Les derniers matches de la Ligue des champions se joueront à Lisbonne. (H. Delgado/Epa/maxppp)

La formule du «Final 8» fait-elle de cette Ligue des champions une compétition au rabais ?

Des matches secs à élimination directe, des tribunes vides, un stade neutre... L'édition 2019-20 de la Ligue des champions va se terminer de manière inattendue. Le vainqueur tombera-t-il rapidement aux oubliettes ?

Fallait-il aller jusque-là ? Pousser si fort pour terminer coûte que coûte ? La question va se poser pour de nombreux mois encore. Il y aura les pour, il y aura les contre. Ceux qui pensent que la vie doit continuer et que la Ligue des champions doit rendre un verdict. Les autres qui ne se sentent plus trop concernés par la compétition européenne suprême. Les débats seront toujours vifs et enflammés. Pour cette raison, nous ne sommes pas prêts d'oublier l'opus 2019-20 de la Ligue des champions. Mais le drame de la crise sanitaire du Covid-19 a coupé net le cordon du football. Et l'on réapprend tout doucement à goûter aux plaisirs du football. Un autre football.

Un vainqueur aux oubliettes ?

Celui du silence assourdissant des tribunes et des sons pré-maquettés. Des «Ouh !», «Ha !» vulgairement envoyés par un technicien du son et sa platine. Le foot des tribunes vides qui foutent le vertige. À quoi bon jouer la plus belle des compétitions sans supporters, dans un stade neutre. Pour soulever le trophée devant des tribunes vides ? Quel intérêt concrètement ? Mis à part vouloir donner la becquée de trop aux fans de foot, quitte à les étouffer avec un spectacle indigeste, des joueurs cramés et une ambiance déprimante. Avec son attitude jusqu'au-boutiste, l'UEFA supprime aussi tout le sel de la double confrontation que l'on aime tant. Et qui a fait vibrer un nombre de personnes incalculable ces dernières années... Les données économiques entrent certes en compte mais le vainqueur de l'édition 2019-20 paiera à coup sûr le tribut de ce format à la limite du risible. Au point de dévaluer complètement la coupe aux grandes oreilles ? Pas si sûr...

Car l'attente est grande chez certains. Et quand on a commencé quelque chose, il faut le terminer coûte que coûte. Au final, c'est pas si mal ce suspense et cette possibilité excitante de pouvoir passer à la trappe sur une erreur, une mésentente. Le stress sera à son apogée. Et puis, les coaches et joueurs semblent s'en accommoder et ce sont bien eux les principaux concernés non ? «Je trouve ça pas mal de faire les quarts de finale, demi-finales et la finale en un seul match. Surtout de le faire en un seul endroit», Zinédine Zidane le dit lui-même... Place au jeu alors.