Soccer Football - Africa Cup of Nations 2019 - Final - Senegal v Algeria - Cairo International Stadium, Cairo, Egypt - July 19, 2019 Algeria players pose for a team group photo before the match REUTERS/Suhaib Salem (Reuters)

Le bulletin de notes des joueurs algériens de cette CAN 2019

Au sortir d'une CAN 2019 remarquable, l'Algérie, heureuse vainqueure du trophée, s'est à nouveau érigée comme l'une des grandes sélections du continent. FF s'est adonné au jeu des notes pour évaluer le splendide parcours des Fennecs.

Ils ont crevé l'écran

Youcef Belaïli : 17/20
Si le grand public ne l’attendait pas forcément, il a une nouvelle fois étalé son talent sur les prés du continent, démontrant, encore et encore, que le football africain est son dada. Après une suspension qui lui aura coûté deux ans de son temps, Youcef Belaïli s’est racheté de la plus belles des manières, en se dévoilant enfin aux yeux du monde à la faveur de performances abouties, d’un pouvoir créatif saisissant et d’une activité monstre. A l’instar de l’Espérance de Tunis - avec qui il est double champion d’Afrique, en attendant la décision future du TAS sur la finale de C1 2019 -, l’Algérie a profité d’un talent d’exception. L’un des meilleurs joueurs de la CAN, incontestablement.

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Riyad Mahrez : 16/20
Lui était attendu et force est de constater qu’il a répondu présent. Brassard de capitaine autour du bras, Riyad Mahrez n’a pas failli à sa réputation, loin de là même. Si son emprise sur le collectif bien huilé des Fennecs s’est réduite, l’ailier de Manchester City a souvent donné le tournis à ses vis-à-vis, installant sans cesse la peur dans les arrière-gardes adverses. Et de sa CAN, on retiendra évidemment ce coup franc exceptionnel dans les toutes dernières secondes d’une irrespirable demi-finale face au Nigeria. Sans oublier ses deux autres pions. Costaud, comme souvent finalement.

Ismaël Bennacer : 16/20
Le voilà, le véritable maître à jouer de cette sélection algérienne. Doté d’un sens de l’organisation aiguisé, Ismaël Bennacer a aussi fait preuve d’un courage à toute épreuve, en témoigne sa fin de match XXL en demi-finale. Elu meilleur joueur du tournoi par la Confédération africaine de football, le milieu de terrain est devenu indiscutable parmi les indiscutables, dévoilant au fil de la compétition une palette complète et élégante. Précieux, conformément à son statut acquis à Empoli depuis deux saisons maintenant, il n’aura rien à se reprocher sur le terrain, mais aussi en dehors.

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Aïssa Mandi : 16/20
Il avait été décrié au sortir d’un CAN 2017 loupée dans les grandes largeurs. Injustement peut-être, au vu de l’indigence collective algérienne des années durant. Mais qu’importe, le voilà désormais réhabilité. Auteur d’un superbe tournoi et ce même s’il concédait un penalty - quelque peu discutable - face au Nigeria, Aïssa Mandi a fait honneur à son statut de dernier rempart, se montrant intraitable dans sa surface de réparation, mais aussi en dehors, au moment de sortir sur ses adversaires dos au jeu. Mérité pour ce garçon toujours concentré et plein d’allant.

Raïs M'Bolhi : 15/20
Sérieux et appliqué, le portier des Verts s’est mué en un mur infranchissable pendant quatre matches consécutifs. Il aura fallu attendre le quart de finale face à la Côte d’Ivoire, au cours duquel il a été moult fois décisif, notamment face à Gradel et lors de la séance de tirs au but, pour le voir plier sur un pion de Kodjia. Il aura été déterminant dans l’aventure des siens, au bénéfice d’un calme appréciable et de partitions réussies.

