meunier (thomas) di maria (angel) (P.Lahalle/L'Equipe)

Le débrief de la 9e journée avec les arbitres de Ligue 1, Thomas Meunier, René Ruello, Diego Benaglio ou encore la défense de Nice

Il y a eu 31 buts marqués, 52 cartons jaunes et 3 rouges distribués, et 231 969 spectateurs recensés. Mais pas que. FF livre ses héros et ses zéros de la 9e journée de Ligue 1.

On a été interloqué par l'attitude de Monsieur Ben El Hadj

Franchement, ce n'est vraiment pas l'habitude du débrief de la journée de pointer ce genre de choses. Mais là, c'en était un peu trop. Si, sur 10, on pouvait noter la prestation de Monsieur Ben El Hadj, on n'irait pas plus loin qu'un petit 2. Samedi soir, pour le match assez plaisant entre Lille et Troyes, il a quasiment réussi tout seul à rendre la rencontre parfois électrique. Avec des coups de sifflet pas toujours bien inspirés ou une erreur de personne sur le carton rouge lillois (Ié ayant été renvoyé aux vestiaires alors qu'Amadou avait commis l'irréparable dans la surface). Mais surtout, l'homme en noir nous a presque choqué dans ses attitudes et sa façon de s'adresser aux joueurs. On n'a visiblement pas été les seuls puisqu'on a pu voir Jean-Louis Garcia, le coach troyen, se plaindre également auprès du quatrième arbitre du langage de Monsieur Ben El Hadj. Il ne serait pas vraiment de trop que certains se rendent compte de ce genre d'attitudes, qui peuvent rapidement faire dégénérer un match...

On a été très content pour Thomas Meunier

Au cœur d'un banc parisien XXL cette saison, on parlait souvent du sort d'Angel Di Maria, Lucas Moura, Julian Draxler, voire Giovani Lo Celso. Mais jamais, ou très rarement, de Thomas Meunier. Auteur d'une très bonne première année à Paris, le Belge a été directement relégué sur le banc par l'arrivée de Daniel Alves. Et les bonnes performances du Brésilien donnaient raison à Unai Emery. Joueur discret, mais très fair-play sur un terrain et agréable dans ses prises de paroles dans les médias ou sur les réseaux sociaux, il a été mis dans la lumière par son doublé à Dijon (2-1). Et on a tout simplement été très content pour lui. Pourtant, il devrait très vite retourner à l'ombre. Si Meunier a déjà pu prendre part à cinq rencontres (titulaire à chaque fois) en L1, il serait par exemple très étonnant de le voir sur le terrain mercredi à Anderlecht, un match qui lui tiendra particulièrement à cœur. Daniel Alves est bien devant lui, et il n'y a pas d'autre(s) poste(s) disponible dans le onze titulaire. Indiscutable en sélection, Meunier devrait se contenter de quelques matches de L1 lors des semaines chargées et des matches de coupes. C'en est presque dommage.

On a eu une pensée pour Valère Germain

Entré en jeu à la 77e minute de jeu contre Strasbourg, Valère Germain n’a toujours pas réussi à ouvrir son compteur but avec Marseille en Championnat. Et ce n’est pas le but salvateur de Konstantinos Mitroglou à deux minutes de la fin du match (3-3) qui devrait lui faciliter les choses. L’ancien Monégasque va avoir du mal à déloger le Grec, déjà précieux dans le jeu des Marseillais, s’il ne trouve pas vite le chemin des filets, d’autant plus qu'il ne semble pas avoir le profil pour prendre un des côtés... Le fils de Bruno Germain rêvait sûrement d'un autre destin en rejoignant le club de sa ville natale cet été. De là à le voir sur le banc sur le durée ?

