RJ - Rio de Janeiro - 07/07/2019 - Copa America 2019, Brazil v Peru - Brazil champion of the Copa America 2019 at the Maracana stadium Photo: Marcello Zambrana / AGIF (Marcello Zambrana/AGIF/PRESSE/PRESSE SPORTS)

Le football de sélection a-t-il perdu de son intérêt ?

Les internationaux sont en vacances, les clubs en phase de reprise. Ce cycle annuel marque la fin des compétitions internationales, mais pose aussi question.

C’est tout un paradoxe. Celui entre le supportérisme naturel, derrière une équipe nationale pour laquelle on s’emporte à la moindre occasion. Et entre l’analyse objective, sur son canapé ou au stade, du jeu proposé. Au jeu des émotions, le football international ne perdra certainement jamais de sa superbe. Quant au spectacle, c’est un autre constat. CAN, Copa America, Ligue des nations, matches amicaux… Quel ennui ! L’Euro Espoirs aura certes quelque peu sauver la mise, difficile de placer ces jeunes prospects dans la même catégorie. Et parmi les raisons de ces échecs footballistiques successifs, impossible de contourner la question des matches à répétition, poussant des stars à bout de souffle en fin de saison. À titre d’exemple, Sadio Mané, qui aura été au niveau en Égypte, termine l’exercice 2018-19 à plus de 60 matches.

Autre donnée cruciale, le temps de préparation. Toujours réduit à la portion congrue, il se conjugue à l’impératif de résultats. La suite ? Le sacro-saint «pragmatisme» au dépend, souvent, de velléités offensives et collectives. Rares sont les performances offensives abouties de A à Z. Et c’est le gap entre football de clubs et football de sélections qui se creuse. Quand les clubs, via leurs entraîneurs notamment, développent toujours davantage leurs circuits de relance, leurs combinaisons et leurs automatismes, les sélections disposent d’un laps de temps réduit. Et au jeu d’être prêt «plus vite et mieux», force est de constater que la priorité est moins de produire un football leché que de préserver les organismes. Conséquence, on s'est beaucoup ennuyé...

Le sacro-saint «pragmatisme» au dépend, souvent, de velléités offensives