di maria (angel) balotelli (mario) (A.Reau/L'Equipe)

Le «feuilleton» Balotelli, le tweet déplacé de Cabella, les supporters privés de leur passion... Le débrief de la 29e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Nouvel épisode avec la 29e journée. Au programme : Angel Di Maria, Mario Balotelli, Caen, Bordeaux, Cabella ou encore les supporters.

On a aimé

Voir Guingamp et Nolan Roux sortir de la zone rouge
Il a dû pousser un ouf de soulagement. Avec l'envie de se dire qu'il n'est plus un chat noir. Car avant ce week-end, sur les soixante-sept dernières journées de Ligue 1 (saisons 2017-18 et 2018-19 confondues), Nolan Roux en avait passé soixante-trois dans la zone de relégation ! Après sa saison galère avec Metz, qui avait été relégué en Ligue 2 malgré ses quinze buts dans l'élite, Roux n'a pas réussi à être plus serein collectivement avec la tunique guingampaise qu'il a rejoint lors du mercato d'été 2018. L'EAG avait pris la vingtième place depuis la troisième journée, pour ne plus la quitter... jusqu'à samedi dernier. Dans le match de la mort face à Dijon, les Bretons sont parvenus à l'essentiel, à savoir prendre trois points sur un concurrent direct (1-0, penalty de Ludovic Blas). Titularisé, avec 90 minutes passées sur le pré, Roux n'a pas été très en réussite, mais qu'importe, c'est dans la tête que cela risque d'être un peu plus apaisant. Prochaine mission : accrocher le maintien, pour mettre fin à la malédiction.

L'improbable match de Christophe Hérelle
On le connaissait défenseur central. Avec certaines qualités qui pourraient l'amener plus haut avec davantage de régularité. Mais vendredi soir, face à Toulouse (1-1), Christophe Hérelle a bluffé par sa capacité d'adaptation et même de transformation. Avec le forfait de dernière minute de Patrick Burner, l'ancien joueur de Troyes a été envoyé sur l'aile droite de la défense. Position inédite mais performance XXL ! Hérelle sautait sur l'occasion pour montrer toute sa capacité d'accélération pour avaler les kilomètres et proposer son aide en phases offensives derrière Youcef Atal. On parie que Patrick Vieira a lui-même été surpris par tant de sérénité et d'efficacité. De là à retenter l'expérience bientôt ?

Que Di Maria confirme son statut d'indispensable
En début de saison, Thomas Tuchel avait été clair. Peu importe l'acronyme MCN, lui voyait une incorrigible MCND, Angel Di Maria complétant le tiercé gagnant. Et comme une triste partie de chamboule-tout, le C est tombé, blessé, tout comme le N, d'une rechute au cinquième métatarse de son pied droit. Mais pas de problème pour Di Maria. L'Argentin a pris les reines du camion. Notamment à Manchester, au match aller. Et face à l'OM, dimanche. Une passe décisive, deux buts, un coup franc somptueux, un rôle d'électron libre qui lui sied bien. Il aurait pu inscrire un triplé, également, si Mbappé lui avait offert le penalty. Mais difficile de lui en vouloir, lui qui sera jugé par beaucoup sur le nombre de buts qu'il aura planté. En tout cas, pour Di Maria, les avis sont unanimes. En l'absence de Neymar, c'est lui le boss.

Paulo Sousa et ses promesses
Promis, on ne s'emballera pas. Et c'est bien normal. Mais ce qu'on a vu dimanche au Matmut Atlantique de Bordeaux mérite un nouveau coup d'oeil. Non pas que c'est le vent de fraîcheur qui nous fait dire ça. Mais bien que les intentions du nouveau coach portugais Paulo Sousa furent nobles. Jouer court, être bien organisés - 3-4-3 avec ballon, 4-4-2 sans ballon -, faire les efforts, prendre des risques et se projeter. Sur le but, notamment, avec Poundje et Sabaly au plus haut du terrain, ce qui amène l'ouverture du score - 1-1 score final, Rennes ayant égalisé à la 92e minute sur corner. Bref, c'était plus attrayant que la léthargie habituelle de la cité girondine. À renouveler, M'sieur Sousa.

