vieira (patrick) gioria (frederic) (L.Argueyrolles/L'Equipe)

Kylian Mbappé, Patrick Vieira, Bruno Genesio, la VAR, Julio Tavares : notre débrief de la 2e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Deuxième épisode de cette saison.

On a aimé

Le premier coaching gagnant de Patrick Vieira
Le faux départ de la première journée en avait surpris plus d'un. À domicile, Nice avait subi la loi du promu rémois (0-1), et Patrick Vieira avait concédé sa première défaite d'entrée. Ce samedi contre Caen, l'équipe du champion du monde 1998 a bien failli repartir bredouille de Normandie, après un penalty de Yacine Bammou (1-0, 52e). Tout ça avant que Vieira ne change la physionomie de la rencontre. À l'heure de jeu, il a changé de système, passant à trois derrière, et a choisi de faire entrer Ignatius Ganago, 19 ans et à peine 70 minutes passées sur les terrains de Ligue 1 la saison passée. Bien lui en a pris, car le jeune attaquant a permis aux Azuréens d'arracher un point, grâce à une belle tête croisée (1-1, 82e). Premier coup gagnant pour «la pieuvre».

L'entrée phénoménale de Kylian Mbappé
C'en était presque déconcertant tant le bonhomme semblait tout simplement inarrêtable. Mené 1-0 à la mi-temps et en grande difficulté à Guingamp, Thomas Tuchel décidait de lancer Kylian Mbappé au retour des vestiaires. Plus affuté que jamais, le numéro 7 relançait et réveillait son équipe. Sept minutes seulement après son entrée en jeu, le récent champion du monde commençait son festival : un grand pont, une passe en profondeur vers Di Maria et une combinaison avec Neymar pour amener le penalty. Le Français ne s'arrêtait pas là et régalait le Roudourou avec un petit pont sur Ikoko. Pour parachever cette prestation de haut vol, Mbappé inscrivait un doublé dont un joli piqué devant Johnsson. Kiki «n'a pas le temps de glander» !

Voir Julio Tavares meilleur buteur de Ligue 1
Ses 69 et 70e buts avec Dijon. Et pas si étonnant de voir Julio Tavares truster la plus haute marche du podium du classement des buteurs, lui qui, l'an passé, ponctuait sa saison avec douze réalisations au compteur. Face à Nantes, il permettait à son équipe, drôlement efficace et tactiquement bien en place, de prendre trois points et réussissait surtout à peser dans un match plaisant, par sa présence et ses déplacements. Olivier Dall'Oglio, entraîneur à succès du DFCO, peut être ravi de son buteur. Un buteur qui devance pour le moment Neymar, Mbappé et les autres pour le trophée de «pichichi» de Ligue 1. Peut-être pas pour longtemps, mais Captain Julio peut en sourire et s'en réjouir.

[BONUS] L'étonnant rendez-vous Buffon-Thuram
Plus de vingt ans après la naissance de Thuram junior, Marcus, l'image peine à sembler réelle. Pourtant, ce samedi sur la pelouse du Roudourou de Guingamp, l'affrontement et les retrouvailles entre le jeune attaquant de l'EAG et Gianluigi Buffon ont bien eu lieu. Buffon, gardien de Parme au début de sa carrière, lieu de naissance de Marcus, connaissait à l'époque les gloires de l'Europe en compagnie de Lilian Thuram. Et si le défenseur central héros du France-Croatie 98 a depuis pris sa retraite, que nenni pour son ex-portier. Des retrouvailles entre Buffon et Thuram fils qui se sont conclues par une belle accolade et un échange de maillots respectueux. On n'oublie pas également la présence de Timothy Weah sur la pelouse : deux décennies plus tôt, «Gigi» affrontait également le paternel de son jeune attaquant, George.

L'ambition lilloise
28 tirs en deux rencontres et quatre points pris après la réception de Rennes (3-1) et le déplacement à Monaco (0-0) : le début de saison du LOSC est très cohérent et il est même agréable d'observer les troupes de Christophe Galtier lorsqu'elles ont le ballon. À l'image du précieux Nicolas Pépé dont les supporters des Dogues doivent prier pour le voir rester avant la fin du mercato d'été. Samedi soir, sur le Rocher, les Lillois ont mérité de repartir avec un nul et il aurait été très cruel de voir Falcao transformer le penalty. Heureusement, SuperMaignan veillait. Ces bonnes dispositions nordistes peuvent-elles se confirmer rapidement ?

On n'a pas aimé

L'association Falcao/Jovetic... qu'on a tout de même envie de revoir
Nombreux étaient ceux qui l'appelaient de leurs vœux. L'association entre Radamel Falcao et Stevan Jovetic, duo qui avait fait tomber Nantes samedi dernier dans la dernière demi-heure, devait faire des étincelles pour la première de l'AS Monaco au Louis-II. Il n'en a rien été. Contre Lille (0-0), les deux attaquants, qui ont été associés pendant 83 minutes, ont peiné à se trouver et à se mettre dans de bonnes dispositions pour trouver la faille : le seul tir cadré des joueurs du Rocher a d'ailleurs été le penalty manqué de Falcao... C'est dire. Partie remise ?

