(L'Equipe)

L'Afrique, c'est foot : El-Kaabi et les sirènes chinoises

A peine rentré du Mondial en Russie, le jeune international marocain Ayoub El-Kaabi, convoité par des clubs du monde entier, rejoint la Chine et Hebei Fortune. Histoire d'un apprenti menuisier devenu pro.

Ca y est, c’est fait. On ne le reverra plus torpiller les défenses marocaines et africaines. On s’était pourtant habitués à son binôme avec l’international togolais Kodjo Fo Doh Laba, à la RS Berkane. Mais le Hebei Fortune, club chinois qui convoitait à l’origine un autre Marocain, Walid Azaro (Ahly du Caire), a jeté son dévolu sur lui, moyennant un peu plus de six millions de dollars. Immédiatement, son club a officialisé le transfert. Et Ayoub El-Kaabi a adressé ses remerciements à ce club rejoint un an plus tôt, avant de faire ses adieux. Un destin tout en accéléré pour ce joueur qui a grillé tous les feux pour décrocher une carrière professionnelle.

L'apprenti menuisier devenu international marocain

En février dernier, on vous narrait déjà l’incroyable destin d’El-Kaabi. Meilleur joueur et meilleur buteur du CHAN (neuf réalisations en six matches) remporté par les Lions de l’Atlas marocains, l’attaquant de 24 ans, qui jouait encore en D2 marocaine six mois plus tôt et avait été apprenti menuisier, commençait tout juste à affoler le petit monde du football. D’abord avec la Renaissance de Berkane, qu’il a aidé dans sa campagne continentale en Coupe de la Confédération africaine, puisque le club dirigé par Fouzi Lekjaa, le président de la fédération marocaine, dispute la phase de poules de la compétition.

A la mi-mars, El-Kaabi était convoqué pour la première fois en équipe du Maroc A par Hervé Renard, qui avait suivi avec intérêt son parcours au CHAN. La juste reconnaissance de son travail et d’un vrai talent de buteur. Le jeune attaquant était récompensé en marquant son premier but contre l’Ouzbékistan (2-0) fin mars. A mesure que sa cote ne cessait de grimper, au Maroc, en Afrique et ailleurs, El-Kaabi prenait de l’assurance. Convoqué pour la Coupe du monde en Russie, il inscrivait encore un but en amical contre la Slovénie (2-1).

Le 15 juin dernier à Saint-Pétersbourg, pour le premier match du Maroc en Coupe du monde depuis 1998, c’est bien lui que le sélectionneur alignait d’entrée contre l’Iran (0-1). El-Kaabi est apparu une dernière fois en fin de match contre le Portugal mais n’a pu empêcher la défaite, éliminatoire, des siens (0-1). Le voilà donc en partance pour l’élite chinoise, un Championnat qui ne devrait pas se refuser à lui ni sur le plan technique ni sur le plan athlétique. Si l’on peut comprendre les raisons qui ont pu pousser son club à le vendre, eu égard au prix d’achat, on regrette qu’il n’ait pas choisi un Championnat européen afin de permettre au joueur de continuer à progresser. Sera-ce juste un premier rebond en Chine avant de tenter l’Europe ?

A mesure que sa cote ne cessait de grimper, au Maroc, en Afrique et ailleurs, El-Kaabi prenait de l'assurance. Convoqué

Frank Simon