On n'a pas aimé

Le cirque autour de Mario Balotelli
La rumeur dit que l'Italien avait caché un masque -ou un maillot floqué- à l'effigie de Marcus Rashford pour chambrer le public parisien en cas de but. Si on ignore si c'est vrai, on est tout de même certain d'une chose : la communication autour de Mario Balotelli pour ce Classique a été désastreuse. Limite ridicule. Ce n'est pas comme si on l'avait vu venir de très loin. La veille du match, on apprenait que l'Italien, prétendument sujet à des maux de ventre, n'était pas du voyage en avion pour Paris. Tout ça pour qu'il rejoigne finalement ses coéquipiers dans l'après-midi, après la sieste. Pour nous proposer une copie plus que passable sur la pelouse du Parc. Là où l'attendait vraiment, finalement.

Un nouveau week-end compliqué pour les supporters
En regardant Nîmes-Strasbourg, on pouvait être surpris par l'absence de bruit du côté du parcage visiteurs. D'habitude survoltés, les supporters de Strasbourg étaient très peu nombreux. Et pour cause. En réalité, une centaine d'entre eux étaient en garde à vue pendant le match, car ils n'auraient pas respecté l'interdiction de circuler près de la gare nîmoise (qui est à deux kilomètres du stade des Costières). C'était tout le contraire à Angers, où les supporters étaient plus bruyants qu'à l'accoutumée. En plein match, la Brigade Loire nantaise a surgi et brandi des banderoles pour manifester contre leur interdiction de déplacement à Reims dimanche décidée au dernier moment. Sur Reims, chaque fan du FCN était même recherché.

Plusieurs situations assez ubuesques, surtout quand on sait les événements, bien plus graves qu'un déplacement de supporters, qui se passent ailleurs sur le territoire français. À quand une prise de conscience ? C'en est à se demander si les clubs de Ligue 1, dont certains ont soutenu les supporters privés de foot sur les réseaux sociaux, ne devraient pas prendre les choses en main pour mener une fronde.

Le tweet maladroit de Rémy Cabella
C'est un fait : l'opinion public, du moins celle qui ne suit pas le foot, a cette déplorable image du joueur benêt, au QI sous-développé et davantage réputé pour son talent que pour ses qualités intellectuelles. Un énorme a priori, mais ce n'est pas avec ce genre de déclarations que le préjugé changera. «Arrêtez de vous prendre pour des joueurs de foot à juger et continuez à regarder les matches derrière votre écran au chaud, merci», publiait sur Twitter Rémy Cabella après Caen-ASSE (0-5). D'accord. Mais ce sont ces mêmes gens, Rémy, qui s'arrachent des maillots, des abonnements télévisés, des places hors de prix, des produits dérivés, des voyages à l'extérieur. Et beaucoup beaucoup beaucoup de temps, aussi. Accessoirement, ce sont les retombées de cet investissement personnel et financier qui te permettent, à toi comme à tous les joueurs pro de la planète, d'être bien rémunérés pour leur passion. Ne pas accepter les critiques, parfois exagérées, certes. Mais un peu de respect...

Des attitudes caennaises qui ne trompent pas
La boulette de Brice Samba ; des joueurs qui lèvent le bras pour réclamer un hors-jeu et qui encaissent un second but dans la foulée ; un lâcher-prise pour permettre l'humiliation dans les dernières minutes (0-5) ; les paroles peu entraînantes et peu rassurantes d'un entraîneur (Fabien Mercadal) pas préparé pour ça : à domicile, Caen n'a pas respecté son écusson et ses supporters. Voilà Malherbe dernier, et le TGV normand va foncer très vite en Ligue 2 si les attitudes ne changent pas. Ça manque sûrement de leaders et donc de caractère pour un tel combat, oui. Et il faut espérer que l'expérimenté Rolland Courbis trouve les bons mots dans une trêve qui s'annonce très tendue.

Nabil Fekir a complètement déjoué
Transparent contre le FC Barcelone en dépit des attentes placées en lui, Nabil Fekir n'a pas rassuré sur son niveau de jeu dimanche contre Montpellier. Sans Memphis Depay dans le 4-2-3-1 concocté par Bruno Genesio, il était le seul créateur lyonnais, mais n'a été impliqué dans aucun des trois buts des siens (3-2). Pire, il a loupé le cadre sur penalty en voulant forcer son tir (71e). Comme un symbole de son match. Pendant 90 minutes, le capitaine lyonnais a forcé son jeu et s'est compliqué la vie, alors que le jeu simple est ce qu'il fait de mieux. Au lieu de jouer en une touche comme il l'a fait quelques rares fois en combinant avec Léo Dubois, il gardait longtemps la balle et plombait les siens. Comme quand il contrôlait au lieu de tirer en première intention à bout-portant (48e). Bref, il a tout fait à l'envers.