Youcef Atal : 15/20
S’il a éprouvé quelques peines par moments lorsqu’il fallait sécuriser sa profondeur et défendre en un contre un, Youcef Atal a tout de même fait valoir ses superbes qualités. Et de la bonne tenue de l’animation offensive algérienne, il en est l’un des principaux artisans, apportant sans cesse une variété bienvenue. Sa pugnacité et son appétence pour les combinaisons en font un élément moteur de la sélection algérienne. À noter aussi sa belle entente avec Riyad Mahrez et Sofiane Feghouli. Vraiment prometteur pour la suite !

Ils ont été étonnants

Adlène Guedioura : 14/20
C’est peut-être par un concours de circonstances qu’il s’est retrouvé là, à colmater les brèches. Les blessures successives d’Oussama Chita, jeune pépite de l’USMA (Ligue 1 algérienne) et de Victor Lekhal (Le Havre), l’ont aidé, incontestablement. Tout comme «l’affaire Belkebla». Toujours est-il qu’il faut saluer la superbe CAN d’Adlène Guedioura, indispensable au bon équilibre de son équipe. Le milieu de Nottingham Forrest a en outre exposé de solides dispositions lorsque le cuir touchait sa patte droite, faisant preuve de sobriété et d’efficacité.

Adam Ounas : 14/20
Malgré un temps de jeu minime, l’ancien Bordelais est souvent apparu sous son meilleur jour au fil de la compétition. Auteur de trois banderilles et d’une superbe offrande en direction d’Islam Slimani face à la Tanzanie (3-0), Adam Ounas a apporté du déséquilibre et de la fraîcheur à la ligne offensive algérienne. Sans oublier aussi ses gros progrès dans l’association avec ses partenaires. Suffisant pour (re)pointer le bout de son nez dans un avenir proche.

Djamel Benlamri : 14/20
Sélectionné quelques fois, mais jamais aligné jusqu’à novembre dernier, Djamel Benlamri a enfin revêtu le tricot des Verts. D’abord associé à Mehdi Tahrat, l’Algérois de 29 ans a finalement formé une charnière de fer avec Aïssa Mandi lors de cette CAN, affichant un sacré entrain et de grosses facultés à dominer ses adversaires. Son étonnant pied droit, distillant quelques bonbons entre les lignes à des attaquants algériens aux aguets, aura aussi été nécessaire dans le bon fonctionnement des circuits de relance.

Sofiane Feghouli : 13/20
Placardisé en sélection ces derniers temps, Sofiane Feghouli est revenu sur le devant de la scène. Et c’est dans un rôle plus reculé, au poste de relayeur, que le bonhomme s’est refait une santé. S’il n’a pas vraiment pesé d’un point de vue statistique, avec un but et autant de passe décisive en sept matches, le milieu de terrain n’a pas compté ses efforts, avalant les kilomètres les uns après les autres, taclant et harcelant continuellement le porteur de balle. Par ailleurs, son marquage individuel sur Amadou Diawara en huitième de finale aura été l’une des réussites tactiques de l’Algérie.

Bien, mais peut encore mieux faire

Baghdad Bounedjah : 13/20
Si tout partait bien, avec un penalty drôlement bien frappé lors du premier match, un don certain pour le jeu combiné et une vitalité délirante, Baghadad Bounedjah a peu à peu perdu le fil de sa compétition. La faute sans doute à ce penalty loupé en quart de finale, mais aussi à une ribambelle d’occasions bousillées. S’il peut se targuer d’une CAN solide, continuant d’inspirer la peur à ses adversaires, l’attaquant d’Al Sadd devra rectifier le tir et ajuster la mire pour retrouver des couleurs. Et ce même si c’est sa seule frappe de la finale qui donne le titre aux siens.

Mehdi Zeffane : 13/20
Il n’était pas facile de pallier l'absence de Youcef Atal. Et pourtant, Mehdi Zeffane l’aura fait avec brio et, surtout, tout en sobriété. S’il ne peut se prévaloir de qualités offensives impressionnantes, le Rennais aura dégouté ses vis-à-vis grâce à son intelligence et son agressivité contrôlée. Ahmed Musa et Sadio Mané pourront en témoigner. Et voilà que les quelques mauvaises langues ne trouveront plus grand-chose à dire…

Ramy Bensebaini : 12/20
En l’absence de Faouzi Ghoulam, il aura tenu la baraque. Par moments, il aura gratifié tout son monde de quelques gestes de classe, pouvant même se targuer de lancer l’Algérie sur le chemin des demi-finales au moyen d’une passe décisive et d’un tir au but réussi. Néanmoins, sa propension à ouvrir la porte à ses vis-à-vis en un contre un est plutôt alarmante. Un défaut qui devra vite être corrigé à l’avenir pour prospérer.

