icardi (mauro) (A.Reau/L'Equipe)

Le débrief de la 11e journée à la sauce France Football

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Onzième épisode de cette saison, dominé par le Classique PSG-OM. Mais avec aussi Depay, Puel, Martinez...

On a aimé

Yusuf enfin le chaud
Il était arrivé dans le Nord escorté d’une jolie réputation mais n’avait jusque-là pas montré grand-chose aux supporters lillois. Samedi après-midi, à l’occasion de la réception de Bordeaux, Yusuf Yazici a enfin justifié son statut de joueur le plus cher de l’histoire du club (16,5 millions). Dans le 3-4-3 new look de Christophe Galtier, le Turc a signé un match référence. Derrière Victor Osimhen et aux côtés de Jonathan Ikoné, le numéro 12 a été de tous les bons coups du LOSC. Son bilan ? Un but sur penalty et deux passes décisives pour Benjamin André et Loïc Rémy. En plus de ça, le gaucher n’a pas rechigné à la tâche défensivement. Pour le plus grand bonheur de son coach, qui invitait ces dernières semaines les observateurs à la patience, convaincu que son attaquant allait finir par se montrer à la hauteur des attentes. Prometteur.

Lire :
-Un Lille très séduisant bat facilement Bordeaux
-Ikoné, l'implication qui change tout

Le killer instinct de Mauro Icardi
S’il est difficile de ressortir un seul homme du match côté parisien face à l'OM tant les joueurs de Thomas Tuchel ont tous été inspirés, Mauro Icardi aura marqué le Classique de son empreinte. Intéressant dans le jeu, à l’image d’une ouverture somptueuse à destination de Mbappé, l’Argentin donne aussi et surtout l’impression de pouvoir faire mouche à chaque fois que ses partenaires le trouvent. Auteur d’un joli doublé ce dimanche soir et de sept buts en autant de rencontres depuis qu’il a rallié le club de la capitale, le numéro 18 va être très dur à déloger.

La BSG, le vaccin miracle de l'ASM
Ces dernières semaines, un duo monopolisait l’attention sur le Rocher. Impliquée sur seize des dix-huit buts monégasques en Ligue 1 avant le déplacement de l’AS Monaco à la Beaujoire, la doublette Wissam Ben-Yedder - Islam Slimani prenait toute la lumière. À l’issue de la victoire monégasque sur la pelouse du FCN, les chiffres n’ont pas beaucoup évolué puisque seul l’international français a ajouté une unité à ses (incroyables) statistiques. Mais dans le jeu, un troisième élément est venu se greffer aux deux attaquants, à tel point qu’il faudra peut-être bientôt parler de trio du côté de la Principauté. Passeur décisif sur le but, Aleksandr Golovine semble en tout cas petit à petit s’affirmer comme le véritable maître à jouer de l’ASM. Dans les prochaines semaines, Ben Yedder et Slimani devraient continuer de se régaler. La "BSG" pourrait faire mal sur la durée.

En feu, Depay
Nommé capitaine d’un soir, le Hollandais volant a assumé sur le terrain, à la fois moteur des offensives de l’OL et finisseur, sur un superbe slalom dans la défense. Il n’a ensuite pas hésité à dégainer en zone mixte. «On ne doit pas être satisfaits du résultat, on aurait pu gagner 5-0 ou 6-0. On ne joue pas à Lyon pour être un footballeur moyen, on y joue pour être meilleur que l’adversaire.» Depay n’a jamais eu la langue dans sa poche, mais contrairement aux envies de départ des dernières saisons, la franchise et l’ambition qui transpirent de ses déclarations incitent à suivre sa route. Rudi Garcia choisira-t-il de lui confier le brassard sur la durée ? Vivement les harangues de vestiaire en forme de freestyles de rap, tous cigares et chaînes en or dehors.

Martinez, c'était Chiellini !
Si Nîmes a ramené son quatrième clean-sheet de sa saison à Reims, il le doit en grande partie à la prestation dantesque de Pablo Martinez ! Quel match de l'ancien Strasbourgeois dont la hargne et la mentalité manquent en Alsace. À son crédit, parmi ses nombreuses interventions, ce retour digne des plus grands sur Boulaye Dia. Un sens du sacrifice qui fait du bien et qui se marie très bien avec le Nîmes Olympique qui, en ces trois premiers mois de compétition, a su régler certains problèmes défensifs vus la saison passée.

