Cristiano Ronaldo, jogador do Sporting 03/04, durante o treino na Academia em Alcochete, realizado, Sexta 11 de Julho de 2003. (ASF/PRESS PHOTO AGENCY) (ASF/IV IMAGES/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

Le jour où Cristiano Ronaldo a joué son premier match

29 septembre 2002, Cristiano Ronaldo fait ses débuts chez les professionnels sous le maillot du Sporting Club de Portugal contre Moreirense. Il marque un doublé. Le premier d'une longue série qui dure depuis 17 ans.

Sur la pelouse de l’ancien Estadio José Alvalade, le visage est angélique, seulement habillé d’une discrète boucle d’oreille dorée et de longues mèches couleur platine sur le crâne. Le corps, quant à lui, n’est pas aussi robotique qu’aujourd’hui mais déjà athlétique et nerveux. A 17 ans et 7 mois, Cristiano Ronaldo joue son premier match dans le Championnat portugais.

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Lancé dans le grain bain par Laszlo Bölöni, alors entraîneur du Sporting, le natif de Funchal, sur l’île de Madère, montre l’étendue de ses qualités techniques. Vitesse d'exécution, gestes sortis de son imagination débordante, passes laser, tir surpuissant et précis... Le Portugais signe (déjà) un doublé. Le premier est caractéristique des sa puissance de feu et de sa froide efficacité. Parti balle au pied à 40 mètres de la cage adverse, l'attaquant résiste à deux adversaires puis élimine d’un passement de jambes, à l’entrée de la surface, son vis-à-vis et pique intelligemment le ballon au dessus Joao Ricardo, le portier du Moreirense (2-0, 34e).

En fin de match, celui qui est arrivé au Sporting dès l’âge de 11 ans fait l’étalage de ses autres aptitudes déjà hors normes : sa détente, son sens du timing et son jeu de tête létal. Sur un corner de Jorge Duarte, Cristiano Ronaldo s’élève plus haut que tout le monde et reprend seul au point de penalty le ballon d’un tête croisée (3-0, 90e). Clinique, comme il sait toujours l’être dans les grands rendez-vous.

Pourtant, avant de devenir un finisseur de sang froid, le Portugais régale les supporters par ses grandes chevauchées déroutantes. Capable de jouer à tous les postes du milieu de terrain, il impressionne surtout par sa capacité d'élimination et ses arabesques inédites. «Le bon dieu lui a tout donné. S’il sait rester modeste comme Luis Figo, il peut devenir le plus grand joueur portugais de tous les temps», pariait, avec clairvoyance, Laszlo Bölöni.

«Le bon dieu lui a tout donné. S'il sait rester modeste comme Luis Figo, il peut devenir le plus grand joueur portugais de tous les temps» (Laszlo Bölöni)

«Il était mince comme une brosse à dent»

Leonel Tomes, l’homme qui a dégoté ce diamant brut et qui l’a offert sur un plateau d’argent au Sporting Portugal se souvient de sa rencontre avec l’enfant prodige : «Il avait 12 ans. Je l’ai vu pour la première fois lors de tournoi de football à Camara de Lobos sur l’île de Madère. Tout le monde me disait qu’il était un footballeur de grande qualité avec des caractéristiques uniques. Il était mince comme une brosse à dents mais il avait cette lumière dans le regard et un profil d’athlète, raconte le recruteur portugais pour Tuttosport. Il suffisait de le regarder un tout petit peu pour s’apercevoir qu’il avait de grandes qualités avec le ballon.»

Suite à cette première prouesse, le Lusitanien participe à 25 matches et marque un but de plus lors de la saison 2002-03. C’est lors d’un match de préparation, en août 2003, qu’il se fait remarquer sous l’oeil épaté d’Alex Ferguson qui n’hésite pas à aligner 15 millions d’euros sur le jeune phénomène. «Dans le vestiaire et dans l’avion du retour, mes joueurs m’ont supplié de le faire venir», confie l’entraîneur de Manchester United. S’il demande à porter le numéro 28, Ferguson lui octroie directement le légendaire numéro 7 mancunien. Cristiano Ronaldo dos Santos Aveiro devient alors CR7.

Augustin Audouin