Voir Boubacar Kamara rester sur le banc de l'OM

Si on a adoré la folie nîmoise au stade des Costières, on se doit de pointer les difficultés défensives affichées par l'OM. Outre Hiroki Sakai et Jordan Amavi à la rue dans les couloirs, la recrue croate Duje Caleta-Car a vécu une première apparition en Ligue 1 compliquée. Même chose pour un Adil Rami loin d'être frais physiquement. On est alors en droit de se demander pourquoi le jeune Boubacar Kamara n'a pas foulé la pelouse dimanche soir. Contre Toulouse lors de la première journée (4-0), le défenseur de 18 ans avait pourtant livré une très bonne prestation, accumulant de la confiance. Contre Nîmes, Rudi Garcia a choisi de le laisser sur le banc au coup d'envoi. Pourquoi pas. Mais pourquoi ne pas l'avoir fait entrer au regard de la souffrance des titulaires ? La question se pose.

Les notes de Nîmes-Marseille

Le "spectacle" au Roazhon Park
La statistique affichée en bas de l'écran de télévision aux alentours de la 85e minute résumait la triste soirée que l'on venait de vivre : deux tirs cadrés pour Rennes, aucun pour Angers. Le petit bijou signé Ismaïla Sarr, qui offrait la victoire aux Bretons d'une frappe enroulée dans la lucarne de Ludovic Butelle (1-0, 81e), parvenait à peine à nous réveiller. Car les quatre-vingt premières minutes de la rencontre étaient proches de l'indigence, tant techniquement qu'au niveau des ambitions dans le jeu. On était en droit d'espérer mieux, surtout côté Rennais avec des Benjamin Bourigeaud et Clément Grenier sur la pelouse. Les hommes de Sabri Lamouchi qui peinent d'ailleurs à véritablement démarrer leur saison 2018-19. Mais «l'important c'est les trois points» comme dirait l'autre...

La nonchalance du PSG en première mi-temps
Des titis, des joueurs nonchalants (n'est-ce pas Messieurs Meunier et Rabiot), une passivité de tous les instants face à un Guingamp joueur et agressif. Voilà comment, en quelques mots, le PSG a pris la marée en première période au Roudourou. Menés 1-0, les Parisiens ont même eu un brin de chance de voir le but de Nicolas Benezet être refusé après l'appel à la vidéo pour un croc en jambes sur le jeune Colin Dagba, et peu auraient aimé être dans les vestiaires de Thomas Tuchel à la mi-temps. Il a finalement fallu un changement tactique payant - passage au 4-2-3-1 - et les fulgurances de Kylian Mbappé (voir par ailleurs) pour s'imposer. S'il y a du boulot pour Tuchel, il semble passer, en premier lieu, par l'état d'esprit.

Le plan de jeu ankylosé de Bruno Genesio
#GenesioDemission. Deux journées que la Ligue 1 a repris ses droits, et voilà le running-gag le plus célèbre de la twittosphère lyonnaise reparti de plus belle. Et c'est peut-être compréhensible, au regard du résultat de l'OL à Reims (défaite 1-0) et du jeu proposé par les ouailles de Bruno Genesio, apathiques et impuissants face à des Rémois valeureux et méritants. De la possession stérile, Houssem Aouar étrangement positionné, un manque de tranchant certain et des difficultés à la perte du ballon : Lyon a du boulot, et ne pourra s'en remettre toute la saison à Memphis Depay, qui, s'il ne signe pas un gros match, semble être le facteur X du onze rhodanien. Il y a du pain sur la planche.

Les premières tensions autour de la VAR
Alors qu'elle avait passé son "bizutage" sans aucun problème lors de la 1ère journée, la VAR a été nettement plus commentée ce week-end. Source de tensions au cours de plusieurs rencontres comme lors de Guingamp-PSG où son utilisation (but refusé à Benezet) et sa non-utilisation (contact douteux entre Meunier et Ngbakoto) en a frustré plus d'un. Au-delà de la décision finale de l'arbitre, qui a toujours le dernier mot, le principal problème semble résulter autour du temps passée par le corps arbitral pour trancher. Sur l'action du but de Benezet, au moins quatre minutes se sont écoulées entre la tête du guingampais et le coup de sifflet de Monsieur Turpin pour indiquer une faute. Qu'importe, il faut reconnaître que la VAR réduit le nombre d'erreurs durant les rencontres et qu'une pédagogie toujours poussée sur son utilisation auprès des acteurs et du grand public fera que cette technologie sera de plus en plus acceptée et comprise par tout le monde.

Antoine Bourlon, Timothé Crépin, Florent Le Marquis et Najim Medini