lugano (diego) (SEGUIN/L'Equipe)

Les 5 Uruguayens qui ont marqué le Championnat de France

La France affrontait mardi l'Uruguay en match amical (1-0). L'occasion de retrouver Edinson Cavani et de revenir sur les cinq joueurs uruguayens les plus marquants qui sont passés par le Championnat de France. Et ils ont laissé une image bien différente...

Enzo Francescoli, le plus élégant (RC Paris 1986-89, OM 1989-90)

Roulettes, bicyclettes et gestes de grande classe sont la marque de fabrique d'Enzo Francescoli. Considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football uruguayen, le Prince pose ses valises en France à l'été 1986. L'attaquant de soutien signe au Racing Club de Paris, qui vient tout juste d'accéder à la première division mais qui nourrit de grandes ambitions. En trois saisons de Championnat, il y inscrit 32 buts. Le joueur nommé par Pelé en 2004 dans la liste FIFA 100, réunissant une sélection des 125 meilleurs footballeurs vivants, s'engage finalement à l'Olympique de Marseille, champion en titre, en 1989. L'Uruguayen est victime de plusieurs blessures mais fait lever le Vélodrome lorsqu'il foule la pelouse. Francescoli fait l'unanimité, au point d'être l'idole du jeune Zinédine Zidane. Le moment le plus marquant de son passage à l'OM reste sa performance d'exception en demi-finale de la C1 contre Benfica (2-1). A la fin de la saison, le numéro 10 termine deuxième meilleur buteur du club avec 11 réalisations, derrière un certain Jean-Pierre Papin. Il est également nommé meilleur joueur étranger du Championnat. Malgré ses bonnes performances, Bernard Tapie recrute Abedi Pelé et pousse Francescoli vers la sortie. Il s'engage avec le Cagliari Calcio en 1990.

Diego Perez, le plus fidèle (Monaco 2004-10)

Enzo Francescoli n'est pas seulement l'idole de Zidane, il est aussi celle de Diego Perez. Recruté par Didier Deschamps à l'AS Monaco en 2004, le milieu défensif uruguayen dispute 29 rencontres de Ligue 1 et 3 de C3 pour sa première saison. Il s'impose durant les années suivantes comme un élément important du milieu de terrain monégasque. Polyvalent, il effectue plusieurs rencontres en tant qu'arrière droit. Et, pour sa dernière saison, il est élu joueur du mois de mars par ses supporters, une belle récompense pour son engagement et sa fidélité. Après six ans et 181 matches disputés en Principauté, l'Uruguayen rejoint Bologne le 31 août 2010 contre 1,5M€.

Ernesto Chevanton, le plus blessé (Monaco de 2004 à 2006)

Un autre Uruguayen a laissé de bons souvenirs à l'AS Monaco. Didier Deschamps réalise un nouveau joli coup avec le venue d'Ernesto Chevanton en 2004. Des clubs comme la Fiorentina ou l'Inter Milan s'intéressent de près au buteur mais c'est bien Monaco qui l'enrôle. Lors de la première journée de Championnat, l'Uruguayen marque dès la 2e minute contre Saint-Etienne (1-0), suite à un enchaînement contrôle frappe croisée imparable. Mais la saison de Cheva, comme il est surnommé, est loin d'être une totale réussite. Celui qui est arrivé pour remplacer Fernando Morientes se blesse. Il inscrit tout de même 10 buts pour sa première saison. Les blessures s'accumulent mais l'attaquant persiste et revient bien, en marquant huit fois en dix matches. Toutes compétitions confondues, Ernesto Chevanton, c'est 26 réalisations en 67 matches à Monaco. Contre toute attente, il quitte l'ASM pour rejoindre le FC Séville en 2006 pour 10M€.

Diego Lugano, le plus décevant (PSG 2011-13)

Diego Lugano avait tout pour réussir à Paris. Présenté comme une recrue phare, l'ancien capitaine de la Céleste a finalement déçu du côté de la capitale. En 2011, alors que Valence et la Juventus lui font les yeux doux, le joueur de Fenerbahçe signe au Paris Saint-Germain, pour un transfert estimé à 3,5M€. Pourtant, à la suite de ses performances peu convaincantes, Diego Lugano ne joue plus une seule minute à la fin de la saison 2011-2012. Au total, en deux saisons, le défenseur central n'a disputé que 21 rencontres. Annoncé comme un titulaire en puissance du côté francilien, Lugano n'est finalement devenu qu'une épine dans le pied de Carlo Ancelotti et des dirigeants parisiens, qui veulent vite s'en séparer. Il est alors prêté à Malaga en janvier 2013 mais connaît plusieurs pépins physiques, et ne dispute que 11 matches. Le club Andalou décide de ne pas prolonger le prêt. Laurent Blanc, tout juste arrivé au PSG, ne souhaite pas le conserver. Il signe finalement pour West Bromwich Albion en 2013. Son passage à Paris reste encore énigmatique.

Diego Rolan, le plus attachant (Bordeaux de 2013-18)

Une figure d'ange, simple et toujours souriant, Diego Rolan est arrivé aux Girondins de Bordeaux en 2013 avec l'ambition de se révéler en Europe. Son premier match le met dans le bain, un seizième de finale de la Ligue Europa contre le Dynamo Kiev (1-1). Mais l'attaquant, souvent placé sur le côté droit, a du mal à se faire une place, au point que Francis Gillot se pose des questions sur son recrutement. Acheté pour pallier les départs de Gouffran et Jussiê, le natif de Montevideo parvient finalement à convaincre la saison suivante. Il est même élu par les supporters joueur du mois d'octobre. C'est en 2014-2015 qu'il réalise sa meilleure saison avec quinze buts en Ligue 1. Il marque notamment un doublé lors du premier match face à l'AS Monaco (4-1). Plus symbolique encore, Diego Rolan inscrit les deux derniers buts de l'histoire des Girondins au stade Chaban-Delmas, contre Nantes (2-1). Et c'est aussi lui qui signe un doublé lors du premier match des Marine et Blanc dans leur nouveau stade, le Matmut Atlantique, face à Montpellier (2-1). Après sa bonne saison, Newcastle offre 15M€ à Bordeaux pour le recruter, mais sans succès, l'Uruguayen prolonge jusqu'en 2018. Ses performances sont en baisse et Bordeaux s'en sépare. Après un prêt peu concluant à Malaga, Diego Rolan signe à l'été 2018 pour le Deportivo La Corogne, en deuxième division espagnole.

Erwan Issanchou