(L'Equipe)

Kondogbia, couleur Fauve

Apparu cinq fois en amical avec les Bleus, le milieu de terrain de Valence débute vendredi à Bouaké avec la Centrafrique contre la Côte d'Ivoire en éliminatoires de la CAN 2019. Un renfort de choix et d'expérience pour les Fauves du Bas-Oubangui.

Il n’y a encore pas si longtemps, le petit monde du football international (y compris africain) riait à gorges déployées quand on évoquait les Fauves du Bas-Oubangui. Autrement dit, l’équipe nationale de la République centrafricaine. Une formation qui, depuis l’instauration du classement FIFA, a souvent fait du rase-motte mais qui, depuis une huitaine d’années, a commencé à progresser grâce, en partie, à l’apport de jeunes joueurs pros nés en Europe mais aussi de leaders comme Eloge Enza Yamissi.

Jusqu’à la fin des années 1990, le grand public ne connaissait d’ailleurs de cette sélection -et de son football qu’un nom-, l’impressionnant Stéphane «Pouné» Pounewatchy, pro en D1 française (Martigues entre autres) avant de devenir agent de joueurs au Royaume Uni. Depuis quelques semaines, Bangui, et bien au-delà de la capitale, se prend à rêver. La sélection nationale a enregistré le renfort de Geoffrey Kondogbia. Kondogbia, 25 ans, ce sont cinq capes chez les Bleus de France entre 2013 et 2015… mais uniquement en matches amicaux.

Alors la Centrafrique s’est rapprochée de lui comme lorsqu’elle s’était intéressée, souvenez-vous, à Mapou Yanga Mbiwa, avant qu’il ne rejoigne l’équipe de France… La fédération centrafricaine a déjà réussi à convaincre cette année Cédric Yambéré, formé à Bordeaux et actuellement à Dijon. Elle a réussi un énorme coup avec le milieu de terrain de Valence CF, passé par Lens, Séville, Monaco et l’Inter Milan, avant de rejoindre Valence. Avant Geoffrey, un autre Kondogbia a porté le maillot des Fauves, son frère aîné Evans, un attaquant de 29 ans, entre 2010 et 2015. On sait aujourd’hui que le papa de cette fratrie a pesé pour que Geoffrey rejoigne la tanière des Fauves, à la plus grande satisfaction du sélectionneur, le Suisse Raoul Savoy.

On sait aujourd'hui que le papa de cette fratrie a pesé pour que Geoffrey rejoigne la tanière des Fauves.

Blessé début septembre, lors de la précédente journée des éliminatoires de la CAN 2019 (défaite en Guinée 1-0), Geoffrey débutera vendredi en fin d’après-midi à Bouaké, face à la Côte d’Ivoire. Déjà, à son arrivée à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan avant de transiter vers Bouaké, Kondogbia a eu droit aux égards de ses hôtes ivoiriens. Son bizutage avec la sélection, tout en déhanchements, a démontré qu’il était totalement intégré au groupe. Cette présence oblige déjà Ibrahim Kamara, le sélectionneur ivoirien, à s’interroger sur l’impact, tant psychologique que technique et tactique, de ce joueur bien résolu à qualifier son pays pour la phase finale de la CAN 2019…

Frank Simon