On n'a pas aimé

Panique à Nice
Et dire qu’en début de saison, nombreux étaient ceux qui voyaient l’OGC Nice batailler une nouvelle fois pour l’Europe. À raison, au regard du talent dont il dispose, surtout devant, entre les Claude-Maurice, Atal, Ounas et autres Dolberg. Mais après onze journées de Championnat, on est bien loin du compte. Une défaite largement méritée, samedi face à une équipe strasbourgeoise pourtant en manque de confiance (0-1), et les Niçois pointent à la 14e place. Sur les cinq dernières journées, le bilan parle de lui-même : quatre défaites, un match nul et dix buts encaissés, pour seulement quatre inscrits. Si l’avalanche d’absents – que Patrick Vieira a eu beaucoup de mal à gérer – est une circonstance atténuante, la solidité défensive globale des Aiglons est affligeante en ce moment. En témoigne leur prestation à la Meinau, où ils ont subi pas moins de 17 tirs (!) face à l’une des pires attaques de France. Sans un réveil collectif drastique des Niçois, coach Vieira pourrait bien vivre ses dernières semaines sur la Côte d’Azur…

Une deuxième période sans intérêt pour le Classique
N’en déplaise à André Villas-Boas, un PSG-OM a toujours une saveur particulière, de par la rivalité qui anime les deux clubs, ou bien la qualité des joueurs sur la pelouse. C’est surtout pour la première période que le match a eu de l’intérêt, avec les passes soyeuses de Verratti, les dribbles de Di Maria, la finition d’Icardi... Malheureusement, ensuite, les Parisiens ont tué tout spectacle, en se contentant de gérer leur avance. Par envie de ne pas humilier davantage leurs adversaires, peut-être. Par désir de se préserver en prévision des échéances futures, plus certainement. Un état d’esprit qui a rendu furieux Thomas Tuchel, qui a jugé inadmissible la copie de ses joueurs durant le deuxième acte...

Nantes recalé au contrôle technique
Avant de marquer le pas sur la pelouse du FC Metz la semaine dernière, le FC Nantes de Christian Gourcuff avait su se montrer séduisant, par séquences. Intéressants dans le jeu, les Nantais s’étaient même immiscés sur le podium du Championnat. Convaincu par ce que ses joueurs lui avaient donné à voir depuis la reprise en main de l’équipe par Gourcuff, Waldemar Kita avait pris la décision d’élargir les prérogatives de son nouvel entraîneur. Sur le papier, l’idée paraissait séduisante. Dans les faits, on se demande si ces grandes manœuvres ne sont pas vaines. Contre l’AS Monaco, les Canaris n’ont pas été au niveau techniquement et sans des joueurs plus habiles dans le registre, on se demande comment le technicien breton parviendra à obtenir des résultats sur la durée.

Germain aurait (encore) pu tout changer
Parc OL, finale de la Ligue Europa 2017-18, 4e minute : idéalement servi par Dimitri Payet, Valère Germain ouvre trop son pied, et manque l’occasion de lancer parfaitement les Marseillais. Qui ne s’en relèveront jamais, balayés par l'Atlético (0-3). Contre le PSG dimanche soir, l’ancien Monégasque a encore eu l’occasion de faire la différence dans un grand match. Servi en bonne position par Payet (encore), il a manqué sa reprise du pied gauche, qui est passée au-dessus du cadre de Keylor Navas (9e). Une minute plus tard, Icardi trompait Steve Mandanda pour ouvrir le score. Difficile de parler de tournant du match, tant les joueurs de la capitale ont maîtrisé leur sujet par la suite. Malgré tout, pour Germain, c’est une mauvaise habitude.

Puel a encore du travail
Les deux victoires 1-0 obtenues face à Lyon et plus encore à Bordeaux avaient masqué les difficultés des Stéphanois. Face à Amiens, elles ont éclaté au grand jour. Dès que les Picards ont mis un peu de vitesse, les Verts ont souffert, le capitaine Loïc Perrin en tête. À la perte du ballon, l’équipe a souvent été coupée en deux, et les défenseurs se sont retrouvés en un contre un. C’était clairement visible sur le but de Mendoza, où les Amiénois ont attaqué à 4 contre 4. Plus à l’aise quand il s’agit de défendre bas, les Verts peinent à jouer haut, garder le ballon et conserver la pression sur leurs adversaires. Ce qui expliquent leurs mauvais résultats à domicile (6 points en 5 matches, 18e total), et leur réussite à l’extérieur (9 points, 4e total). C’est là tout le travail qui attend Puel : maîtriser davantage les débats, pour soulager une défense à la peine. Mais, malgré tout, l’ASSE n’est qu’à trois points de la troisième place…