Soccer Football - Copa del Rey - Final - FC Barcelona v Valencia - Estadio Benito Villamarin, Seville, Spain - May 25, 2019 Barcelona's Lionel Messi and teammates look dejected REUTERS/Jon Nazca (Reuters)

«Le Barça a besoin de changement», «Une équipe en état de dépression», «Messi était seul» : après la défaite en Coupe du Roi, la presse espagnole charge le Barça

S'il lorgnait un triplé il y a encore quelques semaines, le Barça a vu sa fin de saison tourner en eau de boudin après sa défaite en Coupe du Roi face à Valence (2-1). Et vient désormais le temps des questions, posées ce dimanche par la presse espagnole.

On ne va pas dire que ça pendait au nez du Barça, mais presque. En dépit d’un titre de champion désormais très relatif, le club catalan peut tirer un triste bilan de sa saison, entre élimination pathétique en Ligue des champions et défaite sans panache en Coupe du Roi, samedi soir face à Valence (2-1). Des signes avant-coureurs existaient. Pêle-mêle : des choix douteux lors du mercato, aucune individualité ne ressortant du lot à part Messi et, surtout, un jeu sans relief et un Valverde sans réponses. Pour Mundo Deportivo, c’en est trop. «Le Barça a besoin de changement», titre Santi Nolla, le directeur de la rédaction. Et de faire un triste constat : «La première période était celle d’une équipe en état de dépression. Personne n’a sonné la révolte après la déroute face à Liverpool. Une erreur grave pour un vestiaire qui invoquait des changements pour réactiver son football. Ce n’est pas un problème d’entraîneur. C’est un problème de footballeur.» Au contraire, du côté du quotidien Sport, on impute la responsabilité à tous les échelons du club : «Tous les niveaux sont touchés : les joueurs, Valverde et le conseil d’administration de Bartomeu sont tous responsables de la paralysie qui a été atteinte. Ca sera sûrement l’été le plus agité de la dernière décennie

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Ernesto Valverde, lui, a été conforté par la présidence à l’issue du match. En même temps qu’une poignée de joueurs affirmaient leur soutien au coach espagnol. Ce qui n’empêche pas Marca de poser l’une des principales questions : «Du triplé… à la fin de cycle de Valverde au Barça ?» Et d’ajouter : «La réflexion sur le continuité de l’entraîneur est impérative, peu importe que le président insiste pour qu’il poursuive sa mission ou que Messi lui apporte son soutien. Valverde n’a montré aucun signe de faiblesse à la fin du match et il s’est assis devant les médias. Il est donc clair que la balle est dans le camp du technicien

Débat : Ernesto Valverde est-il le principal responsable de la déroute du Barça ?

«La réflexion sur le continuité de l'entraîneur est impérative.»

Messi, le phare dans la nuit

Comme souvent cette saison, le génie argentin a sonné la révolte et a réduit l’écart. Insuffisant cette fois, puisque le Barça n’a jamais pu renverser Valence. «Lionel Messi était seul.» C’est le titre de la Une du quotidien catalan Sport ce dimanche. Dans ses colonnes, le journal développe : «Une fois de plus, le Barça a montré qu’il n’avait pas d’autre argument que le numéro 10 pour disputer des matches de haut niveau. Il est évident que nous devons trouver des atouts qui vont au-delà de Messi pour éviter que le Barça ne se transforme en une copie bon marché des Chicago Bulls de Michael Jordan.» A la fois toute la consternation et la tristesse étaient palpable sur le visage de l’Argentin à la fin du match. 

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Le génie du Barça doit s’interroger sur la suite des événements, sur le pourquoi du comment de cette étrange saison et sur les façons de résoudre l’équation. Mais il ne doit pas être le seul à se questionner comme l’avance Mundo Deportivo. «Ses coéquipiers sont de bonnes personnes, c’est un vestiaire agréable, familier. Mais ils ont une nouvelle fois échoué aux côtés de Leo. Il fait si bon de vivre dans l’ombre des buts de Messi qu’ils ont oublié que le football se jouait en équipe, écrit Cristina Cubero. Leo n’a pas à s’excuser. Il ne cache jamais sa magie, il n’échoue pas. Mais pour continuer à gagner, vous devez décider si vous préférez rester entouré de bonnes personnes, de vos amis, ou de parier sur les meilleurs joueurs de la planète. Messi doit se demander s’il veut continuer à porter ce fardeau, qui est chaque jour plus lourd, ou s’il veut partager ce choix avec d’autres joueurs

«Il fait si bon de vivre dans l'ombre des buts de Messi que ses coéquipiers ont oublié que le football se jouait en équipe.»

Antonin Deslandes