Le dernier tacle à retardement de Julien Cazarre : Y être ou ne Payet ?

Ça y est, le mot est lâché. Ça fait plusieurs semaines qu’on sentait que ça allait nous tomber sur le coin du blaze comme un low kick uruguayen sur une malléole brésilienne... Breaking news, scoop info, ladies and gentlemen tagada tsoin tsoin !!! «Dites donc, dites donc, ça serait pas le moment de remettre Dimitri Payet en équipe de France ? » Halalalala, c’est terrible ! On croyait qu’on en était définitivement débarrassé de ce fantasme mi-chimère mi-épouvantail (ceci dit l’épouvantail repousse les oiseaux alors que lui attire les pigeons). Faut dire que franchement, faudrait être un sacré pisse-froid pour ne pas trouver évident que le Réunionnais de la Canebière a toute sa place en équipe de France. Je ne parle pas du onze de Saint-Marin ou des îles pili-pili. Non, je parle bien de l’équipe championne du monde qui fait trembler d’avance les Allemands et les Portugais (en général, pour faire trembler un Allemand, faut lui piquer son chandail et attendre qu’il attrape un rhume).

C’est vrai que, si on regarde les dernières semaines, ses performances sont impressionnantes. En faisant exception du match contre Paris qu’il a traversé comme un vendeur de slips au Cap d’Agde, il a ébloui ses adversaires de sa classe et de son talent. De Toulouse à Dijon en passant par Lille et Angers, si ça c’est pas du haut niveau je sais pas ce qu’il te faut mon cousin. Le gars a des stats qui font carrément flipper la planète foot. Attention, ça va piquer les yeux façon rimmel au tabasco... Cinq buts et trois passes décisives ! Bam, dans ta face ! Alors, il fait moins le malin, Leo Messi ? Il fait moins le zazou, Momo Salah ?

On n’avait pas vu des stats pareilles à mi-saison en Ligue 1 depuis David Hellebuyck et Yann Lachuer. Et puis, attention, le tout dans une Ligue 1 qui marche sur l’Europe à la manière de Napoléon... mais à Waterloo alors (petite bourgade belge qui servait de terrain de jeu aux artisans du coup du fusil à silex et de la baston en rang par deux et qui nous rappelle qu’aujourd’hui non seulement on ne va plus batailler sur leurs terres, mais qu’en plus les Belges nous mettent branlée sur branlée en Coupes d’Europe sans cligner des yeux et en sirotant une gueuze lambic). Je ferais exception du PSG qui, lui, s’en sort vu que c’est une équipe de haut niveau.

Faut-il rappeler que notre Payet ne brille en soirée que si c’est pas le gala du centenaire mais la fête de la saucisse à Mayolasse ? Il y avait un match de haut niveau pour montrer qu’il était «équipedefrançable», c’était celui contre Paris. Raté ! Alors, vous me direz, il s’est pas loupé en Coupe d’Europe, je vous dirais, ben oui, il la joue pas. Alors, vous me direz le PSG c’est pas évident, ils ont des milliards qui font qu’ils courent et qu’ils marquent. C’est vrai, mais Luiz Gustavo, du haut de ses trente et un ans, il avait maîtrisé le milieu parisien. Mais lui, ça compte pas, c’est un joueur de niveau international. Ah ben, la voilà la réponse...

Julien Cazarre