(L'Equipe)

L'Allemagne arrache la victoire aux Pays-Bas (2-3)

L'Allemagne a arraché la victoire aux Pays-Bas au terme d'un match spectaculaire. S'ils menaient tranquillement 2-0 à la pause, Kehrer et ses copains ont été repris après le repos avant de s'imposer en toute fin de rencontre.

La leçon : le futur est déjà là

Ce dimanche soir, sur le terrain, Joachim Löw alignait quatre joueurs âgés de 23 ans ou moins (Sané, Gnabry, Kehrer, Süle). Pas mieux pour Ronald Koeman, qui en titularisait trois (De Ligt, de Jong et Dumfries). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette jeunesse ne s'est pas ressentie sur le terrain. Les deux équipes ont fourni une prestation aboutie, et réjouissante au niveau du contenu -à deux minutes près, le résultat aurait pu réjouir tout le monde. A côté d'un Virgil Van Dijk peu en jambes (voir plus bas), Matthijs De Ligt a été plutôt convaincant, marquant entre autres un beau but de la tête (2-1, 49e).

Au milieu de terrain, Frenkie de Jong a fait ce qu'il savait faire, en réussissant un dribble, une interception et neuf tacles. Mais les Néerlandais ont perdu. Et s'ils ont perdu, c'est à cause d'autres jeunes, ceux de la Nationalmannschaft. Sur un superbe enchaînement, Leroy Sané se débarrassait de son vis-à-vis avant de finir d'une belle frappe de près pour ouvrir le score (1-0, 14e). Vingt minutes plus tard, c'est Serge Gnabry qui téléguidait sa frappe en lucarne. En défense, Niklas Süle a livré une heure de jeu de très bonne facture -il a montré des signes de faiblesse pendant le temps-fort des Oranje-, cumulant 10 dégagements, 4 interceptions et un tacle. Des chiffres impressionnants qui confirment un bon match, son premier en tant que patron de la défense allemande. Ce dimanche soir, on a vu deux très bonnes équipes, probablement deux des toutes meilleures au monde. Et quand on voit les responsabilités qui étaient données à des jeunes joueurs, on a de bonnes raisons de croire que cette hégémonie ne fait que commencer...

Le gagnant : Joachim Löw a réussi son coup

Des 23 qui avaient été appelés par Joachim Löw pour la Coupe du monde en Russie, il n'en reste plus que 14. Et sur les neuf nouveaux, pas moins de quatre étaient titulaires ce dimanche (Sané, Gnabry, Kehrer, Schulz). Tout sauf un hasard. Depuis l'échec au Mondial, le sélectionneur allemand a décidé de renouveler son effectif pour intégrer des jeunes au groupe. C'est dans ce sens par exemple que Hummels, Boateng et Müller ont été écartés. Löw passait donc un test grandeur nature, pour montrer aux observateurs du monde entier qu'il avait raison. Et il ne s'est pas loupé. Après un début de match tonitruant, les Allemands menaient de deux buts. Le premier était signé Leroy Sané, sur un service de Nico Schultz (1-0, 14e), et le second -une magnifique frappe en pleine lucarne- était l'œuvre de Serge Gnabry (2-0, 34e). Même Kehrer aurait pu marquer, si sa tête a bout portant (sur un centre de Schultz, encore lui) n'avait pas été trop axiale (38e). En fin de match, et alors que les Pays-Bas avaient recollé au score, il lançait Ilkay Gundögan et Marco Reus. Le second trouvait parfaitement...Nico Schultz au point de penalty pour reprendre l'avantage, et sceller la victoire (3-2, 89e). Le choix de Joachim Löw de titulariser Manuel Neuer dans le but à la place de Marc-André Ter Stegen était aussi le bon, puisque le Bavarois a sorti quatre arrêts de grande classe. N'est-ce pas ce qu'on appelle un coaching gagnant ?

Le perdant : Virgil Van Dijk, Oranje pas mécanique

Depuis plusieurs mois, il est l'un des tout meilleurs défenseurs centraux du monde, si ce n'est le meilleur. Ce dimanche, il était bien loin de sa sérénité affichée à Liverpool. Associé à De Ligt dans une charnière qui se connait désormais très bien (ils jouent ensemble depuis novembre 2017), il a semblé manquer de repère. Sur le premier but allemand, il était beaucoup trop haut, et laissait Leroy Sané seul avec De Ligt. Ce dernier glissait et laissait le Mancunien finir (14e). Au marquage de Serge Gnabry sur le second, il était beaucoup trop laxiste. Son manque d'agressivité permettait au Bavarois de repiquer dans l'axe et de décocher une frappe splendide en pleine lucarne (34e). Enfin, il préférait rester près de son but plutôt que d'aller au marquage d'un Nico Schultz tout seul au point de penalty (90e). Une ultime erreur qui a coûté le match à son équipe.

Emile Gillet