Les solutions tactiques du Barça avec Antoine Griezmann

Le 4-3-3 avec Suarez

C’est le schéma le plus classique, celui qui semble taillé sur mesure pour le sacrosaint «ADN Barça» et dans lequel Antoine Griezmann devra se fondre tant bien que mal. La défense inchangée, De Jong incorporé au milieu (probablement en lieu et place de Rakitic), Grizi intégrerait le onze au profit de Philippe Coutinho. Habitué à être au cœur de l’animation, le Mâconnais pourrait se retrouver relégué sur un côté, poste qui l’a révélé lors de ses débuts à la Real Sociedad. Sur le papier, évidemment, car dans les faits, lui comme Messi seraient alors peu fidèles à leurs couloirs respectifs et n’hésiteraient pas à repiquer vers l’intérieur du jeu. Au sein de ce schéma ultra-axial, les solutions latérales viendraient de Jordi Alba et son pendant Nelson Semedo (ou Sergi Roberto). Sans garantie que l’axe ne sera pas surpeuplé, rendant les offensives bien plus lisibles…

Donc Valverde va devoir construire une attaque avec Messi, Suarez, Griezmann, Dembele, Coutinho et Malcom (?) pic.twitter.com/HyhnluHHng

— Don Soustro (@AntoineSoustre) 12 juillet 2019

Le 4-3-3 sans Suarez

Dans cette configuration, Antoine Griezmann prendrait la relève de l’Uruguayen, en déclin sous la tunique blaugrana. Le Petit Prince occuperait une position de faux numéro 9, assisté par Messi et un ailier plus authentique, sans doute Dembélé (ou Neymar ?). A la fois équilibré, adapté au jeu de possession et de petites combinaisons du Barça, ce système est ardemment souhaité par les défenseurs du jeu léché made in Cruyff ou Guardiola, au choix. En revanche, il implique la privation d’un pur attaquant de pointe. Et face à des défenses à trois regroupées comme il en existe parfois de l’autre côté des Pyrénées, la capacité de Suarez à peser et assumer les tâches ingrates s’avère bien plus précieuse qu’il n’y paraît. Là encore, pas sûr que Griezmann soit à même de remplir cette nouvelle fonction.

Le 4-4-2

Le 4-4-2 serait le schéma idoine pour Antoine Griezmann, qui y retrouverait son poste chez les Colchoneros et les Bleus. Placé en neuf et demi aux côtés de Luis Suarez, le numéro 7 de l’Equipe de France verrait son adaptation sensiblement facilitée par cette organisation cousue pour lui. Messi, ici à droite, se placerait davantage dans le cœur du jeu, lui qui a fait varier son style pour un profil plus organisateur.

Coutinho (ou Dembélé voire Neymar) occuperait l’autre aile. L’animation offensive s’en retrouverait plus explosive que jamais, avec une force inédite en attaque rapide, là où le jeu stéréotypé et Messi-dépendant est souvent raillé. Busquets et De Jong seuls relayeurs, le jeu de possession du FC Barcelone risquerait toutefois de pâtir de ce milieu en moins, d’autant que la première saison d’Arthur (conjuguée à son excellente Copa America) laisse difficilement envisager une place du Brésilien sur le banc. Autre bémol : difficile d’imaginer cette équipe rayonner sans ballon, que ce soit en défense placée ou sur les transitions défensives…

Le 4-2-3-1

À défaut d’un équilibre immédiat, cette solution aurait le mérite d’être spectaculaire. Griezmann, ici en numéro 10, reculerait sur la même ligne que Messi et Coutinho (ou Dembélé). Si les hommes et la disposition restent sensiblement les mêmes que précédemment, Griezmann se retrouverait plus impliqué dans la construction et pourrait par la même occasion insuffler son sens du labeur défensif inculqué par Simeone. Toujours pas d’Arthur Melo, néanmoins, en dépit des promesses. Certains s’en donneront à cœur joie d’imaginer le feu d’artifice que pourrait procurer l’incorporation de Neymar à gauche de ce onze. Sur le papier, effectivement, ça promet… Mais c'est sûrement trop utopique.

Corentin Rolland