pique (gerard) fabregas (cesc) (EDWIN VAN ZANDVOORT/PICS UNITE/PRESSE SPORTS)

Les grandes dates de Gérard Piqué avec la sélection espagnole

Samedi, à 31 ans et après 102 sélections, Gérard Piqué a annoncé sa retraite internationale. FF revient sur les moments marquants du joueur du Barça avec la Roja. Et cela n'a pas toujours été facile.

11 février 2009 :  la première sélection
À tout juste 22 ans, le jeune Gerard Piqué débarque en sélection espagnole. Depuis l’été précédent, le défenseur est revenu à la maison, au FC Barcelone, après avoir porté les maillots de Saragosse et Manchester United. Titulaire régulier avec le club catalan, qui réalise cette saison-là un sextuplé historique, Piqué dispute sa première cape sous le maillot de la Roja le 11 février 2009. Lors d’une rencontre amicale contre l’Angleterre (2-0), le Barcelonais de naissance découvre la scène internationale, aux côtés notamment de ses coéquipiers en club Xavi et Iniesta. De façon assez incroyable, il prend aussitôt une place de titulaire dans une sélection championne d’Europe en titre, devant Raul Albiol et Carlos Marchena.
 
28 mars 2009 : son premier but avec la Roja
Si le Madrilène Sergio Ramos est plus adroit devant le but que certains attaquants, Gerard Piqué n’est pas en reste. Dès sa deuxième sélection, le Catalan trouve le chemin de filets. Lors d’un match piégeux contre la Turquie (1-0), pour le compte des qualifications pour la Coupe du monde 2010, Piqué marque le seul but du match, reprenant un ballon traînant dans la surface de réparation suite à un coup franc de Xavi. Au cours de ses douze premières sélections, le défenseur inscrit quatre buts. Il n’en marquera qu’un seul lors des quatre-vingt-dix suivantes, contre la République Tchèque lors de l’Euro 2016 (1-0).

Coupe du monde 2010 : la consécration
Moins d’un an et demi après son arrivée en sélection, Gerard Piqué découvre sa première grande compétition internationale. Le défenseur est déjà habitué à gagner, avec pas moins de neuf trophées remportés à l’âge 23 ans. En Afrique de Sud, Piqué dispute l’intégralité des sept rencontres de l’Espagne, de la défaite inaugurale contre la Suisse (0-1) au sacre final face aux Pays-Bas (1-0, a.p.). Le Barcelonais aurait pourtant pu être le héros malheureux de la Roja. En quarts de finale contre le Paraguay (1-0), il concède un penalty qui aurait pu mettre fin au parcours espagnol si Iker Casillas ne l’avait pas détourné. En finale, Piqué manque son intervention, permettant à Arjen Robben de filer seul face au but et de se créer la plus grosse occasion du match. Bien entendu, la couronne mondiale effacera tout cela.
 
Euro 2012 : la confirmation
Carles Puyol, le taulier de la sélection espagnole, s’est fait opérer du genou et est indisponible pour l’Euro. Gerard Piqué doit alors partager la défense centrale avec Sergio Ramos, habituel latéral droit. La traditionnelle charnière 100% barcelonaise est donc remplacée par un duo formé d’un Catalan et d’un Madrilène. Deux adversaires de toujours obligés de cohabiter, ce qui fait parler sur la péninsule ibérique avant la compétition. La paire fonctionne pourtant à merveille, et l’Espagne n’encaisse que trois buts au cours d’une compétition extrêmement maîtrisée. La Roja conserve son titre, et règne sur le monde. Gerard Piqué est reconnu comme un des meilleurs à son poste.

Coupe du monde 2014 : la désolation
Gerard Piqué sort d’une saison blanche avec le FC Barcelone : le titre de champion d’Espagne laissé à l’Atlético Madrid, la finale de Coupe du Roi perdue face au Real Madrid (1-2), et une élimination en quarts de finale de Ligue des Champions. Le défenseur catalan ne sauve pas sa saison avec une bonne Coupe du monde. Il joue son seul match du Mondial brésilien contre les Pays-Bas, lors de la déroute de la Roja (1-5). Il est ensuite écarté contre le Chili (0-2), et indisponible pour cause de blessure contre l’Australie (3-0). L’Espagne, qui n’avait plus subi d’élimination sur la scène internationale depuis 2006, sort par la petite porte.
 
Septembre 2015 : les critiques et les sifflets
La déroute de la Coupe du monde au Brésil a peut-être laissé des traces. Le mélange de Barcelonais et de Madrilènes qui compose la majorité de la sélection espagnole fonctionnait tant que la Roja régnait sur la planète football, mais la claque de 2014 a brisé cet équilibre précaire maintenu jusque-là. Sergio Ramos et Gerard Piqué cristallisent ces tensions. Lors du rassemblement de septembre 2015, les deux rivaux en clubs s’écharpent en conférence de presse. Ramos reproche alors à son compatriote ses violentes paroles à répétitions envers le Real Madrid, regrettant l’impact que cela peut avoir sur la sélection. De plus, Piqué subit les sifflets du public espagnol pendant le match contre la Slovaquie (2-0), lui qui assume son soutien aux indépendantistes catalans.

Octobre 2017 : le référendum pour l’indépendance de la Catalogne
Plus la tension politique autour du débat concernant l’indépendance de la Catalogne monte, plus celle autour de Gerard Piqué en fait de même. Quand les autres Barcelonais se montrent discrets, le défenseur soutient contre vents et marées le référendum d’autodétermination auquel prennent part les Catalans. Du fait des tensions dans la région, la rencontre entre le Barça et Las Palmas (3-0) se joue à huis clos, et Piqué fond en larmes en zone mixte après le match, affirmant qu’il vit la pire expérience de sa carrière, tout en réaffirmant son soutien au peuple catalan. Concernant les violentes critiques dont il fait l’objet quant à ses prises de positions, Piqué déclare avoir déjà pensé à quitter l’équipe nationale, où il ne se sent pas toujours le bienvenu. Il est d’ailleurs de nouveau sifflé lors du rassemblement de la sélection quelques jours plus tard.

1er juillet 2018 : le dernier match avec l’Espagne
Les tensions sont légèrement retombées, et l’Espagne fait partie des favoris de la Coupe du monde en Russie. Le limogeage de Julen Lopetegui juste avant la compétition change à peine ce statut, tant les joueurs de la Roja, notamment Piqué, sont expérimentés et semblent capables de s’autogérer. Sans surprise, le défenseur barcelonais forme la charnière centrale avec Ramos. Après un premier tour sur courant alternatif, l’Espagne retrouve le pays hôte en huitièmes de finale, deux ans après être sortie à ce stade de l’Euro 2016. Une domination quasiment stérile pendant 120 minutes, et la Roja sort aux tirs au buts (1-1, 4-5 aux t.a.b.). À 31 ans, Gérard Piqué disputait alors son 102e match sous les couleurs de la Roja, le dernier de sa carrière internationale, comme Andrés Iniesta. Il avait déjà émis l’idée en 2016 que le Mondial russe serait son dernier tournoi en sélection.