Soccer Football - La Liga Santander - Atletico Madrid v Real Madrid - Wanda Metropolitano, Madrid, Spain - November 18, 2017 Real Madrid's Cristiano Ronaldo after the match REUTERS/Paul Hanna (Reuters)

Liga, Atlético-Real : un derby madrilène sans saveur (0-0)

Pour le premier derby madrilène de l'histoire au Wanda Metropolitano, l'Atlético et le Real Madrid se sont neutralisés sans trouver le chemin des filets (0-0). Malgré de bonnes intentions, le Real s'est heurté au jeu ultra-défensif de son adversaire et les deux équipes se retrouvent à dix points du Barça au classement.

L'Atlético a haché le match

Sous pression avant le coup d’envoi, avec la peur de se retrouver déjà à onze longueurs du Barça, les joueurs des deux camps ont montré qu’ils étaient tendus. Dans les duels, les Colchoneros ont mis beaucoup d’impact, et même parfois de l’antijeu. Correa, pourtant intéressant dans le jeu, en a été le meilleur exemple quand il a fusillé volontairement à bout portant (18e) Benzema après une faute sifflée. Un geste qui a envenimé les débats, mais qui n’a pas été sanctionné. Cette intensité, parfois très limite, fait partie du coaching de Diego Simeone, et de la manière qu'il a de motiver ses joueurs. A l’image de Saul Niguez (63e), qui a lui reçu un jaune pour s’être littéralement accroché à Modric comme s’il courait après un taureau. Beaucoup de fautes commises, dont celle de Lucas Hernandez sur Sergio Ramos qui aurait dû entraîner un penalty pour le Real. Après une remise de Casemiro dans la surface, Ramos se jetait de la tête (36e) et le pied du latéral français heurtait de plein fouet le visage du capitaine merengue, qui terminait en sang. Pas de penalty, et pas de seconde période pour Ramos qui laissait sa place à Nacho Fernandez. Un joueur de l’Atlético a tout de même reçu un carton jaune, en l’occurrence Savic (34e), pour un tacle en retard les deux pieds décollés sur Kroos. Le Real a répondu par Carvajal, auteur d’une grosse semelle (21e) sur Hernandez. Au total, six joueurs de l’Atlético ont été avertis et Juanfran était tout proche d’être expulsé.

De la construction dans le jeu du Real, mais pas de finition

Face à un bloc de l’Atlético bien en place, la tâche pour les hommes de Zidane était de l’étirer au maximum pour espérer se créer des situations. Le milieu de terrain du Real, hormis Modric, a été au rendez-vous : Casemiro présent à la récupération, positionné assez bas, a accompagné Kroos et Isco, chargés d’alimenter les attaquants. Toujours justes techniquement, ils sont parvenus à déboussoler par à-coups le système mis en place par Simeone, surtout sur le côté gauche. Marcelo a multiplié les centres mais n’a jamais trouvé un coéquipier à la réception et toujours un défenseur adverse, en l'occurence Godin ou Savic. Benzema ne s’est procuré aucune véritable occasion. Ronaldo s’est fait davantage remarquer, sur la meilleure opportunité du Real, en réalisant un double une-deux côté droit avec Kroos. Du bout du pied, le Portugais retrouvait l’Allemand qui piquait son ballon du droit. Juste à côté du poteau d’Oblak (31e). Sur un coup franc lointain, Ronaldo alertait de nouveau le gardien slovène, qui n’était pas surpris par le rebond et détournait en corner. L’impact de CR7 s'est ressenti dans le jeu madrilène, à gauche ou à droite, mais il n’a pas fait de différences nettes. Et il a été assez peu aidé à droite par Carvajal, revenu à la compétition après deux mois absence et très peu en vue aux avant-postes. Varane et ses copains ont surtout buté sur une équipe qui jouait plus pour ne pas perdre que pour gagner. Une manière d’évoluer illustrée par un duo d’attaque Griezmann-Correa très esseulé devant.

Lucas Hernandez, le meilleur Français sur le terrain

Titulaire à gauche de la défense de l'Atlético, le Français de 21 ans a été très solide, notamment en un contre un, et n’a jamais été pris dans son dos. Il a sauvé les siens par deux fois (85e, 89e) en fin de match devant Ronaldo, de deux tacles salvateurs au moment où l’attaquant se présentait en position de frappe, même si les visiteurs auraient dû bénéficier d’un penalty après sa faute sur Ramos. Hernandez, malgré le jeu ultra-défensif de son équipe, a même apporté son aide sur le plan offensif en délivrant plusieurs centres. Avec plus de volonté de marquer, son apport aurait pu être décisif. Raphaël Varane a lui aussi réalisé son match, pas dissipé par la sortie de Ramos. Etant donné que l’Atlético a peu attaqué, il a forcément été peu sollicité. Pourtant, une bourde dès la 3e minute aurait pu faire basculer le match. Par son intervention malheureuse, il décalait parfaitement Correa qui piquait son ballon devant Casilla mais la tentative de l’Argentin échouait à un mètre du but. Son coéquipier Karim Benzema a été quasiment invisible ce soir, aucun tir réalisé et pas utile non plus à la création du jeu. Pour son homologue de l’Atlético Antoine Griezmann, le constat est semblable. Buteur avec les Bleus vendredi contre le pays de Galles (2-0), il continue sa traversée du désert en club avec un huitième match consécutif sans marquer toutes compétitions confondues. Remplacé par Fernando Torres (76e) il a même été sifflé par le public du Wanda Metropolitano. Rentré au même moment en jeu, Kevin Gameiro a eu la balle du hold-up. Servi après un bon travail de Carrasco, l’attaquant a lobé astucieusement Casilla, mais Varane a repoussé le ballon devant la ligne. Le seul tir cadré de l’Atlético dans ce match... Il faudra revoir les intentions de jeu pour espérer gagner en Ligue des Champions mercredi dans un match décisif face à la Roma.

Corentin Corger