On s'est demandé si Benaglio n'était pas proche du poste de n°1

Il y a eu la magie Nabil Fekir, ça, d'accord. Mais Danijel Subasic a vécu une partie compliquée à Lyon, vendredi (2-3). Une première action incompréhensible où, tardant à dégager, il était contré par Mariano, qui touchait le poteau. Des hésitations dans ses sorties où il manquait de présence. Et enfin ce coup franc marqué alors que le cuir arrivait sur son côté. Le meilleur gardien de L1 la saison dernière aux Trophées UNFP est nettement moins décisif. Après neuf matches de L1, l'ASM est la neuvième défense du Championnat, avec 12 buts encaissés. De là à dire que Diego Benaglio pourrait avoir sa chance plus rapidement que prévu ? Le Suisse est en tout cas invaincu en L1 en deux matches (4-0 à Lille et 3-0 face à Strasbourg). Et s'il a encaissé trois buts face à Porto en C1 (0-3), il a démontré quelques qualités qui pourraient mettre le doute dans l'esprit de Leonardo Jardim...

On a très vite compris le petit jeu de René Ruello

«Un prétentieux entêté et sûr de lui (...) Comme tous les prétentieux, c'est un imbécile (...) Victime d'une escroquerie arbitrale.» Frank Schneider, l'arbitre de Guingamp – Rennes (2-0) a été rhabillé pour l'hiver par René Ruello, le président du Stade Rennais. Seulement voilà, faut pas nous la faire, M'sieur Ruello, on a bien compris que vous avez décidé d'enfiler votre costume de pompier pour attirer la lumière sur vos propos, et ainsi éviter que l'on parle trop de la nouvelle copie bien médiocre de l'équipe dirigée par Christian Gourcuff. Une intention louable, pour mettre un peu à l'abri sa formation. Mais nous, on retiendra surtout que le SRFC est 15e, après neuf journées, avec le même nombre de points que le barragiste (Dijon). Avec un fond de jeu et des intentions qui font peur.

On a tiqué en regardant la défense niçoise

Plus que la 14e place actuelle du club azuréen, c'est la solidité de la défense qui pose question. Après la claque à l'Allianz Riviera face à Marseille (2-4), les deux buts encaissés dimanche à Montpellier confirment la tendance. Cardinale est allé récupérer le cuir huit fois dans ses filets sur les trois derniers matches de Ligue 1. Surtout, en neuf journées, cela fait déjà 14 buts concédés (1,56/match) par le club, en comparaison des 36 encaissés sur l'ensemble de la saison dernière (0,95/match). Difficile de gagner des matches dans ces conditions... Nice est loin des places européennes et compte déjà plus de défaites (5) en neuf journées qu'en 38 la saison passée (4). C'est dire.

On veut croire à la philosophie de jeu de Dijon

Depuis l'an dernier, du côté de la Bourgogne, il y a une équipe qui joue sans complexe en Ligue 1. Une posture rare pour un club comme Dijon qui cherche à jouer sa survie dans l'élite. Mais au classement, les résultats tardent et les points peinent à atterrir dans la besace. À défaut, l'équipe de Olivier Dall'Oglio propose un jeu plaisant bien que trop inefficace au niveau comptable. À l'image de leur opposition face au Paris-SG où les Dijonnais n'ont pas plus brillé que leurs adversaires, mais ont au moins eu le mérite de leur poser quelques problèmes dans le jeu. Face à Strasbourg (30 septembre, 1-1), la victoire leur a échappé sur une erreur en fin de match. Plus tôt dans la saison, l'équipe bourguignonne a également tenu la dragée haute à Lyon et un succès n'aurait pas été démérité (3-3), tout comme à Caen (1-2). Avec un Reynet toujours aussi déterminant, un milieu de terrain animé et un Jeannot, revigoré par son incroyable but, Dijon est sur la bonne voie. À rester fidèles à ses idéaux, on veut bien penser que cette équipe peut espérer des jours meilleurs.

[Bonus] On a aimé l'hommage du LOSC à ses supporters blessés

Quinze jours après la terrible soirée du stade de la Licorne, avec cette barrière qui a cédé dans le parcage des supporters lillois, le LOSC retrouvait les terrains face à Troyes. L'occasion pour le club du Nord de rendre hommage à tous ses fans blessés dans cet accident. Que ce soit avec une attelle ou une béquille, mais surtout avec le sourire et la joie d'être là, les supporters ont même chanté l'hymne qui retenti avant chaque rencontre au bord de la pelouse. Sympa.

(capture d'écran beIN Sports)

Timothé Crépin, Hugo Girardot, Mehdi Mahmoud et Jérémy Nédélec