zouma (kurt) (F.Faugere/L'Equipe)

Kurt Zouma (Everton), ça donne quoi ?

Baladé de prêt en prêt depuis deux saisons par son club de Chelsea, Kurt Zouma semble enfin avoir trouvé un peu de stabilité à Everton. Un temps de jeu retrouvé, un physique qui le laisse enfin tranquille et le revoilà dans les couloirs de Clairefontaine. Mais la fin d'année 2018 et le début 2019 du Lyonnais de naissance ne sont pas des plus simples.

23 décembre 2018, les fêtes de fin d’année approchent et Kurt Zouma a la mine déconfite. Son équipe et lui peuvent l’avoir mauvaise, puisqu’ils viennent de se faire lourdement torpiller dans leur antre de Goodison Park par les Spurs de Tottenham. Résultat : 2-6. Un set de tennis au cours duquel l’ancien Stéphanois n’a cessé de subir les assauts des attaquants adverses. Difficile de contenir Harry Kane et consorts. Comme il était difficile de faire face à la bande à Guardiola, une semaine avant, sur la pelouse de l’Etihad (3-1). Mais alors, comment exister dans de telles conditions, face à des collectifs aussi imposants ?

Tout comme son équipe, le défenseur central de 24 ans ne s’est jamais montré au niveau face aux ogres mancuniens et londoniens. Des adversaires qui auront eu tout le loisir de faire ressortir les quelques carences défensives du Français : des interventions douteuses, un alignement approximatif ou encore des difficultés à se sortir de la pression adverse. Et comme si cela ne suffisait pas, Kurt Zouma s’était distingué d’une drôle de manière face aux poulains de Mauricio Pochettino. Sur un ballon anodin, il était allé tamponner son gardien, Jordan Pickford, laissant alors le soin à Heug-min Son d’égaliser dans le but vide. Autant de manques qui n’inquiètent pas le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, qui lui a renouvelé sa confiance pour les matches à venir contre la Moldavie et l'Islande.

Une mauvaise passe difficile à endiguer

S’ils se sont défoulés sur Burnley durant le Boxing Day (1-5), les Toffees vivent un début d’année 2019 pénible. Et Kurt Zouma n’échappe pas à la règle. Le défenseur central de l’équipe de France est de tous les mauvais résultats de son club. Une défaite 1-0 dans la besace pour fêter la nouvelle année face au Leicester de Claude Puel, et une série de trois défaites, dont deux à domicile contre Wolverhampton (1-3) et Manchester City (0-2), pour entamer le mois de février. S’il avait participé à la victoire de siens face à Bournemouth à la mi-janvier (2-0), en inscrivant, sur un centre de son compatriote Lucas Digne, son premier but en Championnat sous ses nouvelles couleurs, le Français est retombé dans ses travers pour finir un mois de février désastreux. Dans les ultimes secondes de la rencontre opposant Everton à Watford, durant laquelle les Toffees s’étaient inclinés sur la plus petite des marges (1-0), Kurt Zouma avait vu rouge, laissant les siens à dix. Certains retiendront que cette expulsion est intervenue en toute fin de match, mais il est évident que le joueur appartenant à Chelsea ne vit pas la meilleure période de sa carrière. Une spirale négative à laquelle il n’arrive pas à mettre fin, puisqu’à son retour, Everton s’est encore incliné à Newcastle (3-2). Et comme rien ne va dans le sens du joueur, c’est depuis la tribune qu’il a assisté à la victoire des siens contre Chelsea, lui qui était inéligible pour ce match. Quand ça ne veut pas...

Des fondamentaux à retrouver

Lent mais costaud, Kurt Zouma doit retrouver ce qui a fait de lui un grand espoir du poste, selon les dires de José Mourinho, à son arrivée à Chelsea en 2014 : rigueur et discipline. En début de saison, il n’avait eu aucun mal à offrir des performances de bonne facture, obligeant Marco Silva à l’aligner match après match. Sa capacité à bien défendre dans sa surface de réparation n’est plus à démontrer. Du haut de son mètre 96 et de ses 90 kilos, Zouma a fait du jeu aérien sa spécialité, terrorisant les attaquants adverses dans la zone de vérité. Souvent aligné aux côtés de Michael Keane à Everton, il devra néanmoins retrouver ce qui a fait de lui un joueur sélectionné en Bleus à 21 ans à peine. Au risque, sinon, de laisser sa place à la concurrence. En équipe de France, comme à Everton.

Mehdi Arhab