thauvin (florian) (N.Luttiau/L'Equipe)

Les clés de l'ascension de Florian Thauvin (OM), candidat à une place pour la Coupe du monde en Russie avec les Bleus

Après un début de carrière agité où son image s'était abîmée, Florian Thauvin a pris une autre dimension, jusqu'à devenir l'homme fort de l'OM. FF a fait l'inventaire de ses progrès en tous genres.

Son rôle : plus altruiste

On le cherche plus et on le trouve plus. Près de la moitié des attaques marseillaises passent par lui et son côté droit. «Il est devenu central pour son équipe», note Baup. Un marqueur de confiance valorisant pour un joueur qui a toujours eu ce besoin, presque impérieux, de se sentir important pour un groupe et au sein de celui-ci. «Ses coéquipiers regardent de son côté avant de regarder ailleurs, ils veulent savoir où il est, analyse Hervé Quentin, son premier entraîneur à Ingré et resté très proche du Marseillais depuis. C'est devenu un leader sur le terrain et il est considéré comme tel, ce qui ne l'empêche pas d'être collectif. Et ça aussi, ça a changé. Il pouvait être personnel et obtus, buté dans ses choix offensifs. Maintenant, il sait quand percuter, quand passer, quand dribbler, quand combiner. Il sent mieux le jeu. Il a passé un cap, avec l'expérience, mais aussi une prise de conscience.»

Il ne se prend plus pour le sauveur

Rater l'Euro 2016, une compétition à laquelle il rêvait de participer et dont il parlait depuis des années, enclenche le déclic. «Il s'est dit qu'il devait modifier des éléments dans sa façon de jouer, confie son ami. Le plus dur était ensuite de le faire.» Auparavant, ni ses intentions, celles d'un jeune homme pressé et soucieux de s'affirmer par son individualité, ni celles des autres ne pouvaient favoriser une telle évolution. «À chaque ballon qu'il recevait, il avait l'impression qu'il devait faire un coup d'éclat, comme s'il jouait sa vie, se souvient l'ancien président olympien Vincent Labrune, avec qui Thauvin a entretenu des relations privilégiées. Il se sentait obligé de porter l'équipe sur ses épaules à chaque instant. Il est libéré parce qu'il sait aussi que la balle va lui revenir. À l'époque, ils se tiraient tous la bourre entre eux et c'était une succession de numéros de solistes.»

Il pense et joue collectif

Cette saison, Rudi Garcia lui a parlé, réclamé de jouer et de faire jouer, en prenant du plaisir, et de laisser le reste arriver. On le voit désormais tenter de trouver un intervalle vertical pour s'appuyer sur un partenaire en profondeur, à qui il offre ensuite du soutien et une solution, combiner dans de petits périmètres ou se déplacer entre les lignes en profitant des mouvements des autres pour se recentrer. La part de risques que comportait son jeu n'a pas disparu mais elle est s'est réduite car mieux calculée et, là encore, plus tournée vers l'efficacité. Et ce n'est pas seulement son talent qu'il a appris à mettre au service des siens. Le nombre de tacles qu'il effectue et de ballons qu'il récupère, là aussi en hausse par rapport aux saisons précédentes, le montrent. Marcelo Bielsa, qui exigeait de lui une implication défensive totale à la perte, a posé les bases de ces progrès aujourd'hui mesurés. Et le temps a rappelé qu'il se chargeait toujours de remodeler ceux qui savaient l'écouter, même après l'avoir snobé.

L'ensemble du dossier sur Florian Thauvin, accompagné de statistiques et d'un entretien de Rod Fanni sur les progrès réalisés par l'international français de l'OM, est à retrouver dans le nouveau numéro de France Football disponible dès le mardi 30 janvier en kiosque ou en ligne en cliquant ici.

Thomas Simon