(F.Porcu/L'Equipe)

L'OM arrache le nul face à Montpellier grâce à un but tardif de Germain (1-1)

Longtemps mené au score par des Montpelliérains solides et accrocheurs, l'OM, sous une pluie battante, a fini par arracher le nul à domicile grâce à un but tardif de Valère Germain (1-1). Avant de finir à neuf contre dix !

La leçon : l'OM est tombé sur un os

En pleine confiance après leur belle victoire à Monaco, les Marseillais avaient décidé de mettre la pression d’entrée de match sur les Montpelliérains. Une entame matérialisée par une grosse frappe de Maxime Lopez à l’entrée de la surface (4e) claquée par Géronimo Rulli en corner. Omniprésent, Dimitri Payet était de toutes les offensives de siens, comme sur cet excellent centre en retrait pour Germain qui ne put convertir l’offrande (8e), suivi d’une magnifique séquence de dribbles dans la surface stoppée par le vétéran Vitorino Hilton. Un bon démarrage, suivi de cinq minutes plus compliquées pour les Marseillais. Un flottement lié à la sortie de d'Alvaro Gonzalez, touché à la cheville après un contact qui semblait anodin (8e). Les Phocéens avaient tout d’abord eu droit à un premier avertissement, avec une tête plongeante d’Andy Delort qui avait fait trembler les filets de Steve Mandanda (12e). Aidé par la VAR et un très léger hors-jeu de l’ancien Caennais, l’OM pouvait s’estimer heureux.

Pourtant, cinq minutes plus tard, Jordan Amavi s’est bêtement fait chiper la balle par Florent Mollet, qui avait tout le loisir de proposer un centre fort devant la cage de Steve Mandanda. Sous la pression d’Andy Delort, Bouna Sarr trompait son propre gardien (0-1, 17e). Deux actions qui ont montré les faiblesses entrevues face à Monaco. A défaut d’un profil plus défensif, c’est Kevin Strootman qui a été chargé de stopper les offensives adverses au milieu. Sa lenteur a fragilisé les Marseillais, forcés de courir après le score. Une mauvaise idée, surtout face à ce Montpellier sûr de ses forces. Pas découragés, les Olympiens ont continué de proposer du jeu, sous l’impulsion d’un Dimitri Payet en mode chef d’orchestre. Ses décalages, toujours dans le bon tempo, ont mis au supplice les Héraultais. Ces derniers, repliés dans leur surface, n’ont pourtant pas plié, avec une solidité qui fait leur force. Sans jamais paniquer, ils ont accepté de subir sur les côtés. Pour mieux se concentrer sur l’axe et repousser les assauts adverses, suppléés par le solide Géronimo Rulli dans les cages quand le besoin s’est fait sentir. Certains se seraient alors découragés face à ce qui ressemble à un mur, mais pas ce Marseille-là. Les coéquipiers de Steve Mandanda ont poursuivi leurs efforts en seconde période, et ont fini par être récompensés. Sur un nouveau décalage de Payet, le nouvel entrant Radonjic proposait un centre fort devant le but héraultais. Esseulé au deuxième poteau, Valère Germain avait tout le loisir de croiser son plat du pied pour enfin tromper Rulli, et inscrire son deuxième but en deux matches (1-1, 74e). Un but qui est venu sanctionner un Montpellier trop timide au retour des vestiaires.

Alors qu’ils avaient fait trembler le public du Vélodrome sur chacune de leurs incursions durant le premier acte, les joueurs de Michel der Zakarian ont peiné à s’approcher du but de Steve Mandanda. Une occasion aurait pourtant pu tout changer : parfaitement servi sur le côté gauche, Andy Delort ouvrait bien son pied pour tromper Mandanda (52e). Un but encore une fois refusé pour un très léger hors-jeu de l'attaquant. Galvanisés par leur égalisation, les Olympiens ont alors tenté d’aller chercher la victoire, comme sur cette frappe de Payet encore une fois repoussée par un très bon Géronimo Rulli (81e). Sans succès pour les Olympiens, qui ont fini par perdre gros dans une fin de match très tendue. Au cours d’une échauffourée, ce sont tout d’abord Jordan Ferri et Boubacar Kamara qui ont été enjoints de rentrer aux vestiaires par M. Delerue (91e). Suivis deux minutes plus tard par Dimitri Payet, récoltant deux cartons en quelques secondes. Le premier pour un acte d’antijeu au milieu de terrain, le second pour avoir contesté avec véhémence la décision de l’arbitre. Décidément, cette après-midi n’était pas celle de l’OM, qui se contentera du point du match nul comme (maigre) consolation.

Une fin de match houleuse, et trois cartons rouges sortis...

Le gagnant : Montpellier s'en sort bien

Dominés pendant 90 minutes, les hommes de Michel der Zakarian se sont appuyés sur une stratégie qui a fait leur force l’an dernier. Accepter de subir les assauts adverses, défendre l’axe avec acharnement et exploiter les contres possibles. Une stratégie payante en première période, avec le but contre son camp de Bouna Sarr ainsi que celui refusé à Delort. Un manque d’ambition qui a toutefois touché ses limites au retour des vestiaires, où les Héraultais se sont quasiment contentés de défendre dans leurs quinze mètres. Toutefois, le match nul semble être une excellente opération au vu de l’ensemble de la rencontre.

Le perdant : André Villas-Boas va devoir se creuser la tête

Dans une rencontre qu’ils auraient pu (dû ?) gagner, les Marseillais ont finalement perdu gros. La blessure d’Alvaro Gonzalez, ajoutée à l’expulsion de Boubacar Kamara en fin de match, va obliger le technicien portugais à innover. C’est Caleta-Car, globalement solide ce samedi, qui devrait en profiter pour retrouver une place de titulaire qu’il n’avait plus occupée depuis la fin de saison dernière. Villas-Boas devra aussi remodeler son attaque, privé de son maitre à jouer Dimitri Payet. Après un début de saison presque parfait, les Marseillais font face aux premiers remous. A leur entraîneur de trouver les mots, et les solutions, pour permettre à ses joueurs de rebondir.

Antoine Malosse