Il faudra les revoir

Andy Delort : 12/20
Il n’aura été titulaire qu’à une seule reprise, mais sera entré en jeu moult fois, sur le côté gauche notamment, sans parvenir malheureusement à trouver la faille. Pour sa première compétition internationale, Andy Delort se sera dépouillé, apportant de la nouveauté aux siens. De l’espoir pour la suite.

Mehdi Abeid : 11/20
Lui aussi n’aura débuté qu’un petit match, entrant quelques fois en jeu aussi. Le désormais ex-Dijonnais s’est fondu dans le moule en toute discrétion, sans fioriture.

Hicham Boudaoui : 11/20
Seul joueur à se faire les griffes au pays, Hicham Boudaoui, 19 berges seulement, est devenu avec Tarek Lazizi (génération 1990), le plus jeune Algérien à soulever la Coupe d’Afrique. Si ses débuts dans la compétition ont été timides, il aura su, le temps aidant, élever son niveau de jeu.

Mehdi Tahrat : 11/20
Il s’était imposé comme un élément incontournable des Verts lors des éliminatoires, mais lors de cette CAN, il se sera contenté de miettes. Frustrant au demeurant. Mais son entrée en jeu en finale aura eu le mérite d’apporter un peu de stabilité à son animation défensive et sa paire avec Rafik Halliche face à la Tanzanie aura été solide.

Ils seront à jamais dans le coeur des Algériens

Islam Slimani : 12/20
Sa convocation avait été contestée en raison de son manque de temps de jeu en club cette saison, mais il aura une nouvelle fois répondu présent sous le tricot de la sélection, dont il est, de loin, le meilleur buteur en activité. Un pion face à la Tanzanie et un tir au but réussi face à la Côte d’Ivoire, sans compter sa combativité : Islam Slimani se sera rendu, à sa manière, indispensable à ce groupe désormais installé sur le toit continental.

Rafik Halliche : 11/20
Il était le seul joueur algérien de cet effectif à avoir goûté aux joies d’un dernier carré de CAN, mais aussi le seul a avoir connu l’enfer du Cairo Stadium lors de cette rencontre face à l’Egypte en 2009, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Un grand frère donc, qui aura rongé son frein, ne foulant les pelouses qu’une seule fois. A bientôt 33 ans, le voilà tout de même champion d’Afrique. Vaillant et méritant.

Copie insuffisante

Mohamed Farès : 9/20
Si son entrée en jeu face au Sénégal lors du match de poules avait été convaincante, sa partition face à la Tanzanie avait été inquiétante. N’arrivant jamais à s’insérer dans le collectif algérien, le latéral de la Spal a fait du mal à la fluidité de son équipe. Et s’il n’est pas un mauvais joueur, ses lacunes sont parfois flagrantes.

La note du prof'

Djamel Belmadi : 16/20
Son histoire avec la sélection et, surtout, les médias algériens, n’était pas vraiment partie du bon pied. Lui martelait sa froideur à l’égard du joueur local ; la presse, elle, ne le comprenait pas et tirait à boulets rouges sur le nouveau sélectionneur. Mais à force de travail, d’abnégation, Djamel Belmadi a fait de l’Algérie une équipe cohérente et enthousiasmante. Le voilà maintenant dans la légende, devenant, après Kermali en 1990, le second Algérien à emmener ses ouailles au sommet du continent. Et pour cela, chapeau bas !

Non notés, car trop peu de minutes au compteur : Yacine Brahimi, Alexandre Oukidja et Azzedine Doukha.

Mehdi Arhab