Cazarre (D.R)

Le dernier tacle à retardement de Julien Cazarre dans France Football : Hatem, moi non plus

Comme chaque semaine, Julien Cazarre glisse son tacle à retardement dans France Football. Cette fois-ci, il analyse le retour d'Hatem Ben Arfa en Ligue 1.

Cette fois, c’est la bonne, c’est sûr, il est à bloc, motivé et prêt à tout donner pour faire enfin son grand retour et nous prouver qu’il est bien le petit génie du foot français qui devait renvoyer Messi à ses talonnettes et Ronaldo à son Botox. Le Stade Rennais, en tout cas, y croit à mort... Comme il a cru à Severino Lucas, à Philippe Montanier, à Yoann Gourcuff et aux deux finales contre Guingamp. Hatem, c’est l’histoire d’amour dont on ne veut pas accepter qu’elle s’achève, c’est cette amourette de vacances d’un été flamboyant au camping Florida Beach de Port-Barcarès où la fille des Berthier qui ont le mobil-home près de la poubelle jaune semble plus belle qu’Izabel Goulart.

C’est clair, ce petit brin de nana galbée comme une guêpe avec son sourire d’ange et sa crinière de feu te ferait grimper au rideau bien plus qu’un but de Wiltord face à Toldo ou qu’une accélération de Mbappé devant Otamendi. Elle est trop canon et c’est évident qu’on n’arrivera jamais à lui décrocher un regard, même si on laisse négligemment traîner un mojito grenadine à deux centimètres de son coude en lui faisant péter le clin d’œil de l’espace. Seulement y a un truc bizarre : elle ne sort pas avec le chef des GO ni avec le prof de plongée trop beau gosse qu’on dirait Phillipe Vercruysse... Non, elle s’est chopé que des gars tout nazes avec des tronches de quidam. Gino le boutonneux qui bave en parlant, Albert le petit gros qui bégaye et Kevin qui serait pas si dégueu s’il mesurait plus d’un mètre cinquante-trois.

Et le pire dans tout ça, c’est qu’à chaque fois c’est elle qui se fait larguer. C’est pas possible ! C’est une bombe, la meuf, comment des gugusses avec des têtes d’Halloween peuvent lourder un avion de chasse pareil ? Y a un loup comme dirait Martine, y un gros loup, voire un loup très chelou. En toute logique, si t’es pas trop demeuré et que tu ne passes pas ton temps sur la TNT ou à jouer à MPG, tu lâches l’affaire et tu te dis que ça sent le plan galère cette fille. Seulement, quand t’es le Stade Rennais c’est pas la même. Le Stade Rennais, c’est le petit gars sentimental plutôt mignon et sympa que les filles adorent... Mais comme confident, parce qu’il est trop chou.

Le Stade Rennais, on ne le prend pas au sérieux. À la soirée disco, il peut danser pendant une heure avec la jolie Magalie sur la Compagnie créole ou les Bee Gees, mais, quand arrive le slow, t’as toujours un Guingampais qui lui tape sur l’épaule et qui lui dit : «Tu permets...» Alors, le Stade Rennais il se dit que, cette fois-ci, il saisira sa chance et tant pis pour les conséquences. Peut-être qu’elle a une jambe de bois, les seins qui tombent ou une haleine de poney au réveil, mais il s’en fout, il est prêt à tenter le coup et à lui dire : «Hatem, Hatem pour la vie», même si la vie ne dure qu’un an, un mois ou une semaine. C’est beau l’adolescence.

Le Stade Rennais, c'est le petit gars sentimental plutôt mignon et sympa que les filles adorent... Mais comme confident