Le regard de Valère Germain (OM) sur la Coupe du monde : «Il y a de moins en moins d'écart entre les grosses sélections et les plus petites»

«Quand on vit une saison aussi longue et éprouvante que la vôtre, il reste de la place pour regarder le Mondial ?
J’ai quand même fait une pause de presque un mois avant que la compétition ne commence. Mais je n’ai pas regardé tous les matches non plus parce que j’étais en vacances, c’était bien de voir d’autres choses et de profiter de ces moments. Mais j’ai quand même regardé l’équipe de France et les grosses sélections et il y a des matches encore plus excitants à venir donc je ne vais pas les louper.

Quel regard portez-vous sur l’équipe de France ?
Tout le monde l’a dit, c’était un petit peu compliqué au début. Ça manquait un peu de rythme mais je pense que tous les sélectionnés ont vécu une longue saison avec beaucoup de matches donc ça doit être compliqué de refaire un mois et demi de compétition. Mais ça a été mieux contre l’Argentine et on espère que ça va faire comme un diesel, monter progressivement et terminer en apothéose.

Comment voyez-vous l’évolution de Kylian Mbappé en équipe de France ?
Ça n’est pas surprenant. Il passe les étapes à chaque fois très rapidement. C’est très bien pour lui, l’équipe de France a besoin d’un joueur comme lui, qui peut dynamiter les défenses adverses, qui peut mettre de la vitesse. Les matches de Coupe du monde se jouent parfois sur un faux rythme dû à la fatigue, mais lui, on dirait qu’il n’est pas concerné par cela. Il fait sans cesse des différences quand il a un peu d’espace et on l’a vu face à l’Argentine. Les gens ont parfois oublié qu’il n’avait que 19 ans. La critique est peut-être un peu facile sur des jeunes comme ça. Lui est très fort mentalement, il sait où il veut aller et il a montré qu’il était sans doute le danger numéro 1 de l’équipe de France.

Vous avez des nouvelles de vos coéquipiers mondialistes ?
Oui, beaucoup de Flo (Thauvin, NDLR) vu qu’on est très proches. On s’écrit tous les 2-3 jours et on est tous très heureux de voir qu’il est rentré ne serait-ce que trois minutes. Je pense que lui aussi ça lui a fait beaucoup de bien, il était très heureux à la fin de ce match. Il n’a pas touché énormément de ballons mais au moins il a participé à cette Coupe du monde et on est fiers de lui.

Qu’est-ce qui vous a marqué jusqu’ici dans cette Coupe du monde ?
On voit que même les grosses équipes ont du mal. Il y a de moins en moins d’écart entre les grosses sélections et les plus petites. Ces dernières défendent beaucoup et on assiste parfois à des matches un peu longs à regarder, comme ça a été le cas pour le match de l’Espagne où c’était une véritable attaque-défense. Mais si ça leur permet de gagner et d’aller le plus loin possible dans la compétition, chacun sa stratégie.

Est-ce qu’il y a une équipe qui vous a agréablement surpris, que vous n’attendiez pas forcément ?
Depuis le début de la compétition, je voyais bien la Belgique et la Croatie. Et je ne vois pas les grosses nations dominer leurs matches comme elles devraient le faire. Donc je me dis que c’est la bonne Coupe du monde pour qu’il y ait une surprise. Alors je ne sais pas si la Belgique est vraiment une surprise parce qu’il y a une très belle équipe, mais ces deux sélections ont les moyens d’aller au bout.»

Antonin Deslandes Follow @AntoDeslandes, à Marseille