Pour Leonardo Jardim, «il n'y a pas un problème, il y en a plusieurs» à Monaco. (B. Papon/L'Equipe)

Leonardo Jardim (Monaco): «On est le rêve de nombreux clubs»

Malgré l'élimination prématurée en Ligue des Champions, mardi contre Leipzig, et à la veille d'accueillir une équipe du PSG en état de grâce, Leonardo Jardim continue de croire dans le projet monégasque et le défend avec force.

«Quel est l'état d'esprit de votre équipe après l'élimination de mardi contre Leipzig?
On a raté notre objectif européen, il restera un match (à Porto, le 6 décembre) mais il ne sera pas important pour le classement, donc, il faut passer à notre chose. Et autre chose, c'est le Championnat et les deux coupes.

Êtes-vous d'accord avec Vadim Vasilyev lorsqu'il a estimé, mardi, que l'état d'esprit des joueurs n'avait pas été bon contre Leipzig?
Oui, je suis d'accord. Quand tu prends deux buts en dix minutes, quand tu marques contre ton camp comme ça et que tu donnes le ballon du 2-0 à l'adversaire, forcément, tout ça a fait tomber l'équipe. Les joueurs n'avaient pas la capacité à se remettre d'un tel début de match. C'est normal qu'on soit tombés. On s'était préparés pour jouer notre dernière chance en Ligue des Champions... et au bout de dix minutes il y a 2-0, c'est normal d'avoir plongé.

«On doit continuer à jouer avec ambition»

La confiance est-elle touchée avant de recevoir le PSG?
La confiance ne s'achète pas au marché, tu l'acquiers dans le travail. Moi, je suis confiant, j'ai confiance dans notre projet mais on ne peut pas me demander des choses impossibles. C'est ma quatrième saison ici et le projet a toujours fonctionné. En quatre ans, on a fait une demi-finale et un quart de finale de Ligue des Champions. On a fini trois fois sur le podium en Championnat, en étant une fois Champion de France en qualité d'outsider.
On a réussi tout ça avec à chaque fois douze à quinze joueurs qui étaient très jeunes... Et je ne vous fais pas le calcul de nos ventes dont vous connaissez le montant. Nous sommes le rêve de beaucoup de clubs. Sauf que cette saison, malgré tout cela, on n'a pas réussi à être compétitifs en Ligue des Champions, c'est comme ça.

Comment est votre équipe mentalement ? Peut-elle se relever ?
Mentalement ? Mais on sait que chaque compétition est différente. On va jouer un match important contre un Paris, une équipe très forte à tous les niveaux, en France comme en Europe. C'est une équipe qui a fait un mercato très fort en achetant deux joueurs figurant parmi le onze de la Fifa (Daniel Alves et Neymar) plus le Golden Boy de la saison (Kylian M'bappé), et il y a tous les joueurs qui sont restés. C'est très fort.

Cela veut-il dire que Monaco va se concentre sur la deuxième place?
On doit continuer à jouer avec ambition. Cette saison, Paris est au-dessus et d'autres équipes sont plus compétitives que la saison passée, Lyon, Marseille. Il faudra rester en position de jouer la Ligue des Champions la saison prochaine.

«On fait souvent des bons matches contre Paris»

Vos adversaires, désormais, c'est plus Lyon ou Marseille que le PSG?
Paris est au-dessus, ils ont acheté des top joueurs, je vous le répète. Nous, on a suivi notre projet, le même depuis quatre ans. Quand des joueurs s'en vont il y a toujours des difficultés. En 2015, on a vendu Kondogbia, Martial, Abdennour, Kurzawa, (Carrasco et Berbatov aussi) et la saison suivante a été moins bonne. Celle d'après a été super à tous les niveaux et là, c'est un peu plus difficile.

Si vous perdez contre Paris vous serez à neuf point du leader. Ce sera fini pour le titre?
Il y a plein de choses à jouer, la deuxième place, les suivantes.

Allez-vous réserver une surprise tactique au Paris-SG, comme vous le faites souvent contre lui ?
C'est vrai, on essaie toujours quelque chose pour y arriver contre Paris. On avait gagné là-bas (2-0, lors de la saison 2015-2016) avec un Paris déjà fort, avec Blanc comme entraîneur. On avait gagné aussi en début de saison dernière (3-1, à Monaco). On fait souvent des bons matches contre Paris. Il faudra essayer de rester équilibrés, avec une bonne attitude. C'est le leader contre le deuxième, c'est chaud, tout le monde veut jouer et gagner ce match. On aura cet objectif, on sera chez nous.

Fabinho est moins bien cette saison. Comment l'expliquez-vous?
Il est là il travaille. La valeur d'un joueur dépend beaucoup du niveau de l'équipe. C'est l'équipe qui est moins bonne et c'est pareil pour tous les joueurs de la saison dernière, Lemar, Sidibé, Falcao...Non pas Falcao, lui, il a fait un gros début de saison. Fabinho est un joueur que j'aime beaucoup, c'est un grand professionnel, il a une grosse personnalité.

Il a dit dans Nice-Matin qu'il avait renoncé à aller au clash cet été pour forcer son départ...
C'est un bon gamin, il cherche toujours la meilleure solution. La solution de bagarre est pourtant toujours plus facile.

Sidibé est-il apte à jouer ?
Cela fait trois jours qu'il s'entraîne avec nous mais je ne sais pas. Je ne peux pas dire.

Vous aviez dit en début de saison que votre équipe manquait de talent. Vous le pensez toujours?
Je n'aime pas les excuses. Ce qui nous arrive n'est pas dû à une explication, c'est le résultat d'une situation. Parfois, il nous a manqués de la rigueur, on a pris des buts bêtes, on a raté des choses simples. Parfois, on a manqué d'envie et d'intensité. Parfois on a manqué de qualité technique et pas pris les bonnes décisions. Parfois c'est l'organisation de l'équipe qui a fait défaut. Il n'y a pas un problème, il y en a plusieurs.»