v.l. Johann Cruyff, Trainer Rinus MichelsFussball Spanien FC Barcelona, Training (WilfriedWitters/PRESSE SPORTS)

Le Barça n'est plus le Barça

La nouvelle humiliation du Barça face à Valence, en finale de Coupe du Roi (1-2), résonne comme un nouveau drame. Prévisible, elle sonne surtout le glas d'une ligne directrice dévastatrice pour tout l'ADN blaugrana.

Le Barça n'est plus le Barça. Et avant de renaître de ses cendres, espoir inespéré pour quiconque s'inflige les indigestions hebdomadaires de la bande à Valverde, les heures seront longues. Il y a beau avoir tout le talent du monde sur la pelouse, à commencer par Lionel Messi ou bientôt Frenkie de Jong, les choix pernicieux du tandem Bartomeu-Valverde n'ont fait qu'assombrir un exercice terne et auréolé que du simple Championnat. «Valverde a un contrat, la défaite d'aujourd'hui n'est pas de sa faute», déclarait le président du club à l'issue de la déconvenue face à Valence. «Si je dois choisir entre perdre en finale ou en quarts, je préfère perdre en quarts», tonnait de son côté Valverde. Son de cloche similaire. Voilà tout le problème. Le Barça n'est plus lui-même, et ne gagne pas non plus. Si, encore, il cochait cette seconde case, au bon souvenir, pourquoi pas, des années vintage de Helenio Herrera - car le Barça n'a pas toujours été un puit de football total -, les excuses seraient toutes trouvées. Mais la manière avant les résultats n'est ni une priorité, ni une façon de voir l'avenir. Résultant à ces résultats médiocres, loin des standards du club, et à des conséquences encore imperceptibles à moyen-terme.

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Déliquescence et contrefaçon

La déconfiture est totale. Et les premiers échos supporteristes laissent évidemment supposer qu'Ernesto Valverde n'a plus grand-chose à faire au Camp Nou. L'ersatz de football proposé, parodie de l'héritage laissé par Michels, Cruyff et Guardiola, s'érige en trahison de l'histoire récente du club. Qui semble se complaire, dans les milieux les plus autorisés, de ce marasme ambiant. La Masia n'est que l'ombre d'elle-même. La perte d'identité se ressent jusqu'aux choix du mercato. Et rien ne semble vaguer calmement, si ce n'est peut-être les recettes marketing, les maillots vendus ou les tournées Bisounours pour complaire fans et hommes d'affaires asiatiques. Pour l'heure, il s'agit de retourner à la genèse des précédents succès. Mais... «Nous sommes à 100% derrière l'entraîneur», ont successivement martelé les Messi, Rakitic et Cie. La prophétie «Valverde OUT» semble ainsi moins imminente que prévue. «Je me sens fort», clamait-il. Sur leur canapé, dans les tribunes de Benito Villamarin ou devant leur télé, aux quatre coins du monde, pas sûr que ceux qui vibrent en Rouge et Bleu aient encore la foi pour s'en relever. «Le message, ce n'est pas gagner, gagner, gagner. Le principal est la philosophie. Notre idée de jeu unique ne devrait jamais changer. Jamais.» Xavi avait raison. Et ce Barça n'est plus LE Barça. - A.B.