Les retrouvailles de Cristiano Ronaldo (Juventus Turin) avec Manchester United à la loupe

Costard noir, regard déterminé et logo de Man U en fond : Cristiano Ronaldo postait fièrement en avant-match sur Instagram (voir plus bas), au bon souvenir de ses années passées dans le théâtre des rêves. Tunique blanche, sourire aux lèvres et logo de la Juve sur la poitrine, il peut désormais quitter en paix son premier berceau, victoire en poche et qualification pour les huitièmes de finale presque acquise. Certes, le "goleador" qu’il a toujours été aurait sans doute bien aimé marquer. Mais son match face à son ancien club restera comme une bonne performance collective. Lui qui a toujours été habitué à surnager au-dessus de ce collectif, justement, ce qui doit sans doute plaire à Massimiliano Allegri au sortir de la rencontre ; et sûrement à CR7 également. Dans une première période archi-dominée par les Bianconeri, avec près de 70% de possession, le quintuple Ballon d’Or France Football, positionné en pointe, a d’abord beaucoup navigué. Proposant des solutions, tentant quelques rushs, dangereux sur un coup franc (38e) et visiblement déterminé à déstabiliser un bloc anglais souvent désorganisé, CR7 participait à sa manière à la domination des siens, profitant des maladresses d’un Chris Smalling aux abois. Surtout, impliqué sur le but de Paulo Dybala, l’ancien Merengue se montrait décisif. Profitant de l’excellente ouverture de son compatriote Joao Cancelo, Ronaldo débordait sur le côté droit avant d’adresser un centre fort en direction de Juan Cuadrado. Une faute de défense de ce même Smalling permettait finalement à Dybala, excellentissime, de terminer avec sang-froid seul face à but, 1-0.

Les notes de Manchester United - Juventus Turin

Jouissant de l’excellent job de son milieu de terrain, Miralem Pjanic le premier, Cristiano Ronaldo avait également tout le luxe de proposer des appels. Il a été souvent servi - 50 ballons touchés, dont la majorité entre l’axe et le côté gauche. Un paradoxe, finalement, quand on voit que le but est venu d’un ballon côté droit. Et s’il aurait finalement pu y aller de son petit but, lui qui n’a toujours pas marqué en C1 cette saison, via un missile (52e) miraculeusement sorti par David De Gea, la suite de sa rencontre n’a eu guère de remous offensifs. Quelques contre-attaques par ci, par là, tantôt mal gérées ou bien défendues - notamment par Victor Lindelöf côté United -, mais une évidence aux antipodes : CR7 a défendu, fait les efforts collectifs et enchaîné les courses. Effet Juve ou pas, Cristiano a bien compris l’ADN de la maison et sa tendresse pour le catenaccio lorsque l’écart est avantageux mais maigre. Et ce n’est sans doute pas un hasard que son coach ait choisi Cuadrado ou Dybala lorsqu'il a procédé à des changements, les 33 bougies de CR7 ne se faisant que rarement sentir. Et dans ces conditions-là, un match tactiquement bien préparé par Allegri et la domination outrageuse de la défense et du milieu, le Portugais a su trouver sa place. Ni excellent ni mauvais, mais la Juve a aussi parfois besoin de ce Ronaldo-là.

Antoine Bourlon

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