da costa (nuno) neymar lienard (dimitri) (B.Papon/L'Equipe)

Les artistes, l'union sacrée au PSG, Genesio-Depay : le débrief de la 26e journée de Ligue 1

Il y a eu 26 buts marqués, 25 cartons jaunes et 1 rouge distribués, et 218 505 spectateurs recensés. Mais pas que. FF livre ses héros et ses zéros de la 26e journée de Ligue 1.

On a exhorté la LFP à se bouger pour les «artistes»

Après le PSG avec Neymar, l'OL avec Nabil Fekir, l’OM avec Florian Thauvin ou Bordeaux avec Malcom, samedi, Olivier Létang est monté au front en après-match pour défendre Ismaïla Sarr, qui a dû céder sa place à Caen, touché à plusieurs reprises par les interventions normandes (voir ci-dessous). «Le traitement infligé à Sarr est inacceptable, a pesté le président du club breton. Il faut protéger les joueurs créatifs, et pas seulement Neymar.» Ainsi, on ne voit pas comment la Ligue ne peut pas bouger face à ce qui ressemble à une impasse. Que ce soit pour donner son avis sur la situation, pour statuer, ou pour réunir arbitres et clubs, il faut faire quelque chose pour tenter d'éteindre un incendie qui s'étend de plus en plus en Ligue 1.

On s'est interrogé pour savoir si l'union sacrée et la solidarité étaient vraiment possibles au PSG

«L'union sacrée» et la «solidarité», c'est ce qu'aurait décrété, selon TF1, le vestiaire parisien, Thiago Motta et Daniel Alves en tête, lors d'une réunion entre joueurs vendredi dernier. Objectif : arriver le 6 mars prochain dans les meilleures conditions pour croire à la remontada face au Real Madrid. On demande à voir. Car entre un Thiago Silva mis à l'écart mercredi, un Rabiot qui tacle au micro, un coach toujours très critiqué ou encore l'interrogation majeure du poste de numéro 6, on imagine que les prochains jours du club parisien vont encore une fois être bien animés. Et pour mettre de la stabilité dans le tout, bon courage... On l'a bien vu samedi : ce n'est pas la Ligue 1, avec même cinq buts inscrits à Strasbourg, qui va permettre d'oublier la sortie de route madrilène.

On a vu des supporters lyonnais grincer des dents au sujet du duo Genesio-Depay

Dans le scénario si improbable du stade Pierre-Mauroy, où Lille remontait Lyon pour arracher le nul, les responsabilités ont été nombreuses sur ce match qui coûter cher comptablement aux Gones. Sur le pré, on a pu voir le Memphis Depay qu'on n'aime pas vraiment. Le Néerlandais tentant gri-gri sur gri-gri, avec plutôt la volonté de défier son adversaire plutôt que d'apporter un plus aux siens. L'ancien de MU jouait également bien trop seul, ne levant jamais la tête pour servir un coéquipier. Quelques secondes avant le réduction du score de Pépé, on l'a vu rater complètement une frappe et ensuite défier Mariano du regard comme pour lui dire : "Comme tu ne me l'as pas donné sur l'action précédente, je ne te la donne pas cette fois." Cela frisait le ridicule. Concernant l'entraîneur lyonnais, il s'est raté au niveau de son coaching avec des changements qui sont intervenus bien trop tard alors que le bateau rhodanien tanguait sérieusement. Le symbole ? L'entrée de Fekir à 2-2 alors que la gestion du cuir de l'international français aurait sûrement fait du bien. Un résultat qui met Lyon à six points du podium...

On a vu Monaco et l'OM s'échapper

Comptablement, cette 26e journée a fait un vrai perdant dans la course au podium : l'OL, rattrapé par Lille en fin de rencontre (2-2). Le tout alors que Traoré et consorts étaient tranquillement devant à la mi-temps (2-0). Mais le relâchement coupable des ouailles de Genesio pourrait bien leur coûter très cher. Avec les victoires de l'ASM et de l'OM, voilà les Lyonnais à six points du podium ! Un écart déjà conséquent quand on sait comment cela va très vite devant. De là à imaginer que ce détachement se concrétisera au soir de la 38e journée ? Nous aurons sûrement bien plus de réponses le 18 mars prochain lors d'OM-OL.

On a imaginé Ruben Aguilar avec un autre maillot bleu...

