cavani (edinson) (E.Garnier/L'Equipe)

Les dirigeants du PSG manquent-ils de respect à Edinson Cavani ?

Après avoir marqué l'histoire du club, dont il est le meilleur buteur, et de loin, Edinson Cavani a disparu de la circulation et ne joue quasiment plus au PSG. D'où des envies, logiques, de départ qui n'ont toujours pas été exaucées.

Il y a ceux qui ne font que passer, et ceux qui restent. Qui s’inscrivent dans la durée, pour aider leur club à noircir quelques pages du livre d’or de sa longue histoire. Edinson Cavani fait forcément partie de ceux-là. Arrivé à Paris en 2013, l’attaquant uruguayen a disputé 293 matches avec le PSG, pour 198 buts, record du club pulvérisé. Cavani, c’est ce joueur capable d’inscrire des buts sublimes, comme ce coup franc dans le temps additionnel au Vélodrome en 2017 qui évitait aux Parisiens de s’incliner face à l’OM pour la première fois depuis des lustres, mais aussi d’enchaîner les gros ratés, ce qui a toujours eu le don d’énerver même les plus fervents de ses supporters. Mais, une chose est sûre, l’ancien Napolitain n’a jamais triché, qu’il soit dans un bon jour ou pas. Jamais il n’a quitté le terrain sans avoir tout donné, sans avoir étalé cette grinta et cette envie qui ont fait de lui le chouchou incontesté du Parc des Princes, même après les arrivées des Neymar et autre Mbappé.

A quelques mois de la fin de son contrat dans la capitale, le natif de Salto va pourtant plier les gaules. Si possible dès cet hiver. Et aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Ou plutôt, si on croit toujours en lui. Car ses derniers mois à Paris ont tout du cauchemar. Blessé à une hanche dès la fin août, il a vu Icardi débarquer dans la foulée, et inscrire but sur but sans le moindre temps d’adaptation. Comme s’il était là depuis des lustres. De quoi lui voler la vedette, et lui faire une place au chaud sur le banc depuis son retour à la compétition. Désormais, le Mata dort. Celui qui avait inscrit 35 buts en 36 matches de Ligue 1 en 2016-17 n’a plus le droit qu’à des miettes depuis son retour, mi-octobre : 136 minutes en Ligue 1, 40 en Ligue des champions. Même dans les rencontres sans enjeu (Galatasaray), ou abordables en Championnat, Thomas Tuchel, à qui on ne peut évidemment pas reprocher d’avoir été convaincu par Icardi, n’a pas daigné lui faire une place dans le onze. Une fois de temps en temps. Histoire de le relancer, et de lui permettre de retrouver un peu de cette confiance qu’il a en grande partie perdue.

Ce qui pouvait être au départ qu’une simple rumeur est donc aujourd’hui une vérité. «Edinson Cavani veut partir», a confirmé Leonardo, le directeur sportif parisien, il y a quelques jours. Peut-être enorgueilli par le fait que des écuries comme Chelsea ou l’Atlético pensent à lui, le joueur a envie d’aller relever de nouveaux défis, et de prouver, à 32 ans, qu’il est bien plus qu’un simple joueur de bout de banc. Malgré les blessures. On espérait alors que le club facilite son départ, pour "services rendus", sans le donner pour autant. Ce n’est pas vraiment le cas. L’Atlético et Diego Simeone en ont fait une priorité. Et Cavani veut rejoindre les Colchoneros, d’après sa maman. Le club madrilène a donc fait une offre, estimée à dix millions d’euros pour un joueur qui sera libre dans quelques mois. Repoussée par le PSG. Pour gratter trois ou quatre millions d’euros de plus et faire enfler un compte en banque déjà copieusement rempli ? Difficile à croire. Pour ne pas dégarnir un effectif amené à jouer sur tous les tableaux ? Il y a fort à parier que si Cavani restait, et qu’Icardi venait à être blessé ou suspendu, Tuchel ne le ferait pas plus jouer qu’il ne l’a fait jusqu’à maintenant, préférant notamment décaler Mbappé dans l’axe ou même aligner Choup-Moting dans les "petits" matches.

Bien sûr, le mercato hivernal est encore ouvert quelques jours, et le PSG pourrait bien finir par céder à la dernière minute. Le n°9 parisien filerait alors comme n’importe quel autre joueur, avant de revenir certainement saluer son public quelques jours plus tard, en civil, à l’image de ce qu’avait dû faire Blaise Matuidi après avoir rejoint la Juve en 2017. Comme Matuidi, Cavani n’est pourtant pas un joueur comme les autres pour le PSG. Mais un cadre, un soldat qui a toujours honoré ses couleurs. Et qui mérite sans aucun doute de partir par la grande porte, d’être fêté comme il se doit sur le terrain, à l’image ce qui avait été fait pour Raï un soir de 1998. Parce qu’il y a des joueurs qui ne font que passer, alors que d’autres ont écrit le passé. Et ça, les dirigeants ont peut-être eu tendance à l’oublier… - B. Ro.

Il y a fort à parier que si Cavani restait, et qu'Icardi venait à être blessé ou suspendu, Tuchel ne le ferait pas plus jouer qu'il ne l'a fait jusqu'à maintenant.