beauvue (claudio) guilbert (frederic) baysse (paul) (V.Michel/L'Equipe)

Le débrief de la 38e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Trente-huitième et dernier épisode de la saison.

On a aimé

Les hommages aux partants
Les dernières journées de Ligue 1 sont toujours l'occasion d'assister à des tournées d'adieux émouvantes accompagnées de beaux hommages. Vendredi soir, à l'occasion d'Angers - Saint-Étienne, les joueurs stéphanois ont remercié Jean-Louis Gasset de la plus belle des manières, en se présentant tous avec une casquette à l'entame du match. Toujours à Angers, le public de Raymond-Kopa a pu apprécier la haie d'honneur faite à Yoann Andreu, contraint d'arrêter sa carrière suite à des problèmes récurrents au genou. L'ancien Stéphanois a même pu donner le coup d'envoi de la rencontre, accompagné de sa fille. Au Roazhon Park, le public rennais a rendu grâce à Romain Danzé qui prend sa retraite après treize ans passés au club, avec un somptueux tifo. Pour une triplette qui sent bon la Ligue 1 et qui méritait bien un au revoir comme celui-là.

Le show de Walter Benitez
Face à Monaco pour sa dernière sortie devant son public, il aura finalement été à l'image de sa saison. Excellent en tout point. Sécurisant, fort sur sa ligne et imperméable face aux assauts adverses, Walter Benitez a une nouvelle fois affiché les nombreuses qualités qui font de lui l'un des tous meilleurs portiers de Ligue 1. Et si Nice peut se targuer d'être la troisième force défensive du pays, en ayant encaissé seulement 35 buts cette saison, l'Argentin n'y est pas pour rien. Face à Cesc Fabregas et consorts, il a encore montré toute sa palette, sortant de nombreuses parades. Et qu'importe finalement si les trophées UNFP ne l'ont pas consacré. Le discret Walter Benitez n'a plus rien à prouver.

Le clap de fin pour les GG des Olympiques
De "Ahou !", voilà "Ah ouf..." Certains supporters lyonnais sont satisfaits. Oui, Bruno Genesio a fait son jubilé à Nîmes. Victorieux, au bout du suspense. Certains lui enverront de nouvelles invectives après le changement inoffensif de la 82e minute, à 2-1 pour Nîmes. Lucas Tousart remplaçait Moussa Dembélé. Mais c'est gagné. Et bel et bien terminé. De leur côté, beaucoup de supporters marseillais sont aussi ravis de voir leur entraineur quitter le navire. Premier point d'accord depuis un bail entre les deux camps. Les deux coaches français n'étaient plus en odeur de sainteté. En parlant de l'ASSE, Gasset, lui, laisse des regrets à tout le peuple vert. Comme quoi, ce n'est en rien un délit de sale gueule avec les entraîneurs tricolores... Seulement du ressenti. Et il est négatif pour le duo Genesio-Garcia.

LOST, les disparus... sont de retour !
Ils sont plusieurs à avoir galéré ponctuellement ou sur toute la saison pour finalement terminer de fort belle manière. Cornet, bien sûr, que l'on ne cesse de vanter et qui est sur une folle série. Ripart côté nîmois, aussi, qui en est à quatre pions sur ses quatre dernières sorties. En Bretagne, Niang retrouve la lumière et conclut ce mois de mai par un doublé. Ghoddos qui n'avait plus scoré depuis la neuvième journée a fait le break pour Amiens qui s'est sauvé. Tavares, qui était bien à la peine devant les buts a offert le barrage à Dijon. Bref, ce sont tous ces joueurs à la rue, souvent décriés ou aux oubliettes qui ont été sur le devant de la scène pour cette Der des Ders. De quoi finir en beauté et partir en vacances l'esprit léger. C'est tout bénef'.

On n'a pas aimé

Les ultimes gestes d'humeur marseillais
On aurait pourtant aimé les voir associer plus souvent cette saison. Payet et Balotelli n'auront - une nouvelle fois - pas eu ce loisir contre Montpellier. Le premier a même été remplacé par le second à l'heure de jeu, alors que le capitaine Payet était plutôt en jambes sur le carré vert. Remplacement peu apprécié par le Réunionnais qui, d'un geste d'humeur et d'une grimace explicites, l'a fait comprendre à son désormais ex-entraîneur Garcia. Quelques minutes plus tard, c'était au tour du trublion italien, frustré par sa partie, de péter un plomb, d'asséner un violent tacle à Congré et d'être logiquement expulsé (87e). Espérons que le départ de Garcia et le début des vacances détendent tout ce petit monde.

La sortie de piste quasi prévisible des Parisiens
Franchement, si vous êtes parieurs, c'était cadeau. Vendredi soir, avant 21h05 et les coups d'envoi des matches de la 38e et dernière journée, voir Reims sabrer le champagne pour s'offrir une victoire de prestige face au champion de France avait tout l'air de l'évidence. Entre des Parisiens qui n'attendaient qu'une chose, en finir avec cet exercice 2018-19, dans un contexte tendu notamment avec la mise en examen de Nasser Al-Khelaïfi et la dernière sortie de Kylian Mbappé sur son avenir aux Trophées UNFP, on pouvait aisément voir un champion la tête ailleurs. Ça n'a pas manqué durant une première période catastrophique où un trop plein de suffisance apparaissait chez les troupes d'un Thomas Tuchel lui-même ailleurs. Heureusement, il y a eu la réaction après la pause, mais c'en a été insufissant...

Les arabesques d'Amaury Delerue
Belle fin pour le VAR. Dommage que cela soit ironique. Car après une saison jonchée par les incompréhensions et les minutes à rattraper, l'arbitre d'Amiens-Guingamp n'a pas vraiment brillé par sa lecture du jeu. Certes, cela reste sujet à interprétation. Surtout à la sienne, lui qui porte le sifflet, loin des opinions supporteristes et journalistiques. Mais il faut dire qu'il y avait matière à controverse. Dès la troisième minute, après une intervention de Sorbon sur Guirassy dans la surface jugée licite. Et à l'inverse, après un combo coup de coude - semelle de Dibassy sur Mendy. Rien d'influençable pour le résultat final du match, tant mieux. Mais entre le croche-patte version Gattuso et l'enchaînement version Conor McGregor, ce n'est pas une super note pour conclure l'exercice de Ligue 1.

Le marasme à D'Ornano
«Courage et sagesse !» La devise de Normandie est pleine de bon sens. Mais pas sûr que ce fut le leitmotiv du Stade Malherbe Caen vendredi, qui n'a pu accrocher le maintien en raison d'un match calamiteux face à Bordeaux (0-1). Si vous voulez faire des crêpes sans farine, sans oeuf, sans lait, sans sel, sans sucre ni beurre, c'est compliqué. Imaginez alors Caen se muer en chef cuisiner sans une denrée dans le frigo. Le résultat est quasi-semblable. Un onze léthargique et dans l'incapacité de répondre à des Bordelais intéressants mais loin d'être flamboyants. Désormais, c'est en Ligue 2 que le SMC ira jouer des coudes la saison prochaine. Courage et sagesse...