cavani (edinson) (A.Mounic/L'Equipe)

Les cinq constats qui fâchent après la nouvelle contre-performance du PSG en Ligue des champions face à Naples

Les critiques affluent logiquement suite au nul décevant du PSG à domicile face à Naples. Surtout, plusieurs constats font très mal à ce Paris si ambitieux. En voici cinq.

Le manque d'un véritable numéro 6

Sur le papier, voir un milieu de terrain Adrien Rabiot – Marco Verratti avec les quatre flèches devant fait forcément envie. Sauf que, ça va de soi, la Ligue des champions n’a pas le même niveau que la Ligue 1 et ce PSG, dès que l’adversité est grande, ne peut pas s’amuser comme il peut le faire face aux Amiens, Reims ou Caen. Thomas Tuchel l’a sûrement véritablement compris devant le Napoli. Il fallait en effet voir comment le milieu de terrain manquait de dureté et de solidité pour faire face aux soldats italiens comme l’excellentissime Allan. On a beau rabâcher que Paris s’est encore manqué sur le marché des transferts en ne faisant pas du poste de numéro 6 une priorité absolue. En voici une nouvelle illustration.

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Kimpembe est en pleine crise de confiance

FF.fr avait prévenu en avant-match, il ne fallait vraiment pas sous-estimer l’absence de Thiago Silva, blessé pour cette rencontre. Et ça s’est cruellement vu sur la pelouse. Si Marquinhos n’a pas été au mieux, notamment sur le deuxième but italien, que dire de Presnel Kimpembe. Pris de vitesse dans les grandes largeurs sur la réalisation de Lorenzo Insigne, le défenseur international n’a pas été mieux dans le reste du match malgré quelques anticipations bienvenues, mais trop rares. Il s’est montré globalement trop fébrile. Expulsé face à Lyon (et suspendu trois matches en Ligue 1), passé à côté avec l’équipe de France devant l’Islande puis l’Allemagne, le champion du monde n’arrive pas à se sortir de cette grosse mauvaise passe. Ça fait désordre…

Le déséquilibre flagrant en Ligue des champions

Le contraste fait mal lorsque l’on compare le travail effectué par le duo Mertens-Insigne pour harceler haut les Parisiens et l’intensité mise par le quatuor offensif du PSG. En Ligue 1, la «MCN» et Di Maria peuvent se permettre d’être moins impliqués dans le travail de sape, le repli défensif, le pressing. En Ligue des champions, la donne est complètement différente. A l’instar du match contre Liverpool, l’absence presque totale d’efforts pour presser et gêner les Napolitains a une nouvelle fois mis le PSG en difficulté. Au-delà de la liberté totale donnée aux premiers relanceurs, la conséquence directe a été d’accentuer la surexposition du double-pivot Rabiot-Verratti déjà bien en peine pour contenir les attaques adverses (voir plus haut), sans parler du manque de soutien apporté aux latéraux. Même après le repositionnement tactique en 3-4-2-1 à la pause, la faible implication de Mbappé, Neymar et même de Cavani s’en ressentait. Après la rencontre, Tuchel déclarait qu’avec cette réorganisation, le PSG était «mieux, parce qu’il réussissait un pressing plus haut». Cette attitude n’a en fait que duré qu’un temps, 15-20 minutes après la reprise, avant de fléchir de nouveau. En C1, contre une équipe comme le Napoli, le moindre relâchement est fatal.

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Edinson Cavani va-t-il devenir un problème ?

Le mal guette l’attaquant uruguayen. Dans la lignée de ses dernières performances, Edinson Cavani a été impuissant contre Naples. Complètement muselé, pris en tenaille par la défense napolitaine, son apport dans le jeu a été proche du néant. Il n’a touché que 21 pauvres ballons et n’a été que peu ou pas du tout servi. Son manque de technique lui est préjudiciable, certes, il n’a ni la vitesse ni la qualité balle au pied de Neymar ou Mbappé, mais le PSG arrivait généralement à s’en accommoder. Mercredi soir, il a été remplacé par Thomas Tuchel, comme il l’avait été contre l’OL, faisant les frais de l’expulsion de Kimpembe. Avec six buts toutes compétitions confondues cette saison, ses statistiques sont honorables, mais il n’a plus trouvé le chemin des filets depuis la rencontre contre l’Etoile Rouge de Belgrade (le 3 octobre, 6-1). Et même quand le PSG surclasse Amiens (5-0), Cavani ne brille pas. S’il met plus d’intensité que Neymar et Mbappé dans les tâches défensives, la question de son efficacité et de son utilité aux côtés de ses deux compères d’attaque de la «MCN» pourrait commencer à se poser sérieusement…

Le bilan famélique face aux «gros» sous QSI

Ce nouveau nul face à Naples a «aggravé» un peu plus le bilan du Paris Saint-Germain face aux grands d’Europe depuis que QSI a pris le contrôle du club de la capitale en 2011. Rendez-vous compte, en Ligue des champions, face aux grosses cylindrées des quatre grands Championnats (Barcelone, Arsenal, Real Madrid, Naples, Manchester City, Chelsea, Bayern Munich, Liverpool), le PSG n’a empoché que six victoires en 26 rencontres ! Pour neuf nuls et onze défaites. Signe que Paris est encore loin de faire véritablement peur sur la scène européenne… Et c’est aussi à ce niveau que l’on juge sa progression (ou pas) en C1.

2012-13
PSG-Barcelone : 2-2
Barcelone-PSG : 1-1
 
2013-14
PSG-Chelsea : 3-1
Chelsea-PSG : 2-0

2014-15
PSG-Barcelone : 3-2
Barcelone-PSG : 3-1
PSG-Chelsea : 1-1
Chelsea-PSG : 2-2
PSG-Barcelone : 1-3
Barcelone-PSG : 2-0

2015-16
PSG-Real Madrid : 0-0
Real Madrid-PSG : 1-0
PSG-Chelsea : 2-1
Chelsea-PSG : 1-2
PSG-Manchester City : 2-2
Manchester City-PSG : 1-0

2016-17
PSG-Arsenal : 1-1
Arsenal-PSG : 2-2
PSG-Barcelone : 4-0
Barcelone-PSG : 6-1

2017-18
PSG-Bayern Munich : 3-0
Bayern Munich-PSG : 3-1
Real Madrid-PSG : 3-1
PSG-Real Madrid : 1-2
 
2018-19
Liverpool-PSG : 3-2
PSG-Naples : 2-2.

Jérémy Docteur  et Timothé Crépin