Il a été élu joueur du mois de janvier à Montpellier, il fait partie des éléments les plus utilisés par Michel Der Zakarian et il est dans le top 3 de ceux qui créent le plus d’occasions au MHSC. Depuis le début de la saison, Ruben Aguilar est impressionnant de régularité et démontre à chaque match qu’il peut prétendre au très haut niveau. Le week-end dernier, face à Guingamp, le latéral montpelliérain s’est montré décisif en assistant Giovanni Sio pour l’égalisation (1-1). Et forcément, à l’heure d’interminables débats sur la sélection française de Didier Deschamps, on n’a pas résisté à en remettre une petite couche : et si Ruben Aguilar avait sa place chez les Bleus ? D’autant plus que le latéral droit (un poste bien pauvre en qualité et en quantité en EDF), au-delà de bien savoir attaquer, présente de solides garanties défensives (il est le joueur du MHSC qui réussit le plus de tacles : 2,9 par match en moyenne). Mais il ne faudra pas traîner : si ce dernier acquiert la double nationalité, l’Espagne pourra aussi lorgner dessus…

Lire : Ruben Aguilar, «Notre force défensive est un mélange d’expérience et de jeunesse»

On a pensé que Bordeaux devrait plus se faire violence

Une saison est faite de hauts et de bas. Et ça, les Girondins de Bordeaux l’ont bien compris en 2017-18, eux qui ont alterné le bon en début de saison, puis le beaucoup moins bon avant de se reprendre depuis quelques semaines sous les ordres de Gustavo Poyet. Avant l'OM, les Girondins n’avaient d'ailleurs plus perdu en Championnat depuis un mois. De quoi faire remonter Bordeaux de la 13e à la 7e place. Pour raviver des ambitions européennes en Gironde ? Il faudra voir, mais si l’on se fit à ce seul match – désastreux – de dimanche en terres marseillaises, on a le droit de se demander à juste titre comment cet objectif pourra être atteint. Bordeaux a absolument besoin de se faire violence et de se montrer un peu plus ambitieux pour viser la cinquième place qualificative pour la Ligue Europa. Tout le contraire ce qu'ont montré Sabaly et consorts au Vélodrome. Pour cela, on fait confiance à Gustavo Poyet qui devrait remonter ses troupes dès le prochain match et la réception de Nice.

On s'est dit que Caen pouvait remercier la Suisse

C’était une petite attraction passée sous silence : ce week-end, dans le cadre d’échanges internationaux, la France et la Suisse switchaient chacune un arbitre. Dans l’hexagone, les petits chanceux étaient Caen et Rennes, dont l’opposition était dirigée par Sandro Schärer, encore inconnu des prés français. Seulement voilà, Rennes a été, après coup, beaucoup moins heureux que son adversaire. Car si M. Schärer a beaucoup laissé jouer au début - ce qui n’était pas pour nous déplaire dans un match attrayant et disputé -, il y a de quoi se demander s’il n’a pas fini par égarer son sifflet dans une motte de terre de Michel-d’Ornano. En seconde période, Diomandé découpait Ismaïla Sarr au niveau du genou, contraint de céder sa place, avant que Damien Da Silva ne fasse office de seconde lame en s’essuyant les crampons sur le tibia de Benjamin Bourigeaud, sans écoper ne serait-ce que d’un carton jaune. Une décision pas sans incidence, puisqu'en plus de la blessure de Sarr, Da Silva égalisait dans les dernières minutes de la rencontre…

On s'est demandé qui avait pris possession du corps de Luiz Araujo

On nous le présentait comme l’un des futurs cracks du Championnat, mais force est de constater que Luiz Araujo n’a, pour le moment, convaincu personne en Ligue 1. Deuxième transfert le plus élevé de l’histoire du LOSC (10,5M€), le Brésilien n’a marqué que trois buts toutes compétitions confondues. Pire encore, il est le joueur qui réussit le moins de transmissions (76%) juste devant Bahlouli (73%). Alors forcément, on s’est demandé qui avait transformé Luiz Araujo, alors que ce dernier offrait un but à Nicolas Ppépé face à Lyon dimanche, avant d’égaliser d’une frappe sublime des vingt-cinq mètres. Le Brésilien aurait même pu endosser le costume de héros en fin de partie mais son tir du gauche s’envolait au-dessus des buts de Lopes. Alors, simple sursaut ou véritable réveil ? L’avenir nous le dira…

Antonin Deslandes , Hugo Girardot  et Timothé Crépin