(L'Equipe)

Liga : Lucas Hernandez, le Colchonero qui monte

Auteur d'une belle première partie de saison, Lucas Hernandez pourrait devenir une pierre angulaire de la défense de l'Atlético dans les années à venir. De quoi attirer l'oeil de la Fédération espagnole, qui envisagerait une procédure de naturalisation pour permettre au Français de jouer avec la Roja.

Ce n'est pas le titre de champion du monde des clubs, remporté par son petit frère Theo (20 ans) avec le Real Madrid le week-end dernier, à Dubaï, face au Gremio en finale (1-0). Mais Lucas Herrnandez réalise aussi une belle fin d'année 2017 avec l'Atlético Madrid. L'aîné des deux frangins Hernandez (21 ans) a été élu meilleur joueur des Colchoneros en novembre. C'est la première fois qu'il reçoit ce trophée dans son club de formation. L'international espoir français (9 sélections) se rapproche à grands pas de l'équipe type de Diego Simeone. Il vient d'effectuer dix matches en Liga (pour 731 minutes de jeu) au cœur de la meilleure défense d'Europe parmi les cinq grands championnats. L'Atlético Madrid n'a encaissé que sept buts en seize journées. La défense madrilène partage cette performance avec celle du FC Barcelone, que les Matelassiers (2e) talonnent au classement.

Benjamin de l'arrière-garde de fer de l'Atlético, Lucas fait son trou tantôt dans l'axe ou à gauche. C'est le «couteau suisse» défensif de Diego Simeone, qui ne tarit pas d'éloges sur son potentiel. «C'est un joueur extraordinaire avec un futur énorme, s'est enflammé le technicien argentin dans un récent et excellent entretien avec l'Equipe Magazine. Il rend les choix de l'entraîneur très difficiles. J'ai Filipe Luis comme latéral gauche et Godin dans l'axe. Lucas est un joueur qui ne frappe pas à la porte mais qui l'ouvre carrément. C'est à moi de trouver les solutions pour qu'il puisse jouer. Pour moi, il est plus axial (ndlr : sa place de préférence et de formation). Il peut devenir un grand central dans une défense à trois. Il a une bonne sortie de balle, il est rapide, il sert très bien son vis-à-vis. Il est amené à devenir l'un des meilleurs défenseurs axiaux d'Europe.»

«Il est amené à devenir l'un des meilleurs défenseurs axiaux d'Europe»

Lucas Hernandez n'a pas peur de se frotter aux plus grands. La preuve ici avec Neymar, lors d'un match de Ligue des champions contre le Barça en 2016 (N. Luttiau/L'Equipe)

Courtisé par la Fédération espagnole

Lancé par «El Cholo» voici déjà quatre saisons, le gaucher polyvalent grignote du temps de jeu avec également trois matches de C1 et deux de Coupe du Roi cette saison. Diego Simeone le voit comme un possible
successeur du taulier Godin, la référence de Lucas à l'Atlético. Le finaliste de la Ligue des champions 2016 pourrait même connaître une deuxième partie de saison encore plus palpitante avec sa montée en puissance comme titulaire. Après l'avoir fait prolonger en mai dernier jusqu'en juin 2022, ses dirigeants aimeraient de nouveau entrer en négociation avec son entourage pour surtout blinder une clause libératoire fixée à 40M. Pep Guardiola l'adore. Le coach espagnol a déjà essayé de l'attirer plusieurs fois à Manchester City. Un autre choix irrévocable va également se présenter dans les semaines à venir. Né à Marseille, mais parti en Espagne très jeune, le défenseur - qui a aussi du sang franc-comtois par sa maman Laurence – est courtisé par la Fédération espagnole. Julen Lopetegui apprécie sa polyvalence et le sélectionneur ibérique aimerait bien le ferrer. Au point d'envisager déclencher une procédure de naturalisation qui pourrait propulser rapidement le Français de naissance aux portes de la Roja. L'idée serait même de le présélectionner rapidement dans une liste en vue de la Coupe du monde 2018. Malgré vingt-huit sélections dans presque toutes les équipes de France de jeunes, Lucas n'a pas encore tapé dans l'œil de Didier Deschamps au contraire des Kimpembe (PSG), Pavard (VfB Stuttgart) ou Amavi (Marseille) qui ont déjà été convoqués mais à qui le Colchonero de 21 ans n'a pas grand-chose à envier. La France risque donc de perdre un nouvel espoir si elle ne réagit pas rapidement. Probablement comme son frère Theo ou Aymeric Laporte (Athletic Bilbao)...

François Verdenet