Soccer Football - World Cup - Belgium Training - Belgium Training Camp, Moscow, Russia - June 14, 2018 Belgium's Kevin De Bruyne and Eden Hazard with team mates during training REUTERS/Albert Gea (Reuters)

Les 5 Belges attendus au tournant pendant la Coupe du monde

La Belgique rentre en lice ce lundi face au Panama (17h00), et compte sur sa génération dorée pour enfin performer dans un grand tournoi international. FF.fr a sélectionné cinq Diables Rouges dont les performances seront très observées.

Eden Hazard (85 sélections, 22 buts)

Son défi est clair : prouver qu’il est enfin un cador avec l’équipe nationale. A l’issue d’une saison anglaise pénible avec son club de Chelsea, qu’il a mené tout de même à la victoire en FA Cup en transformant son penalty contre Manchester United (1-0), l’ancien Lillois s’interroge sur son avenir chez les Blues. La Coupe du monde arrive à point nommé pour lui permettre de se requinquer et d’enfin affirmer son statut de joueur providentiel. Au côté d’une génération hors du commun, il n’a qu’une idée en tête : amener le plat pays dans le dernier carré et faire aussi bien qu’en 1986. Un objectif collectif mêlé à un enjeu personnel, car à 27 ans, contrairement à ce qui était attendu, le prodige belge n’a pas rejoint le cercle fermé des joueurs immenses, ceux qui emmènent leur club et/ou leur sélection nationale au bout des grandes compétitions. Discret en 2014 au Brésil et transparent lors de l’Euro 2016 en France, le Londonien sort de qualifications flamboyantes (six buts en huit rencontres) et de trois matches de préparation aboutis. Mais certains doutes continuent de planer au-dessous de sa tête...

Kevin De Bruyne (62 sélections, 14 buts)

Déçu de ne pas avoir obtenu le titre de meilleur de Premier League PFA - décerné par le syndicat des joueurs professionnels qui lui a préféré Mohamed Salah – le rouquin belge s’est consolé en ayant remporté le titre de Premier League avec Manchester City dans une saison pleine de records pour la formation de Pep Guardiola. Meilleur passeur du Championnat, (15 passes décisives), le talentueux milieu belge, loué par le technicien catalan pour son activité avec et sans ballon, se trouve sans doute dans la même situation que son compatriote Eden Hazard, à une différence près : il s’est déjà fait remarquer lors des deux derniers tournois avec sa sélection (un but et cinq passes décisives). Mais l’ancien loup de Wolfsburg peut et doit faire plus. Sa nouvelle dimension constatée cette année chez les Citizens l’oblige à prendre le jeu des Diables Rouges à son compte au milieu de terrain, mission qu’il a (un peu) de mal à accomplir depuis ses débuts en sélection il y a huit ans. A 26 ans, il serait temps pour le joueur formé à Genk de franchir un cap au niveau international, et faire profiter ses compatriotes des caviars dont il a le secret.

Romelu Lukaku (69 sélections, 36 buts)

Cette Coupe du monde arrive à point nommé pour l’attaquant de Manchester United. Auteur de 27 buts toutes compétitions confondues cette saison avec les Red Devils (dont 16 en Premier League), Lukaku est dans une forme olympique avec sa sélection, terminant troisième meilleur réalisateur des éliminatoires de la zone Europe avec 11 unités (derrière Robert Lewandowski et Cristiano Ronaldo). Mais surtout, le puissant avant-centre a fait évoluer son jeu depuis l’Euro 2016. Fini son rôle de simple finisseur, l’ancien Toffee d’Everton régale par son pressing et ses remises en une touche dos au but, qui créent des décalages significatifs. Entouré en sélection d’excellents distributeurs de ballon (Hazard, De Bruyne, Mertens) qui lui ont permis de battre le record de buts (31) sous la tunique belge le 14 janvier 2017 contre le Japon, le Mancunien devra se montrer à son avantage et faire parler son efficacité.

Thibaut Courtois (58 sélections)

Si le groupe belge est très mobilisé à réaliser un beau parcours dans cette 21e Coupe du monde, le portier de Chelsea a une revanche à prendre. Passé à côté du quart de finale du dernier Euro contre le pays de Galles (1-3) précipitant l’élimination surprise des Diables Rouges, il est depuis entré en conflit par le sélectionneur de l’époque, Marc Wilmots, qu’il juge responsable de la défaite, constituant la «plus grande déception de sa carrière». Critiqué par les médias belges pour cette prise de position, le portier possède une pression supplémentaire, et ne doit pas se louper pour ce grand rendez-vous russe. Dans une position d’outsider, la Belgique espère compter sur les parades, la grande détente et la précision des relances au pied de l’ex-gardien colchonero, visibles lors de la phase de qualification (seulement six buts encaissés). Roberto Martinez le sait, s’il dispose d’un groupe pétri de talents en attaque et au milieu, une belle performance de sa formation en Russie passera aussi par les prouesses de son dernier rempart sur sa ligne.

Jan Vertonghen (102 sélections, 8 buts)

Une Coupe du monde se gagne aussi grâce à une excellente défense. Roberto Martinez le sait, et il s'appuie pour cela sur la véritable référence de sa défense. Pilier du back four à Tottenham, le joueur formé à l’Ajax l’est tout autant avec les Diables Rouges et son absence lors du quart de finale perdu contre le pays de Galles à l’Euro 2016 a fortement pesé. Depuis ses débuts en sélection en 2007, Vertonghen a toujours été l’homme de confiance des différents sélectionneurs, grand artisan de la solidité défensive de sa sélection. Ses anticipations et son jeu aérien ne font donc pas des ravages qu’en Premier League, et pour une formation emmenée par une génération exceptionnelle et réputée par la qualité de son attaque et de son milieu de terrain, la ligne défensive belge va forcément être scrutée par les observateurs. Joueur le plus utilisé par le sélectionneur – il a disputé l’intégralité des dix matches de qualification – sa constance a payé le 10 octobre 2017, lorsqu’il est devenu le recordman de sélections, battant l’ancienne marque d’un autre grand Jan, Ceulemans (96). Assez en retrait médiatiquement par rapport aux cadors défensifs européens, cette Coupe du monde doit permettre au Londonien de prendre la lumière.

Joffrey Pointlane