marcelo andersen (joachim) marquinhos denayer (jason) (A.Martin/L'Equipe)

Les premiers enseignements du 3-5-2 de Sylvinho avec l'OL face au PSG (0-1)

Face au Paris Saint-Germain et au vu des dernières prestations des siens, Sylvinho avait décidé de réorganiser son équipe dans un 3-5-2. Voici les premiers enseignements à tirer de son schéma du soir.

Après avoir déroulé lors des deux premières journées de Championnat (0-3 à Monaco, 6-0 face à Angers), Lyon a été ralenti par Montpellier, Bordeaux, puis Amiens. Certains ciblaient les performances des joueurs, d’autres pointaient du doigt les limites de la tactique mise en place par Sylvinho. Alors forcément, dans ce premier gros choc de la saison, le technicien brésilien était attendu et a innové face au PSG en alignant une défense à trois. Un dispositif qui avait pour but de rééquilibrer l’entrejeu lyonnais, parfois trop porté vers l’avant ou au contraire trop défensif, mais aussi de libérer les latéraux en leur donnant un rôle plus offensif.

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Dans le premier quart d’heure de jeu, Lyon a essayé d’attaquer en passant souvent par les cotés, donc. Youssouf Koné a énormément participé aux offensives de son équipe, prenant le couloir gauche à plusieurs reprises. Léo Dubois, lui, se contentait plutôt de monter pour suivre les actions, proposant un peu moins de solutions. Mais le vrai joueur intéressant offensivement dans ce dispositif, c’est bien Jeff-Reine Adelaide, parce qu’il est bien plus que le troisième homme du milieu de terrain. Ses capacités à se projeter vers l’avant et à vite exploser balle au pied lui permettent de libérer des espaces à ses partenaires. L’ancien Angevin a même souvent tendance à se retrouver sur la même ligne que Depay et Dembélé, donc assez haut sur le terrain. C’est lui qui était en charge de faire remonter la balle, il l’a plutôt bien fait et c’était essentiel. Surtout que son compère du milieu, Houssem Aouar, a été plutôt transparent dans cette rencontre, ne sachant pas où se placer la plupart du temps.

La heatmap de Jeff-Reine Adelaide face à Paris, très haut sur le terrain. Il penche légèrement à droite, le coté gauche étant occupé par Memphis Depay.

Solide sur attaque placée, friable sur attaque rapide

 Mais là où le dispositif a eu ses limites coté lyonnais, c’est dans les espaces que laissaient les deux pistons Koné et Dubois. Lorsque Lyon a le ballon, avec les deux joueurs plus au moins haut, les espaces laissés dans leur dos sont beaucoup trop grands. Plus d’une fois, Di Maria ou Neymar se sont retrouvés en un contre un face à Denayer ou Marcelo. Autant d’espaces qui peuvent permettre aux ailiers de se montrer dangereux et de pousser à la faute la défense centrale lyonnaise. Pour corriger cela, il aurait fallu que Denayer et Marcelo accompagnent un peu plus les latéraux. Le fait d’être aussi bas a laissé des espaces assez énormes aux joueurs parisiens. Mais à maintes reprises, le bloc lyonnais a été perforé trop simplement. Lorsque Lyon a eu le ballon, le bloc n’a pas su monter et, comme lors des derniers matches de Championnat, on a senti une équipe parfois coupée en deux.

Sylvinho a donc choisi au fil du match de délaisser petit à petit le ballon, préférant se regrouper en un bloc plus compact et avec des latéraux qui se sont contentés de défendre tout au long du match presque. Dans ce schéma de jeu, les Gones n’ont quasiment pas été inquiétés, concédant très peu d’occasions. Anthony Lopes n’a été que rarement sollicité. Face aux attaques placées du PSG, le bloc lyonnais a plutôt bien coulissé, laissant très peu d’espaces à Neymar et consorts. La profondeur a aussi été plutôt bien gérée par la défense centrale lyonnaise, qui aura finalement donné satisfaction pour une première, avec peut-être une mention spéciale pour Andersen, qui a répondu présent dans l'axe. Le seul but du match est d’ailleurs venu très tardivement, sur un exploit individuel de Neymar (1-0, 87e).

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Paris aura connu toutes les peines du monde à faire sauter le verrou lyonnais. Défensivement, ce dispositif a donc, outre le but, donné satisfaction mais dans l’utilisation du ballon, les locaux ont été proches du néant. Dembélé n’a quasiment pas vu le jour (seulement 33 ballons touchés), tout comme Depay. Et c’est ici, peut-être, tout l’axe de progression de ce 3-5-2. Lyon a des joueurs de ballon, mais ils n’ont jamais su s’exprimer, sans doute bien étouffés par le pressing parisien, mais surtout parce que les joueurs ont trop été isolés lorsqu’ils ont eu la balle. Très rarement, Aouar, Thiago Mendes ou Depay ont proposé des solutions au porteur du ballon, eux qui ont pourtant l’habitude de toucher un nombre incalculable de fois le cuir. Malgré la défaite (0-1), Sylvinho aura de nombreux enseignements à tirer de ce match, surtout s’il compte encore s’appuyer sur cette tactique à l’avenir...

Hanif Ben Berkane