Vincent Labrune a été élu président ce jeudi. (A. Mounic/L'Équipe)

LFP : Vincent Labrune, élu président sur fond de divisions

Nouveau président de la Ligue de football professionnel, Vincent Labrune n'a pour autant pas obtenu la majorité des suffrages de l'assemblée générale de l'instance. Il va devoir choisir un nouveau directeur général et mener la réforme de la gouvernance souhaitée par les clubs.

Pour filer une métaphore hippique, Michel Denisot, amateur de chevaux, a été coiffé au poteau par Vincent Labrune ce jeudi après-midi lors de l'élection du nouveau président de la Ligue de football professionnel (LFP). L'ancien président du PSG n'a pas vu venir ce revers face à l'ex-boss de l'OM qui constitue « une sacrée gifle pour lui » dixit un président de L1.

Outsider au départ, Vincent Labrune, poussé par plusieurs clubs de Ligue 1 (Montpellier, Lorient, Nantes, Reims, Nice notamment tous élus au sein du nouveau conseil d'administration de l'instance) qui ne voulaient pas d'un candidat choisi par le PSG, Lyon et la Fédération française de football (FFF), a inversé la donne ces derniers jours. Et ce qui semblait encore digne d'une grosse cote pour parieurs en début de semaine a pris de l'épaisseur dans les dernières 24 heures, à tel point que plusieurs dirigeants de clubs pensaient qu'il allait l'emporter.

Et de manière assez large finalement si l'on se réfère au vote du nouveau conseil d'administration de la LFP, dont la composition lui est favorable. Labrune a obtenu 15 voix contre 10 à Denisot.

Pas d'unanimité

En revanche, quelques minutes plus tard, devant l'assemblée générale de la Ligue, il n'a obtenu que 48 % des suffrages, suffisant pour être élu. Mais ce vote souligne que sa désignation ne suscite pas l'adhésion totale des présidents de clubs. Sa tâche ne sera donc pas aisée même si l'ancien conseiller de Robert Louis-Dreyfus est habile en relations humaines et sait séduire.

Il va devoir choisir un nouveau directeur général puisqu'il a annoncé en AG qu'il ne continuerait pas avec Didier Quillot, en poste depuis 2016. Les deux hommes s'apprécient pourtant et initialement ils auraient pu former un binôme. Sauf que le nom de Quillot a crispé plusieurs dirigeants de clubs et aurait pu nuire à son élection. La prise de parole de l'ancien patron d'Orange dans notre édition de ce jeudi 10 septembre, où il a annoncé qu'il ne voulait pas être un problème pour le foot français, sous-entendant qu'il ne s'accrocherait pas à son poste, a indéniablement profité à Labrune, pour finir de convaincre les derniers sceptiques.

Deux profils se dégagent pour succéder à Quillot

Qui pour remplacer Quillot ? Vincent Labrune souhaite, a priori, s'appuyer, sur deux salariés déjà en poste à la Ligue : Arnaud Rouger directeur des activités sportives de la Ligue démissionnaire depuis quelques semaines, et/ou Mathieu Ficot, son homologue des droits médias et production de la Ligue. Le deuxième a laissé entendre, en privé, qu'il ne souhaitait pas travailler avec Labrune. Réponse dans les prochaines heures.

Outre ce chantier important - les relations du précédent binôme Boy de la Tour- Quillot ces quatre dernières années ont été compliquées - Vincent Labrune est attendu sur la réforme de la gouvernance demandée avec insistance par la grande majorité des clubs. L'ancien boss de l'OM a déjà beaucoup de travail devant lui.