rai ( lama (bernard) (P.Boutroux/L'Equipe)

Le Paris Saint-Germain et l'Europe : 50 ans d'histoires

Alors que le Paris Saint-Germain s'apprête à célébrer son demi-siècle d'existence et à prendre part au Final 8 de la Ligue des champions à Lisbonne, face à l'Atalanta, FF en profite pour retracer les grandes et les petites heures continentales des Parisiens.

Décennie par décennie, en mêlant rencontres et joueurs clés, contexte et témoins (parmi lesquelles Mustapha Dahleb, Jean-Marc Pilorget, Vincent Guérin, Lionel Letizi et Maxwell, FF a retracé la grande histoire européenne du Paris Saint-Germain. Extraits.

1970's, les années «débrouilles»

Ça c’est Paris. C’était le titre d’une chanson de Mistinguett, ç’aurait aussi pu être la devise du Paris-Saint-Germain. «C’est la capitale de la France, il y a tout dans cette ville, et quand il n’y a pas, on le veut le plus vite possible. On y parlait déjà d’Europe alors que le PSG venait tout juste de naître», sourit Jacky Novi le Gardois, qui a fait les beaux jours de Nîmes et de l’OM mais n’a rien oublié de ces trois années (1974-1977) passées dans un club pas comme les autres. C’est Paris, un club qui agace autant qu’il fascine. Paillettes, show-biz, copains, rêves de grandeur et réalité du terrain. Un club qui, à peine promu, cherche à attirer le roi Pelé. Plus tard, ce sera Platini dans le viseur. Qui mêle grands noms (Bianchi, Larqué, Bathenay avant Rocheteau et consorts), artistes (Dahleb) et gamins du cru. Qui, à peine admis parmi ses pairs de D1, bouscule l’ordre et le conformisme. Mais un club qui devra patienter, comme les autres, avant de connaître ses premiers succès.

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1980's, les années découvertes

C’est bien d’être un club sympa, un peu folklo à l’image de son président Francis Borelli qui a pris la suite de Daniel Hechter en 1978, mais le PSG aimerait aussi devenir un club qui gagne. Il recrute alors des joueurs qui ont l’expérience de la gagne. Les années 1980 vont forger l’image d’un Paris irrégulier, capable du pire comme du meilleur. Et c’est logiquement que le club dépucelle son palmarès en Coupe de France, en 1982, puis récidive l’année suivante, des succès qui lui donnent enfin la clé d’une participation à la C2. L’histoire retiendra que le PSG a débuté sa carrière continentale à Sofia, face au Lokomotiv, par une défaite (1-0), que Toko est le premier buteur parisien (victoire 5-1 au retour). Face à un cador, Paris sait hausser son niveau mais peine quand l’adversaire est moins glorieux, voire sombre comme face aux Hongrois de Videoton un an plus tard en seizièmes de C3 (2-4, 0-1). Ou contre les modestes Tchécoslovaques de Vitkovice qui sortent les champions de France 1986 d’entrée de la C1 (3-2, 0-1) ! Malgré le génie d’un Susic, l’abattage d’un Fernandez ou l’efficacité d’un Halilhodzic, Paris n’y arrive pas. Durant cette décennie, la marche est trop haute pour nourrir des ambitions continentales.

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Dominique Rocheteau sous les couleurs du PSG en 1985 (CARON/L'Equipe)

1990's, les années fastes

On a bien cru qu’ils n’y arriveraient jamais ! Entre 1992 et 1995, les Parisiens atteignent trois fois de suite le dernier carré d’une Coupe européenne, mais la Juve (en C3), Arsenal (en C2) et le Milan AC (en C1) tuent leurs espoirs. Pourtant, le PSG de Canal+, arrivé à la tête du club en 1991, réussira enfin les deux années suivantes à atteindre la finale de C2, vainqueur en 1996 avec Luis Fernandez sur le banc face au Rapid de Vienne (1-0), battu un an après par le FC Barcelone avec Ricardo à sa tête (0-1). Il était temps, car le déclin est en marche. Pour sa dernière année à la présidence du club en 1997, Michel Denisot voit son équipe sortir dès la phase de poules de la Ligue des champions, et son successeur Charles Biétry inaugure son court règne par une piteuse sortie de route face au Maccabi Haïfa. Mais que l’ère Denisot aura été riche, sans fausse note ou presque ! En 1993, face au Real, Paris sort son match référence, réalise l’exploit qui le fait accéder au cercle très fermé des potentiels vainqueurs. À chaque saison, son exploit. «Nous étions en mission, sourit Vincent Guérin. Toutes ces campagnes nous ont liés à jamais, joueurs, staff, les “tontons” du club (surnoms donnés aux intendants), tous ceux qui ont vécu ça. Un peu comme ce qui lie les champions du monde entre eux

Olivier Bossard et Patrick Sowden

La story des années 2000 et 2010 du Paris Saint-Germain ainsi que toutes les petites histoires dans la grande, décennie par décennie, sont à retrouver dans le nouveau numéro de FF ici ou en kiosques à partir de demain mardi.