(L'Equipe)

Le dernier tacle à retardement de Julien Cazarre : On est foutus, O Monstro !

Comme chaque semaine, Julien Cazarre glisse son tacle à retardement dans France Football. Il revient cette fois sur Thiago Silva, qui a cette fois pris ses responsabilités avec le PSG...

Ah, voilà, ça, c’est un capitaine ! Ça, c’est un gars qui en a dans le froc ! Bravo Thiago Silva, t’es un boss. Pas comme l’autre mauviette de Rai qui, au moment de partir, pleurait dans son maillot parce que les supporters lui rendaient hommage. Pfff... Quel manque de dignité, quel manque de classe. Ça n’est pas pour rien que ce Brésilien ne laissera aucune trace dans l’histoire du PSG. Thiago, on lui est tombé dessus injustement parce qu’il chouinait tout le temps ou qu’il n’était pas là dans les grands rendez-vous... Soi-disant, môssieur s’éclipsait dans les moments critiques. Ah ouais ? Ben, désolé de casser l’ambiance, mais s’il y a bien un moment critique, un grand rendez-vous, une période de tension absolue, c’est maintenant en pleine crise du Covid-19 qui met le football français au bord du précipice.

Et qui fait face alors que tant d’autres se cachent ? Qui décide d’aller au combat malgré l’adversité ? Le seul vrai capitaine brésilien qui marquera l’histoire du club de la capitale, j’ai nommé Thiago Silva, qui a eu le courage d’aller affronter le tout-puissant Nasser pour lui annoncer droit comme un I... qu’il ne ferait aucun geste de solidarité envers le club concernant la baisse de salaire. Ha, ha, ha, vous faites moins les malins, là ! ! ! Moi, je dis chapeau l’artiste parce qu’il faut une sacrée paire de joues à la Dizzy Gillespie pour refuser de faire un geste, même symbolique, alors que des dizaines de salariés historiques du club sont en grande difficulté financière à cause du chômage partiel.

J’en entends déjà dire : «Oh, ça va, avec l’argent du Qatar on va pas chialer.» Seulement, je rappelle qu’à cause du fair-play financier (car le fair-play en sport, ça n’est que financier), le moustachu à turban peut pas balancer la thune comme un cadre sup au Pink Paradise dans le string d’une lap danseuse. Faut compter les brouzoufs. Et puis, rappelons que nos amis du Parc ont eu la bonne idée de prendre comme sponsor maillot le groupe Accor, qui est dans le secteur le plus «corona-flingué». Je suis un peu dur car les joueurs du PSG ne sont pas insensibles aux difficultés du secteur de l’hôtellerie. C’est vrai que c’est pas évident de ne plus pouvoir aller à l’hôtel. Ça oblige à ramener à la maison la dernière rencontre de la mise au vert... En même temps, comme y a plus de mises au vert ni de stages de prépa... Les plans Tinder et Insta, c’est rideau sans une belle suite avec jacuzzi et champagne à volonté.

J’en reviens à mon Thiago. On disait de manière totalement éhontée qu’O Monstro était isolé dans le vestiaire et n’avait plus l’adhésion de ses partenaires. Eh ben, BIM ! ! ! Fake news. Tous les joueurs se sont glissés dans le sillage de notre Thiago pour eux aussi refuser un accord de baisse salariale. Ah, là, je sens qu’on fait moins les malins... Ça doit bien faire fermer les bouches de ceux qui pensaient que les gars ne pensaient qu’à eux et n’étaient pas solidaires. Ils se sont mis vent debout comme un seul homme pour dire : «Non merci.» Aujourd’hui, tu fais quoi avec 30 M€ par an ? Ben, pas grand-chose, surtout après impôt... Ah oui, c’est vrai, c’est déjà après impôt.

Julien Cazarre

Thiago Silva a eu le courage d'aller affronter le tout-puissant Nasser pour lui annoncer droit comme un I... qu'il ne ferait aucun geste de solidarité envers le club.