurs équipes. Le premier a réalisé un récital et a vite effacé le second.

Seri, homme à tout faire

Il est le grand absent des nommés du meilleur joueur de L1 de la UNFP. Et face au PSG, il a encore prouvé qu'il méritait amplement sa place. Jean Michaël Seri a été l’auteur d’une performance XXL. Lorsque son équipe était en phase défensive, l'Ivoirien est allé continuellement au pressing pour gêner le porteur du ballon, et ainsi bloquer les premières relances adverses. Intraitable au milieu, il était au four et au moulin, donnant l’impression d’avoir des yeux derrière la tête, à l'image de son sauvetage sur sa ligne après une tête de Cavani (16e). Sans cesse en mouvement, il a parfaitement équilibré le jeu en transition des Aiglons. D’une précision chirurgicale dans ses relances, Seri a donné le tempo du jeu de son équipe. Son impact et sa présence sur tous les fronts au milieu a permis à des joueurs comme l'ailier Pereira, habituel latéral droit, de se projeter plus facilement vers l’avant.

Verratti, aux abonnés absents

Son tout début de match, et son énorme pressing sur Seri, laissait augurer une prestation de grande qualité. Petit à petit, à mesure que Seri éclaboussait le match de toute sa classe, Verratti s’est éteint. Une performance préjudiciable pour l’équilibre du collectif qui se repose souvent sur lui lors de la première relance. Isolé au milieu, l'ancien de Pescara n’a quasiment pas pesé sur le jeu parisien. Nice a imposé un rythme élevé en «attaque-défense» qui a gêné l’Italien, habitué à gratter des ballons dans les pieds avant de construire le jeu de son équipe. Dépassé par la vitesse des attaques adverses, il n’a pas réussi à bloquer le porteur du ballon. Ni à bloquer les attaques, d’ailleurs. En retard au départ de l’action, il a tenté de revenir sur Balotelli, sans l'empêcher d’inscrire le premier but du match (26e). Impliqué sur l'ouverture du score, il est fautif sur la seconde réalisation des Aiglons. A l’origine de la perte de balle qui a entraîné la frappe somptueuse de Pereira, Verratti n’est pas revenu défendre pour tenter de rattraper son erreur (48e). Il aura au moins eu le mérite de ne pas céder à la nervosité, contrairement à ses coéquipiers, peu habitués à subir autant dans le jeu.

Cette rencontre de haute intensité, que Seri a parfaitement maîtrisée, est une énième étape dans sa progression. En fin de contrat en 2019, l’Ivoirien sera très certainement courtisé cet été. A Nice, désormais, de tout faire pour le conserver.

Julien Holtzer